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« Les aptitudes linguistiques et la culture générale servent le besoin en polyvalence »

L’Université privée Mundiapolis a choisi d’affirmer en 2012 de nouvelles orientations pour l’avenir, et de fixer un cap précis à travers un nouveau plan stratégique.

« Les aptitudes linguistiques et la culture générale servent le besoin en polyvalence »
Amine Bensaid, président de l’université Mundiapolis

Matin Emploi : Comment se présente la création d’un pôle d’Excellence en partenariat avec Sciences Po Bordeaux ?
Amine Bensaid : L’Université Mundiapolis a fait le choix stratégique de développer ses partenariats internationaux, pour faire profiter ses étudiants et ses enseignants-chercheurs pleinement de toute la richesse qu’offre la collaboration internationale. Elle a également décidé de s’ouvrir aux formations et aux métiers de la gouvernance, afin de répondre aux besoins du Royaume en matière de cadres polyvalents et compétents pour contribuer activement aux efforts en cours pour l’amélioration de la gouvernance locale et nationale.
C’est en 2009 que l’Université Mundiapolis et Sciences Po Bordeaux ont signé leur accord de partenariat, qui s’inscrit dans le cadre du jumelage entre Casablanca et Bordeaux. Elle a été soutenue par Alain Juppé et Mohamed Sajid, maires respectifs de Bordeaux et de Casablanca. Le succès de cette opération est dû notamment au rôle initiateur et précieux du professeur Mohammed Berrada, ex-ministre des Finances et ex-ambassadeur du Maroc en France, lui-même diplômé de Sciences Po Bordeaux.
La formule de ce partenariat académique est unique au Maroc : des cohortes constituées chacune de 50% d’étudiants français et 50% marocains, qui suivent un cursus Bac+5 Grandes écoles en Sciences politiques (avec 26 différentes spécialités, dont le management, la Finance, etc.), en alternance annuelle entre la France et le Maroc, pour une formation conjointe débouchant sur un double diplôme.
En outre, Sciences Po Bordeaux possède plus d’une quinzaine d’années d’expérience dans les partenariats intégrés avec des universités européennes. L’idée était d’étendre, pour la première fois, cette formule gagnant-gagnant à des partenaires hors Europe, en l’occurrence sur le continent africain.

 Qu’apporte l’internationalisation de la formation aux étudiants marocains ?
L’internationalisation de la formation permet aux étudiants marocains de bénéficier du prestige et de la qualité d’une grande école française tout en suivant un cursus adapté aux spécificités marocaines et méditerranéennes. Une façon de s’ouvrir sur le monde tout en restant ancré dans sa culture et son pays. Cette internationalisation, qui passe par une mobilité géographique, mais également par la rencontre de nombreux professeurs et étudiants internationaux, développe chez l’étudiant la capacité d’adaptation, l’ouverture d’esprit et l’appétit de découverte qui sont autant d’atouts pour sa réussite professionnelle future.

Combien d’élèves seront admis cette année ? Et quels sont les critères de sélection retenus ?
Une vingtaine d’étudiants pourront intégrer la 2e promotion cette année. Il s’agit d’un programme d’Excellence, et par conséquent très sélectif, à l’image du taux d’admission de 5% enregistré au concours de Sciences Po Bordeaux. Les mêmes épreuves sont organisées à Casablanca pour les étudiants marocains, qui bénéficient ainsi d’une voie d’accès privilégié à la formation Sciences Po. Le concours se tiendra cette année le 5 mai 2012 à Casablanca. Il comporte une épreuve écrite de culture générale, une épreuve écrite d’anglais et un entretien oral en français.

