Entretien avec Mustapha Mabkhout, Directeur du GIAC Agroalimentaire

Le Matin Emploi : Qu’est-ce que le GIAC Agroalimentaire et  à qui s’adresse ce mécanisme ?
 Mustapha Mabkhout: Le GIAC agroalimentaire est une association à but non lucratif, qui a été créée par 8 associations professionnelles le 26/06/2002, pour accompagner les industriels du secteur agroalimentaire dans leurs projets de développement en les aidant à définir leurs propres stratégies, les moyens opérationnels et les besoins en compétences nécessaires pour la mise en œuvre de cette stratégie. Il a aussi pour objet, la promotion de la formation en cours d’emploi auprès des entreprises du secteur. Le GIAC agroalimentaire comprend, aujourd’hui, 11 associations et fédérations du secteur agroalimentaire comme membres de droit et 214 entreprises comme membres adhérents. Seules les entreprises relevant du secteur agroalimentaire et qui sont assujetties à la TFP (Taxe de Formation professionnelle) peuvent devenir membre du GIAC AGRO.

Quelle est la procédure à entreprendre pour une demande de financement ?
Les entreprises adhérentes peuvent bénéficier d’une subvention plafonnée à 90 000 DH pour la réalisation d’une étude d’ingénierie de formation (IF) ou de diagnostic stratégique DS. Cette subvention peut atteindre 70% du coût de l’étude DS et jusqu’à 80% pour l’étude IF. Pour cela l’entreprise doit présenter au GIAC, une demande de financement sur la base d’une proposition d’un cabinet-conseil. Le Conseil Consultatif des Engagements (CCE) (Conseil d’administration du GIAC) examine la recevabilité de la demande et décide du montant de la subvention. L’entreprise signe alors un contrat avec le GIAC et démarre l’étude. Le rapport de l’étude doit être approuvé par le CCE avant que l’entreprise présente sa demande de remboursement. L’entreprise est remboursée dans un délai maximum d’un mois si les fonds sont disponibles.

A votre avis, quelle est la valeur ajoutée du GIAC agroalimentaire pour les entreprises opérant dans ce secteur ?
Le GIAC AGRO a pour vision de rendre la formation en cours d’emploi (FCE) un axe principal du développement des entreprises agroalimentaires marocaines, et  rendre le GIAC un acteur majeur de la FCE au sein du secteur agroalimentaire. A cet effet il :
- Sensibilise les entreprises à la fois sur la nécessité de disposer d’un plan de développement stratégique pour faire face à l’évolution de leur environnement interne et externe, et sur le rôle de la FCE dans le développement des compétences de leurs ressources humaines,
- Subventionne la réalisation des études de diagnostic stratégique et des ingénieries de formation
- Contribue au développement de la qualité des formations prodiguées par les cabinets de formation
- Améliore la notoriété du GIAC par l’implication dans la politique de formation du secteur agroalimentaire
- Assure des services de qualité reconnus par les membres et les partenaires.

Quel est le rôle de l’OFPPT dans ce genre de mécanisme ?
L’OFPPT est lié au GIAC par un contrat qui fixe les budgets accordés au GIAC pour le  financement des études, la réalisation des  actions de sensibilisation et  le fonctionnement du GIAC. D’autre part, l’OFPPT subventionne les plans de formation issus des ingénieries de formation approuvées par le GIAC et ce à hauteur de 70%.

Quelles sont vos réalisations en 2011 ?
La première convention, entre le GIAC et l’OFPPT a permis de financer 52 études sur la période 2004-2006 pour un montant de 2 009 000 DH. La convention actuelle 2007-2012 a permis de financer 187 études, dont 36 DS (diagnostics stratégiques) jusqu’à fin décembre 2011 pour un montant de 6 000 000,00 DH. Le GIAC a également approuvé 457 rapports d’étude durant cette période.

Quelles sont, à votre avis, les lacunes rencontrées et comment vous faites pour les corriger ?
Les problèmes que nous rencontrons sont dus principalement à la lenteur de la procédure CSF pour le traitement des dossiers ainsi que les retards de remboursement (il faut attendre minimum 3 ans pour se faire rembourser). Ce qui décourage nos membres à faire appel à nos services. D’autre part, beaucoup d’entreprises changent de responsable de formation, ce qui ne leur permet pas de développer une expertise dans la gestion de la formation, mais avec beaucoup de travail de sensibilisation à travers l’organisation de séminaires ou par des contacts directs, on arrive à drainer une trentaine de nouveaux membres par an et à redonner confiance aux anciens ce qui nous permet de se maintenir.