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«Le marché est très sensible vu qu’il est lié à la conjoncture»

Conseils pratiques
❶ Polyvalence
Outre les langues, la polyvalence aussi est requise, parce qu’aujourd’hui l’entreprise veut, à tout prix, rétrécir les coûts pour faire plus de marges.

❷ Egalité des chances
Pour ne pas réduire les chances de recrutement, les entreprises doivent créer plus d’opportunités, pour que le marché de l’emploi ne prenne pas un coup.

«Le marché est très  sensible vu qu’il est lié  à la conjoncture»

Présentation

Historique
Le cabinet Diorh a été créé en 1993 par Essaid Bellal pour accompagner la professionnalisation de la fonction RH au Maroc. Au cours des 15 dernières années, Diorh a connu une croissance rapide et une diversification de ses activités et de ses clients.

Un groupe, 2 structures
• Diorh offre des prestations de recrutement, d’évaluation des compétences de conseil en management du capital humain, de cohésion des équipes et team building
• IRH (Institut des ressources humaines) accueille l’activité de développement professionnel et de formation dans un espace dédié et utilisant des moyens et outils pédagogiques de pointe

Mission
- Conseiller et accompagner les dirigeants dans la prise de décision et la mise en place de dispositifs et actions permettant de faire des Hommes qui composent l’entreprise l’un des fondements de son développement, sa croissance et sa performance.

 

Comment s’est porté le marché du recrutement en 2011 ?
Le marché est très sensible vu qu’il est lié à la conjoncture. Actuellement, les recrutements sont freinés et les entreprises ne gardent que les plus indispensables. Et pour cause, nous assistons à une situation d’attentisme qui est liée à une conjoncture multiforme. D’abord, il y a la conjoncture économique et mondiale qui, à cause de la crise, ne permet pas de visibilité. Outre le fait que nous sommes un pays très ouvert à l’Europe, il y a aussi le contexte du monde arabe, avec le Printemps arabe et tous ses effets sur l’économie nationale. Résultat, le climat des affaires se trouve affecté et il faut du temps pour rétablir la confiance auprès des investisseurs, quoique les effets sur le Maroc soient un peu moindres sans pour autant être absents. Donc, tout cela fait que même les Marocains eux-mêmes, dans toute cette conjoncture-là, sont aussi dans un état d’attentisme. Et donc comme je l’ai dit précédemment, comme il y a un lien direct entre la conjoncture et l’embauche, le marché de recrutement est lui aussi dans une situation un peu difficile. Nous ne sommes pas pessimistes, mais nous ne sommes pas optimistes non plus. Nous sommes dans le réalisme et à la limite, dans le recrutement aujourd’hui, on vit presque au jour le jour.

Quelles sont les perspectives pour 2012 ?
Maintenant, nous sentons un frémissement. Avant de se prononcer, il faudra attendre pour voir si cela se concrétise ou pas. Aujourd’hui, il y a une meilleure visibilité vu qu’il y a un nouveau gouvernement qui essaye un peu de stabiliser les choses, mais aussi de donner un certain gage de bonne gouvernance à l’environnement et qui peut être porteur aussi d’une meilleure visibilité et donc, au moins pour le Maroc, d’une meilleure conjoncture et d’une dynamisation de l’économie. Certes, cela ne veut pas dire que l’économie est en panne, mais que les décideurs sont dans une situation d’attentisme qui rend les choses difficiles.
La crise vient plus d’un effet psychologique que d’un effet réel. Le marché est porteur. Le potentiel, il est là et il est énorme. Maintenant, entre le potentiel et la réalité il y a un écart. Outre, ce frémissement, il y a beaucoup à faire. Notre pays étant en pleine évolution, les entreprises ont encore besoin de se restructurer et donc ont besoin de nouveaux talents et de compétences. Le potentiel du marché est énorme à condition de mettre la stabilisation qu’il faut, les règles qu’il faut, plus d’ouverture, plus de visibilité aux décideurs et que les gens se sentent dans une conjoncture plus porteuse. Puis il y a des choses dont on parle au Maroc depuis des années, c'est-à-dire une bonne gouvernance, une justice plus équitable, plus de flexibilité dans le marché de l’emploi. C’est fondamental pour un marché comme celui-là, sans pour autant revenir sur les droits fondamentaux des salariés. Cela demande une certaine intelligence politique et une expérience pour pouvoir comprendre cela.

