Pas d’inquiétude sur le matelas de devises dont dispose le Maroc. Les derniers chiffres de Bank Al-Maghrib fournis à l’issue de la réunion de son Conseil le 17 décembre, évoquent un encours des réserves internationales nettes du Maroc de 145,4 milliards de dirhams, soit l’équivalent de 4 mois et 5 jours d’importations de biens et services. Niveau qui devrait se maintenir d’ici la fin de l’année. Rappelons que le Royaume s’était engagé auprès du Fonds monétaire international (FMI) pour garder, en autres, les 4 mois d’importations en devises et surveiller l’endettement public afin qu’il ne dépasse pas 60% du PIB. Il y va du maintien par le Maroc de ses droits à Ligne de précaution et de liquidité (LPL) d’un montant de 6 milliards de dollars accordée par le FMI.
Sur le registre des réserves de change, le Maroc a pu maintenir ses engagements.
Parer aux risques potentiels au niveau de la balance des paiements
L’amnistie sur les avoirs à l’étranger des Marocains programmée par le gouvernement Benkirane devrait aussi contribuer à stimuler les réserves de change du Royaume. Un des deux taux de la contribution libératoire, fixé à 5% pour les avoirs liquides, doit être remboursé à hauteur de 50% à titre définitif sur le marché des changes au Maroc contre des dirhams et le reliquat déposé dans des comptes en devises ou en dirhams convertibles ouverts auprès d’établissements de crédit ou organismes assimilés établis au Maroc.
Et afin de renforcer le niveau de réserves de change de notre pays, le gouvernement prévoit dans le projet de loi de Finances 2014 un «ensemble de mesures et d’actions». Le gouvernement fait allusion notamment à la LPL du FMI, qui devrait permettre de fournir des réserves de précaution éventuellement utilisables en cas de nécessité afin d’affronter des risques potentiels au niveau de la balance des paiements. Dans le PLF 2014, sont aussi mis en avant les prêts et dons du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), de l’Union Européenne, la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement. Les pays du CCG se sont engagés d’accorder au Royaume des dons pour un montant global de 5 milliards de dollars US durant la période 2012-2016. Le PLF 2014 n’écarte pas un éventuel recours du Maroc aux marchés financiers internationaux, à l’instar de l’opération d’émission d’obligations souveraines au cours des mois de décembre 2012 et mai 2013, en vue d’améliorer le niveau des réserves de change et d’alléger la pression sur la liquidité au niveau du marché intérieur.
Creusement du déficit de liquidité
Pour rappel, en 2012, l’encours des réserves internationales nettes (RIN) a reculé de 16,7% à 144,7 milliards de dirhams, soit l’équivalent de 4 mois et 2 jours d’importations de biens et services, contre 5 mois et 6 jours une année auparavant et 6 mois et 24 jours en moyenne entre 2008 et 2010.
Cette baisse s’explique par le creusement du déficit commercial, ainsi que par la diminution des recettes voyages et des transferts MRE. Les RIN ont contribué négativement, pour la deuxième année consécutive, à hauteur de 3 points de pourcentage à la croissance de la masse monétaire, selon la Banque centrale.
Sous l’effet principalement de la baisse des réserves de change, le déficit de liquidité s’est creusé, amenant l’Institut d’émission à augmenter le volume de ses injections, essentiellement par le biais des avances à 7 jours sur appels d’offres et, dans une moindre mesure, à travers les avances à 24 heures et les opérations à terme plus long.
