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Responsabilité sociale de l'entreprise

La responsabilité sociale de l'entreprise plombe-t-elle la compétitivité ou au contraire, la renforce-t-elle? S'agit-il d'un luxe dont les dirigeants peuvent se passer ou d'une contrainte qu'ils doivent supporter souvent à contrecœur ? Et dans quelle mesure cette démarche peut-elle s'avérer payante ?
Ces questions ont été au centre d'une rencontre organisée, jeudi dernier à Rabat, par la section locale du Centre des jeunes dirigeants(CJD).

Responsabilité sociale de l'entreprise
Pour Abdelmalek Kettani, président de la commission Label au sein de la CGEM, la réponse est claire. La responsabilité sociale de l'entreprise (RES) est nécessaire pour la pérennité de l'entreprise et pour son développement sur le long terme.
"Car, explique-t-il, cette responsabilité permet à l'entreprise et à ses ressources humaines de travailler en parfaite symbiose et dans un climat serein qui favorise le rendement". Selon lui, un organisme qui adhère à la RSE a plus de chance d'asseoir les bases d'une croissance saine et pérenne puisque ses dirigeants focalisent leur attention sur les moyens de renforcer la productivité au lieu de penser aux contrôles du fisc ou de la CNSS.

"La RSE constitue de ce fait un point nodal dans la création de richesses. Je suis convaincu qu'elle permet une meilleure compétitivité mais sur le long terme". Donc, la responsabilité sociale de l'entreprise est une démarche bénéfique pour la croissance de l'entreprise. Certes, les dirigeants ainsi que les collaborateurs ne peuvent pas en récolter les dividendes sur le court terme, mais sur le long terme, elle s'avère payante.
M. Kettani précise toutefois que cette démarche "doit être volontaire et volontariste".
Outre les retombées positives à long terme, les entreprises engagées RSE peuvent bénéficier de quelques avantages que la CGEM a négociés avec certaines administrations. L'objectif est d'encourager les organismes à adhérer à cette démarche.

" Nous avons négocié des avantages au profit des entreprises attributaires du Label avec l'administration des douanes, avec les banques par exemple. Et c'est logique, car une entreprise labellisées RSE est moins risquée, une entreprises qui a plus de visibilité et qui jouit d'un climat social sain".
Visiblement, la Confédération patronale accorde une importance accrue à la question de la RSE. Depuis 2006, elle a procédé à l'élaboration d'un cahier des charges que les entreprises candidates se doivent de respecter pour pouvoir être labellisées "entreprises responsables socialement".

"Si une entreprise veut être labellisée, elle se fait auditer par un cabinet indépendant qui vérifie le respect d'un certain nombre de critères d'évaluation. Le cabinet d'audit remet par la suite son rapport au comité d'attribution du label RSE de la CGEM. Et c'est ce comité qui statue sur les dossiers", explique Abdelmalek Kettani. Et de préciser que le processus de labellisation est à la charge de l'entreprise. Malheureusement, peu d'entreprises s'engagent dans cette voie. Mais "Les mentalités sont en train de changer", tempère-t-il.

Actuellement, 15 entreprises ont pu obtenir le label RSE attribué par la CGEM. Il s'agit d'entreprises de différentes tailles : multinationales, moyennes et PME. C'est dire que cette démarche n'est pas l'apanage des grandes structures.
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Témoignage

Pour Abdallah Bessa, un chef d'entreprise textile à Salé en cours de labellisation, la responsabilité sociale est avant tout une culture qu'il faut promouvoir au sein de l'entreprise. "C'est la culture de la responsabilité partagée. Les deux parties, salariés et patrons ont besoin les uns des autres", dit-il.
M. Bessa estime que sa démarche (labellisation) n'a rien d'extraordinaire. " Je n'ai fait que respecter les lois. Tous mes salariés sont déclarés à la CNSS, je paie mes impôts, les contrats de travails sont conformes à la réglementation…".

Pour ce chef d'entreprise, tant que le salarié ne se sent pas à l'aise dans son milieu de travail, il ne peut donner le meilleur de lui-même. "C'est la raison pour laquelle, nous avons mis en place des comités d'entreprises (santé, sécurité…)".
"Grâce à notre démarche, nous avons pu tenir bon en cette conjoncture difficile. J'ai été très clair avec mes salariés, je leur ai dit qu'il faut se serrer les coudes sinon la fermeture est assurée à plus ou moins longue échéance.

Ils m'ont répondu qu'ils étaient prêts à ne pas percevoir leurs salaires pendant trois mois pour aider l'entreprise à remonter la pente. Je trouve qu'il s'agit là de l'un des fruits de la Responsabilité sociale de l'entreprise".
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