Quels sont les secteurs qui recrutent le plus actuellement ?
Parmi les branches qui recrutent, il y a le secteur automobile au sens large du terme. Le projet de Renault à Tanger va non seulement booster le marché, mais ouvrir la porte à d’autres, ce qui va créer des perspectives. Il y a aussi le secteur de l’aéronautique, qui est un secteur assez porteur aujourd’hui. Là aussi, beaucoup d’efforts ont été faits, beaucoup d’investissements, ce qui sera porteur à terme à condition de rester toujours ouvert, d’aller voir un peu les marchés, de vendre le Maroc… . L’offshoring n’est pas en reste, mais à moindre échelle. Les centres d’appels commencent à atteindre un peu leurs limites, ils sont toujours là, mais aujourd’hui, côté recrutement, c’est moins porteur, à condition qu’il se restructure.
Il y a aussi le Bâtiment et Travaux publics qui est un secteur ayant un énorme potentiel et qui a besoin d’être structuré et une fois que ce sera fait, il peut être un marché énorme en termes de compétences, de talents, de renforcement, de savoir-faire, etc. C’est aussi un domaine étroitement lié à la conjoncture, mais comme le besoin est énorme au Maroc à tout point de vue, en ce qui concerne les infrastructures, l'habitation, l'absorption de bidons villes, le logement social, la lutte contre l’habitat insalubre, etc. Dans ce marché, il faut considérer que l’État a encore un rôle à jouer pour le dynamiser. Certes, l'État le joue déjà, mais il faut qu’il continue à le faire tout en encourageant, de plus en plus, le secteur privé à le prendre en charge aussi.
La distribution qui se modernise beaucoup au Maroc, d’une manière assez soutenue et donc c’est un marché qui peut être aussi porteur forcément, mais qui demande aussi une organisation moderne, une vision différente, un marketing, etc. et donc forcément, il ne peut qu’être porteur à terme. Les transports sont également logés dans la même enseigne, puis il y a le classique comme l’agroalimentaire, le cosmétique et le pharmaceutique aussi, sans être dans une dimension très porteuse, mais qui prendront toujours une part du marché et qui seront toujours présents.

Peut-on parler actuellement de l’émergence de nouveaux métiers ?
Quand on parle de nouveaux métiers, il faut savoir qu’ils viennent avec les nouveaux secteurs, les nouvelles tendances : passage du nucléaire à l’énergie propre… c’est tout à fait un phénomène extraordinaire avec tout ce qui s’en suit en matière d’investissement. Nous ne sommes pas à ce stade au Maroc. Donc, nous n’avons pas de métiers nouveaux, nous attendons que les choses se passent aux États-Unis, en Europe, en Inde, en Chine puis après des années, une fois qu’ils commencent à sous-traiter ce type de prestations, nous nous y mettons. Mais donc on ne crée rien et on ne fait qu’adapter les process à notre marché. C’est dire que parler de nouveaux métiers au Maroc, c’est se faire des illusions. Ces derniers sont peut-être nouveaux au Royaume, mais ils ne sont pas nouveaux en soi.

Quelles sont les compétences les plus demandées ?
À défaut d’introduire de nouveaux métiers, on demande, dans les métiers classiques, de nouvelles compétences. Le marché recrutera toujours un financier, un commercial, un responsable ressources humaines… mais les recruteurs exigeront des compétences plus ou moins nouvelles, comme par exemple maîtriser plusieurs langues, notamment l’anglais, l’espagnol, le mandarin ou encore l’allemand.
Outre les langues, la polyvalence aussi est requise, parce qu’aujourd’hui l’entreprise veut, à tout prix, rétrécir les coûts pour faire plus de marges. Pour ne pas réduire les chances de recrutement, les entreprises doivent créer plus d’opportunités, pour que le marché de l’emploi ne prenne pas un coup.
C’est un autre type de compétences qu’on demande aux cadres, aujourd’hui. Disons que l’intitulé du poste est le même, les contours sont les mêmes, mais ce qui est à l’intérieur commence à changer. On demande aux gens de savoir prendre des initiatives, d’aller vers l’extérieur, d’être combatif, d’avoir une certaine confiance en lui-même, de savoir argumenter, d’ouvrir de nouvelles portes, et en même temps d’être dans les désirs de son environnement.
Les nouvelles compétences tiennent au salarié, à l’entreprise, à l’éducation nationale, au rôle de l’État, au rôle des parents… c’est un tout.

Quels sont les postes où on ressent une pénurie ?
Il existe beaucoup de postes où les perles se font de plus en plus rares. À titre d’exemple, les cadres spécialisés dans l’export au Maroc, il faut se réveiller de bonne heure pour les trouver ! Des gens capables de mobilité, qui peuvent bouger à travers le monde, parler trois langues, être chez eux un ou deux mois par an… sont des profils très rares. Bien sûr, ils sont payés en conséquence.


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