Comment manager son manager

Nous avons souvent constaté que la bonne relation professionnelle établie avec son supérieur hiérarchique était un élément important du confort et du plaisir au travail. Ce n'est pas toujours simple, bien sûr, au-delà même des différences d'approches, il peut aussi y avoir des déphasages personnels, en termes de valeurs, ou de style de communication.
Combien de fois avons-nous pu entendre, de la part de managers parlant de leurs collaborateurs, des expressions comme celles-ci :
«C’est incroyable le nombre de fois par jour ou on vient me voir, ou on m’appelle, ou on m’envoie des emails, parce qu’il y a un problème».
«C’est fou l’énergie que je peux dépenser dans une journée, pour relancer les gens sur des réponses à des questions que je leur avais posées, des informations dont j’ai besoin, ou sur des délais dépassés».
«J’ai l’impression de répéter 100 fois les mêmes choses».
«Que ce soit pour des entretiens ou des réunions, souvent, je n’ai pas de réponse sur des informations élémentaires».
D’autres expressions, cette fois-ci, de la part des managers et des collaborateurs concernant leur propre manager :
«Quand on vient le voir, c’est rarement le bon moment».
«Quand on a un problème, on n’obtient pas de réponses».
«Souvent on doit se battre pour faire appliquer certaines règles qu’il nous a imposées et qu’il ne respecte pas lui-même».
«Il est sur notre dos pour des détails, mais quand il a une décision à prendre, ça prend une éternité».
«Souvent quand il nous consulte, on s’aperçoit qu’il a déjà pris une décision».
Que faire pour éviter cela ? Que faire pour éviter les malentendus ?
Quelques points clé, sur lesquels, nous travaillons, très concrètement, au cours de nos interventions :

➊ Connaître le supérieur hiérarchique.
 C’est notamment, avoir la réponse à 5 grandes questions :
(a) Quel est son objectif professionnel ?
(b) Quelle est, pour lui, la signification du mot «succès» ?
(c) Qu’est-ce qu’il attend de ses collaborateurs ?
(d) Qu’est-ce qu’il apprécie particulièrement chez vous ?
(e) Qu’est-ce qu’il n’apprécie pas d’une manière générale ?
Comment faire pour avoir la réponse à ces questions, sans pour autant aller le voir avec un questionnaire ?
Plusieurs possibilités :
a) L’observer et l’écouter :
• Comment communique-t-il le plus ?
• En entretien en tête à tête, en réunion, au téléphone, par email ou par SMS ?
• Quand il s’exprime, quels sont les mots et expressions qui reviennent le plus souvent ?
• Comment réagit-il face à des imprévus ou à la contradiction ?
b) Se renseigner auprès de ceux qui le connaissent.
c) Dialoguer avec lui, lui poser de bonnes questions.

➋ Clarifier les attentes réciproques et les règles de fonctionnement :
Clarifier réciproquement :
a. Votre mission
b. Votre zone de responsabilité
c. Vos objectifs
d. Comment travailler ensemble
Et cela, dépasse de loin la lecture d’une description de fonction, si bien faite soit-elle.
Être efficace avec son manager, c’est savoir communiquer efficacement avec lui, c’est lui dire tout ce que vous avez à lui dire : de manière adaptée, avec assurance, sans agressivité, ni appréhension. Et aussi, d’une manière professionnelle et là, 2 points clés essentiels sont à prendre en compte :
1. Aller le voir bien préparé.
2. Arriver avec des solutions ou propositions plutôt qu’avec des problèmes.

Quels en sont les avantages ?
a. Gagner du temps et lui en faire gagner.
b. Vous faire apprécier par votre professionnalisme.
c. Vous faire respecter.
d. Renforcer votre propre image de vous-même.
e. Être encore plus crédible vis-à-vis de vos propres collaborateurs, car ceux-ci attendent, généralement de leur propre manager qu’il soit efficace vers le haut.

➌ Faire de son manager son meilleur allié et lui vendre s
es idées
1. Choisir le bon moment : en effet, votre manager n’est pas disponible n’importe quand. À quoi ça sert de vouloir le voir à tout prix, si celui-ci n’est pas réceptif ? Si vous ne savez pas quel est le meilleur moment, son assistante pourra vous le dire, elle peut être une excellente alliée !
2. La préparation équivaut à 99% de la réussite : Préparez des informations, des données concrètes, si nécessaire, avec plusieurs hypothèses. Pensez à ses objectifs à lui, ce qui le motive et à ses questions et objections. Ce qui ne veut pas dire que vous obtiendrez satisfaction à tous les coups. Mais vous aurez «vendu», au minimum, votre professionnalisme.
3. Aller droit au but ! Vous montrerez ainsi que vous êtes bien préparé, que vous êtes convaincu, vous êtes efficace et que vous allez lui faire gagner du temps. En utilisant des détours, vous risquez d’éveiller sa méfiance ou son impatience.
4. Faire un entretien spécifique : Si c’est important, c’est comme ça que vous le montrerez. Cela permet également de se concentrer, seul, sur ce sujet. C’est tout à fait autre chose, que de le prendre par surprise au cours d’un entretien, ou il ne sera pas prêt à vous répondre.
5. Développer les avantages pour «LUI» : L’Homme pense à lui en premier et votre manager aussi. Quelle que soit la valeur de vos arguments, tant que vous parlez de vous, vous avez peu de chances de l’intéresser. Développer des avantages pour lui ou l’entreprise et mieux encore, si vous pouvez l’aider à atteindre ses propres objectifs-là, il vous considérera comme un allié.
6. Parler positivement : C’est transformer les problèmes en solutions ou propositions. Plus vous parlez de problèmes et surtout les vôtres, plus il risque de se demander, si ce n’est pas vous le problème.
7. Concrétiser : C’est la phase sans laquelle rien ne se passera ensuite. Si vous vous contentez d’un : «j’y réfléchis, ou on en reparle». Est-ce que vous montrez que votre sujet est vraiment important ? Est-ce que vous lui donnez envie de le placer dans ses priorités ? D’où l’importance du courage, voire de l’audace, de lui poser la question ultime : «Quand ?»
8. Venir avec des propositions ou des solutions, plutôt qu’avec des problèmes.