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Accueil next Community Management : Un métier en plein essor

L’hyper-investissement émotionnel, premier facteur causant le stress au travail

L’Institute of NeuroCognitivism a présenté récemment les résultats de son étude réalisée dans cinq pays d’Europe et au Canada.

L’hyper-investissement émotionnel, premier facteur causant le stress au travail

La CGEM a abrité récemment la 1re conférence : «Bien-être au travail et performance durable : une responsabilité partagée». Une rencontre organisée par l’Institute of NeuroCognitivism (ICN) pour annoncer les résultats de l’étude sur le stress au travail (ESTIME-2011), menée par l’Institut de médecine environnementale (IME), en partenariat avec l’INC, auprès de plus de 7 000 répondants dans cinq pays et régions (France, Belgique néerlandophone et francophone, Suisse et Québec).

«L’Estime est issue de 25 années de recherche et d’un modèle scientifique interdisciplinaire, allant des neurosciences aux sciences de l’organisation. Son questionnaire fouillé, analyse le moral et le stress au travail selon les trois dimensions de l’individu, du management et de l’organisation», explique Chantal Vander Vorst, Managing Director de l’INC. Et d’ajouter : «Au‐delà des éléments descriptifs au cœur de la plupart des enquêtes, cette étude apporte surtout des réponses quant aux facteurs explicatifs du stress et du moral au travail, essentiels pour permettre aux dirigeants et managers d’apporter des réponses efficientes et durables». Le moral des actifs a été étudié selon trois points essentiels : Satisfaction et épanouissement professionnels, dégradation du sommeil et de la santé, ainsi que l’épuisement psychologique et le stress au travail. Il en ressort du 1er point que 74% des actifs interrogés se disent satisfaits de leur travail et 57% trouvent qu’ils s’y épanouissent. La première raison de l’épanouissement des actifs est le sens au travail. En effet, 79% considèrent que leur travail donne du «sens» pour eux.
Pour ce qui est du 2e point, l’étude a révélé qu’un actif sur trois rapporte que son sommeil est perturbé à cause du travail et une personne sur quatre estime que son travail dégrade sa santé. Cela s’explique par plusieurs raisons : L’hyper-investissement émotionnel au travail (41%), le fait de réaliser certaines tâches agaçantes ou socialement gênantes (29%), en plus des pressions exercées par la hiérarchie pour taire des problèmes (20%).

Enfin, 29% des actifs affirment que leur travail les épuise psychologiquement et 27%  estiment que leur travail les stresse. Là, c’est encore l’hyper-investissement émotionnel et le décalage par rapport au cœur de fonction (40%), ainsi que la mauvaise circulation de l’information (27%) qui expliquent le mieux que les actifs considèrent leur travail comme stressant.
«Les principaux enseignements qu’on peut tirer de cette étude est que 74% des actifs interrogés se disent satisfaits de leur travail, néanmoins environ 1 sur 3 souffre du stress, d’épuisement psychologique et/ou de perturbation du sommeil à cause de son travail», conclut Vander Vorst. Avant d’insister : «Le 1er facteur de stress, d’épuisement et de perturbation est l’hyper-investissement émotionnel au travail, qui touche 41% des actifs; vient ensuite la démotivation liée au manque de résultat et de reconnaissance, qui affecte 1 actif sur 4 ; l’organisation non “biocompatible” qui impacte également 1 actif sur 4 ; et enfin, les derniers facteurs sont le manque d’esprit d’équipe, ainsi qu’une communication managériale inadaptée, qui concernent 22% des actifs». Pour parer à ces difficultés et facteurs de stress, l’INC propose quelques actions sociales et organisationnelles. Il s’agit de trois actions essentielles : manager la motivation (Identifier et promouvoir la motivation durable, consolider la motivation conditionnelle, détecter et accompagner les attitudes d’hyper-investissement émotionnel au travail); développer une organisation «biocompatible», en plus de former les managers à l’«Intelligence adaptative» et les accompagner. En effet, selon l’étude réalisée par l’INC, bien qu’ils ne soient pas en première ligne dans les causes du stress, les managers occupent une position stratégique pour désamorcer des situations à risques, mais aussi révéler et développer les potentiels, les talents, etc.

Réalisée fin 2011 sur un échantillon représentatif de la population active dans chacun des cinq pays et régions susmentionnés, l’Estime est une étude multinationale sur le stress au travail et le moral des salariés, qui a été réalisée dans le but de répondre à un triple objectif : fournir un état des lieux très précis (analyse descriptive); mettre en lumière les facteurs de risques psychosociaux et les leviers de performance sociale et organisationnelle (analyse explicative) et enfin, donner une vision prédictive de l’évolution de la situation (analyse prédictive).


trois questions à : Mustapha Nait Cheikh, directeur de développement INC Maroc

«Le cerveau est un muscle qui a besoin d’exercices pour atteindre son plein potentiel»

Matin emploi : L’étude traite du moral et du taux de stress au niveau de pays étrangers, qu’en est-il des actifs marocains ?
Mustapha Nait Cheikh : Étant présents au Maroc depuis un peu plus d’un an, nous avons l’ambition de pouvoir réaliser cette étude également au sein du territoire marocain. Nous espérons pouvoir le faire lors de la prochaine étude internationale de notre institut prévue en 2013.

Quelles sont les recommandations qu’on peut tirer de l’Estime 2011? Peut-on les appliquer sur le marché marocain ?
Après l’analyse des résultats de l’Estime, il convient de rappeler que les recommandations clés pour révéler le potentiel de vitalité des entreprises sont : apprendre aux managers à gérer la motivation et l’engagement de façon durable; favoriser le développement de l’«Intelligence adaptative» des managers et de leurs équipes, autrement dit, la mobilisation plus consciente et plus volontaire de la partie préfrontale de notre cerveau, ce qui permet d’être plus innovant, créatif, adaptatif et… serein ; et mettre en place une nouvelle gouvernance pour une organisation «biocompatible» avec le fonctionnement humain, avec, entre autres, la définition du degré d’autonomie du collaborateur, une bonne circulation de l’information, et une adéquation entre le poste et le travail réel. Il faut rappeler qu’il s’agit d’une enquête internationale. Il y a bien sûr des particularités par population, mais il semblerait que les tendances soient les mêmes dans les différents pays. Nous pourrions donc dire que ces résultats devraient intéresser les managers marocains qui sont certainement face aux mêmes difficultés et défis.

Pouvez-vous nous éclairer davantage sur le principe de l’Intelligence adaptative ?
L’intelligence adaptative est cet état d’esprit que l’on a lorsque nous nous sentons sereins même en situation inconnue et compliquée. C’est une partie de notre potentiel cérébral qui nous permet la prise de recul, la curiosité, la réflexion logique, la relativité, la nuance et l’opinion personnelle. Par exemple, dans notre métier, nous avons l’objectif de lancer un nouveau produit sur le marché, nous pouvons le faire de manière automatique, comme on le fait d’habitude, ou faire appel à son intelligence adaptative qui favorise l’innovation, la gestion de la complexité, l’incertitude et aussi la gestion du stress. L’Intelligence adaptative est bien présente chez chacun d’entre nous, elle est juste plus active lorsqu’on la laisse s’exprimer et qu’on la travaille. Le cerveau est un muscle qui a besoin d’exercices pour pouvoir atteindre son plein potentiel.

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