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Le Matin Emploi : En tant que coach professionnel, que pensez-vous du blended coaching ?
Mouhcine Ayouche : Le blended coaching est une pratique qui s’étend de plus en plus aux Amériques (USA et Canada) et fait une entrée timide en Europe. À ma connaissance au Maroc, il n’existe qu’à titre exceptionnel (quelques séances de coaching via Skype au cours d’un processus). C’est un nouveau développement du métier qui s’adapte aussi bien dans la forme (recours aux nouvelles technologies de communication) que dans le fond (intégration de nouveaux champs dans l’accompagnement). Par ailleurs, il s’adresse aux générations nées avec les nouvelles technologies de communications et qui sont assez à l’aise dans l’utilisation de ces technologies. Ce qui facilite et étend le recours au coaching.
Cette nouvelle forme d’exercice du métier ne doit pas cependant en faire oublier les fondamentaux en matière de présence totale et absolue du coach à son coaché et au processus de coaching. Le coach doit être extrêmement attentif sur l’impact de l’intervention en mode blended sur ses valeurs, ses outils et sa posture pour s’adapter à ce nouveau mode opératoire.
Quel impact peut-il avoir sur la fonction dans sa globalité ?
À valeur d’aujourd’hui, il n’y a pas encore assez de recul pour mesurer un tel impact.
Il y a cependant, à mon sens, une attention particulière à apporter à l’absence de face à face coach/personne coachée qui impactera sûrement et la relation et le mode de communication. Comment capter toute l’expression non verbale de part et d’autre, comment se ferait une mise en évidence d’une charge émotionnelle, une bienveillante confrontation ou soulignement ? En l’absence
de présence physique ?
Quelles en pourraient être les éventuelles dérives ?
Le coaching étant fondamentalement une relation interpersonnelle subjective entre une personne coachée et un coach, relation qui est à la base du développement et de la puissance de tout le processus, la principale dérive serait à mon sens la dépersonnalisation de la relation et l’orientation vers des accompagnements de types technicistes et mécaniques menant à l’éviction du cœur du métier à savoir l’échange entre deux êtres humains dans toute leur globalité et leur splendeur.