Dans quelle mesure le renforcement des compétences linguistiques et de la culture générale permettra-t-il aux lauréats de percer sur le marché du travail ?
Cela permet aux étudiants de marier la créativité et la pertinence aux compétences techniques acquises durant leur cursus. Les aptitudes linguistiques et la culture générale servent le besoin en polyvalence et en compétences transversales, qui sont des facteurs-clés de réussite professionnelle, dans une ère où l’on est amené à exercer plusieurs métiers au fil de sa carrière.
Être confronté, à travers les disciplines de culture générale, à différentes manières de penser et de faire, suscite une ouverture d’esprit qui, à son tour, génère une grande créativité. Une qualité qui selon nous est primordiale pour réussir en entreprise. Ce sont aussi des aptitudes d’analyse critique, informée, et orientée vers la résolution de problème, que nous recherchons. Le développement de la culture générale permet justement d’aborder les questions avec du recul, dans une perspective de résolution de problème, en sachant contextualiser : prise en compte des facteurs psychologique et historique, ainsi que de l’environnement social, économique et politique.

Du point de vue de la société marocaine, à l’Université Mundiapolis, nous estimons que le renforcement des compétences linguistiques et de la culture générale participera à former des agents de développement pour notre pays. Un profil excellent techniquement, mais pauvre en compétences transversales aura de la peine à contribuer pleinement à la réussite du changement politique et social au Maroc. Il sera susceptible de subir un déphasage dans le monde du travail.
C’est dans cette perspective d’ouverture d’esprit et d’invitation à la réflexion que l’Université Mundiapolis organise des événements autour de thématiques centrales, avec la participation d’éminents intellectuels dont les positions sont souvent différentes. Vendredi dernier, par exemple, la conférence traitait du thème : «Le monde arabe à l’heure du basculement géopolitique mondial», réunissant à cette occasion Alain Gresh, directeur adjoint du Monde diplomatique, Hassan Aourid, enseignant chercheur en Sciences politiques, et le professeur Mohamed Idrissi Alami Machichi. Cet évènement a été l’occasion pour chacun de débattre et revisiter le Printemps arabe, et la situation au Maroc, de manière informée, éclairée et très pédagogique.

En tant qu’université privée, quel bilan faites-vous de l’année 2011 ?
Nous avons la chance à Mundiapolis de bénéficier d’un travail colossal qui s’est effectué tout au long des 16 dernières années, depuis la création de Polyfinance. Le résultat en est un ensemble de programmes académiques en ingénierie, en business, en droit des entreprises et en sciences politiques, en partenariat et double diplomation avec des institutions (universités et grandes écoles) internationales prestigieuses. Les formations dispensées en partenariat à Mundiapolis bénéficient ainsi d’une assurance qualité européenne éprouvée (CTI, EQUISS).
Tout ceci a fait que cette année a été une année de consolidation, mais aussi une année de conception et de construction de l’avenir, pour un envol dans le cadre d’une contribution à bâtir un système d’universités privées au Maroc, comme décidé par l’État.

Nous avons alors lancé un processus d’assurance qualité académique dans un esprit d’amélioration continue, devant nous amener au niveau des meilleurs standards académiques internationaux. Concrètement, cela s’est traduit par plusieurs actions et résultats encourageants. Citons à cet égard l’obtention d’accréditation de l’État pour les programmes de Mundiapolis ainsi  que la restructuration de l’université à travers la création de trois entités académiques conformément à la loi sur la création d’université autorisée par l’État à savoir : une business school (Polyfinance), une école d’ingénierie et un institut des sciences juridiques, politiques et économiques. Ajoutons à cela la promotion de la richesse par la diversité et la qualité des étudiants à travers un système de bourse pour les étudiants méritant et nécessiteux, la collaboration avec l’EFMD dont nous sommes membres, et qui regroupe les meilleures «business school» du monde, la collaboration avec les universités publiques marocaines, la consolidation des partenariats académiques et industriels et enfin la consolidation des activités de recherche.
Conscients des changements aux niveaux politique, social, économique et universitaire au Maroc, nous avons choisi d’affirmer en 2012 de nouvelles orientations pour l’avenir, et de fixer un cap précis à travers un nouveau plan stratégique.

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