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Une fonction primordiale pour la pérennité de toute organisation

La performance de l'entreprise est liée à l'application du contrôle de gestion au niveau de l'ensemble des activités...

Une fonction primordiale pour la pérennité  de toute organisation

Avec la mondialisation, les entreprises se trouvent obligées de s’adapter aux changements de l’environnement dont lequel elles opèrent, et par conséquent, d’adopter de nouvelles pratiques de management pour pérenniser leur existence. C’est dans cette optique que le contrôleur de gestion (CG) pourrait intervenir.
Le métier du CG est une fonction primordiale pour la pérennité de toute organisation. C’est une technique de gestion qui accompagne l’entreprise dans la réalisation de l’ensemble de ses objectifs. Il permet le pilotage des systèmes de gestion d’entreprise pour atteindre les objectifs aussi bien opérationnels que stratégiques qui sont fixés par le top management. Il s’agit donc d’une fonction transversale pour l’ensemble des activités de l’organisation. Le contrôleur de gestion met en place les procédures de contrôle nécessaires et fournit une assistance à la direction générale afin de permettre l'utilisation optimale des ressources qu’elles soient techniques ou humaines.

La performance de l’entreprise est globale. Elle n’est pas liée à une seule activité, mais l’intérêt doit être focalisé au niveau de toutes les fonctions. «Il faut qu’il y ait un système global qui permet de piloter l’intégralité des systèmes de l’organisation : Les achats, la logistique, la production, la finance, le marketing, le commercial, la gestion des ressources humaines, etc.», explique Saïd Youssef, vice-président de l’Association marocaine du contrôle de gestion (AMCG). Et d’ajouter que lorsqu’on parle des organisations, il ne faut pas se limiter à la conception classique de l’entreprise. En effet, aujourd’hui, le management et le besoin de contrôler la gestion existent dans plusieurs organisations tant publiques que privées, à savoir : les associations, les ONG, les départements ministériels, les collectivités locales, les hôpitaux, les clubs sportifs,... . In fine, là où il y a management, il y a besoin de contrôler la gestion. Il faut comprendre cette fonction dans son sens de «maîtrise», et non pas de «contrôle» dans son sens coercitif. En somme, c’est comment aider l’entreprise à maîtriser sa gestion, tout en cherchant l’efficacité et l’efficience au niveau global. L’efficience c’est bien atteindre l’objectif, mais tout en gérant les trois paramètres fondamentaux : les coûts, les délais et la qualité de ce que l’on fait, précise Saïd Youssef.

Le contrôleur de gestion devient le consultant interne, vu sa connaissance de la stratégie et la vision globale de l’entreprise. Ses qualités professionnelles se manifestent dans la maîtrise des techniques de gestion, à l’initiation au métier de l’entreprise et la connaissance de ses rouages internes et ses spécificités. Quant aux qualités personnelles, celles-ci relèvent du comportement du contrôleur de gestion. Il doit opter pour l’approche participative dans la négociation des objectifs, le processus budgétaire, l’analyse des écarts, etc.

 


Avis de l'expert

«Le contrôle de gestion est une fonction staff and line»

Saïd Youssef • Docteur en sciences de gestion.• Vice-président de l’Association marocain du contrôle gestion (AMCG).

Le Matin Emploi : Quels sont la formation et le profil du contrôleur de gestion ?
Saïd Youssef : La formation devrait être duale, lorsque l’on forme des contrôleurs de gestion dans les différents campus de l’ENCG (Ecole nationale de commerce et de gestion), et les facultés des sciences de gestion au Maroc. Il faut marier les volets théorique et pratique. Les étudiants font des stages et rédigent des rapports de fin d’études qui leur permettent de maîtriser les métiers. Le contrôleur de gestion doit maîtriser les techniques de gestion, utiliser les techniques de la comptabilité de gestion, l’ingénierie des coûts, les systèmes budgétaires, les tableaux de bords, les techniques de reporting, etc. Il doit être un homme ou une femme de terrain et connaître le métier. Car les entreprises n’ont pas les mêmes métiers, les mêmes finalités, les mêmes process, ni les mêmes risques à gérer. Au fur et à mesure de l’exercice du métier que l’on devient contrôleur de gestion. Or on n’est pas forcément le responsable du contrôle de gestion dès le départ, mais on peut être chargé des budgets au début, chargé des systèmes comptables, assistant de contrôleur de gestion… Il s’agit donc d’un processus cumulatif.

Quelles sont les principales missions du contrôleur de gestion ?
Le contrôleur de gestion devrait accomplir un certain nombre de missions, à savoir entre autres :

  • Aider à piloter la performance dans l’organisation.
  • Veiller à la mise en place d’un système d’évaluation de maîtrise des coûts.
  • Là on parle de la comptabilité de gestion qui permet de calculer les coûts pour une meilleure prise de décision.
  • Veiller sur le système budgétaire : Planification de la gestion budgétaire.
  • Avoir une vision claire sur le système de pilotage, sur les tableaux de bords et sur les systèmes décisionnels.
  • S’impliquer au niveau de tous les autres systèmes, en formalisant et diffusant les orientations de la direction générale à travers les tableaux de bords.
  • Veiller à la réalisation des objectifs.
  •  Servir de support au dialogue hiérarchique à travers la négociation des objectifs, l’allocation des moyens, etc.
  •  Animer les équipes…


D’après vous, quelle est la place du contrôleur de gestion dans  l’organigramme ?
Généralement dans les grandes structures, c’est une fonction « Staff and line », c’est à dire située à côté de la direction générale. Pour les petites entreprises, on place le contrôle de gestion comme un service de la direction financière, qui le chapeaute. Mais sa position idéale c’est être  une fonction de support, une fonction « état-major » qui se situe à côté de la direction générale.


Les entreprises marocaines sont-elles conscientes du rôle éminent du contrôle de gestion ? Quelle en est l’étendue ?
En fait, il y a une conscience au niveau des grandes structures, où on trouve des systèmes, services et des fonctions de contrôle de gestion. Les entreprises sont de plus en plus conscientes de la nécessité d’avoir un système de contrôle de gestion qui permet de connaître si  les objectifs ont été atteints et si la vision stratégique est toujours bien claire. Le problème et la panne du contrôle de gestion est au niveau des petites et moyennes entreprises (PME) qui ont du mal à adopter les techniques de gestion, sachant qu’une bonne partie du tissu industriel marocain sont les PME et les TPE (Micro-entreprise). Les entreprises aujourd’hui, pour garantir leur pérennité et leur continuité, elles doivent obligatoirement se doter d’un système de contrôle de
gestion.




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