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«Vers la transformation de l’EMI en Université polytechnique»

L’exigence de se placer dans le contexte national caractérisé par la dynamique des grands projets structurants, la mise en place d’un développement basé sur la démocratie, l’équité et le respect des valeurs, telles sont les principales raisons qui motivent l’Association des ingénieurs de l’Ecole Mohammedia (AIEM) d’engager le débat sur le statut de l’École et de lancer le projet «EMI du futur».

«Vers la transformation de l’EMI en Université polytechnique»

En effet, les initiateurs de ce projet estiment que l’EMI se doit de renforcer son image établie par la contribution de centaines d’ingénieurs chercheurs confirmés à travers les universités du monde et améliorer son rang parmi les grandes institutions «Après plus d’un demi-siècle, un nouveau statut, un mode de gestion responsable et une refonte totale de son organisation sont nécessaires à l’EMI pour lui permettre de relever ce nouveau challenge, et se hisser au niveau des meilleures institutions», explique le communiqué de l’association.

Le projet «EMI du futur» est le fruit d’un travail de recherches et d’études mené par une cellule dédiée à cet effet et qui a donné lieu à des réflexions sur le modèle opportun pour un nouveau statut de l’EMI, un nouveau mode de gestion efficient et une refonte organisationnelle qui lui permettront de développer la formation, la recherche et l’innovation aux standards de l’excellence. Ainsi, l’AIEM a ouvert le débat sur le changement du statut de l’EMI pour l’ériger en Université technologique ou Université polytechnique autour de ses départements et centres, qui sont de véritables écoles à part entière, une université d’excellence dédiée à l’ingénierie et la technologie. En marge du congrès national de l’AIEM organisé le 26 octobre sur le thème «EMI du futur», nous avons eu des éléments de réponses auprès de Abdelouahed Jambari, secrétaire général de l'AIEM.

Le Matin Emploi : Pouvez-vous nous présenter les grandes lignes du projet «EMI du futur» ?
Abdelouahed Jambari : Les différentes études et réflexions consacrées au développement l’EMI, menées par les différentes parties concernées, basées sur l’identification des atouts et contraintes et sur la base d’un bilan exhaustif du cinquantenaire de l’EMI, ont conclu toutes à la nécessité de changer son statut et de l’ériger en une université d’excellence, seule capable de répondre aux nouveaux défis et de permettre à l’EMI de continuer à jouer son rôle important dans l’accompagnement du développement économique de notre pays.
Son nouveau statut, lui accordant une large autonomie, permettra d’assurer une formation de très haut niveau dans les domaines de l’ingénierie et du management industriel, d’augmenter les effectifs tout en assurant une formation d’excellence, une production soutenue en recherche appliquée, un large éventail de formations spécialisées, et ce, grâce à la synergie créée par l’existence sur le même site : d'un potentiel humain de plus de 180 enseignants chercheurs formés dans les meilleures universités du monde, la formation dans 9 filières et 22 spécialités, d’un centre d’études doctorales regroupant 10 laboratoires de recherche et 30 équipes, d’une plate technologique importante et une infrastructure d’accueil sur un campus de plus de 8 ha et enfin le soutien d’une association des lauréats de 7 800 ingénieurs.
Dans le cadre de la loi portant sur la réforme de l’enseignement supérieur, il est prévu d’organiser l’espace de formation et de recherche en universités thématiques spécialisées dans des domaines précis. Ceci est de nature à créer des synergies entre les différentes entités de formation et de recherche afin de répondre aux exigences des nouveaux métiers et les formations spécialisées tout en développant la recherche et l’innovation aux standards de l’excellence.
Ainsi, la transformation de l’EMI en Université polytechnique est un moyen innovant capable de lui permettre un saut qualitatif important.

Quels sont les défis à relever pour l'EMI ?
L’exigence de se placer dans le contexte national caractérisé par la dynamique des grands projets structurants, la mise en place d’un développement basé sur la démocratie, l’équité et le respect des valeurs. La réforme des différents secteurs pour une meilleure visibilité, une meilleure gouvernance et également une égalité des chances.
Dans le contexte international, caractérisé par une globalisation et une suprématie de l’économie du savoir où seules les nations qui maitriseront la formation, la recherche et l’innovation seront capables de diriger le monde de demain, l’EMI doit renforcer son image établie par la contribution de centaines d’ingénieurs chercheurs confirmés à travers les universités du monde et améliorer son rang parmi les grandes institutions.
Ainsi, une université technologique ou polytechnique permettrait de développer le savoir et la recherche dans le domaine de l’ingénierie. Elle permettrait de relever les défis à travers la constitution d’une masse critique suffisante capable de développer la formation, la recherche et l’innovation aux standards internationaux et de contribuer activement à l’économie du savoir et améliorer les différents indicateurs du développement du pays.
L’EMI, école nationale publique, doit garder le flambeau pour permettre l’accès au savoir sur le seul critère du mérite et permettre ainsi une meilleure égalité des chances.

Qu'en est-il de la valorisation de la recherche et de l'innovation, fer de lance de l'ingénierie ?
Le statut actuel ne permet pas d’assurer une grande valorisation de la recherche.
En effet, l’école au sein de l’université ne disposera pas de ressources importantes exigées par la recherche et l’innovation dans les domaines de l’ingénierie qui sont très capitalistiques.
D'ailleurs, les budgets accordés pour la recherche restent très réduits. L’autonomie de l’école lui permettra de s’engager dans des partenariats avec le monde socio-économique, la région et les organismes internationaux afin de drainer les ressources requises pour soutenir les projets de recherche-développement à fort impact sur l’économie du pays.
Cette recherche peut être valorisée à travers les centres d’excellence et les interfaces créés au sein de l’école où les différents partenaires sont représentés.
L’école doit être intégrée dans les grands projets structurants et les projets à forte composante technologique (TGV, Aéronautique, Nanotechnologie...) afin d’assurer la maîtrise et le transfert de technologie.
Enfin, le développement de la recherche doit être basé sur le recrutement des meilleurs ingénieurs pour s’inscrire dans le centre d’études doctorales et la mise en place des échanges à travers la mobilité, la double diplomation et la cotutelle des recherches.

Quelles sont les tendances de l'ingénierie sur le marché de l'emploi marocain ?
Le Maroc connait un changement important à travers sa position privilégiée avec l’Europe et le Golf arabe, le potentiel africain et la position géographique optimale.
Les grands projets structurants et les différents programmes nationaux nécessitent un accompagnement de haut niveau adapté aux contraintes de la globalisation.
A cet effet, l’EMI doit s’adapter pour répondre à de nouveaux métiers ciblés, en nombre suffisant, dans les délais et selon des compétences aux standards internationaux.
Les tendances de l’ingénierie se feront dans une plus grande intégration du savoir dans les métiers classiques en générant de nouveaux besoins. L’exemple du génie civil qui ne formera pas uniquement en BTP, structures et hydraulique, mais beaucoup plus dans les matériaux, matériaux composites, l’éco-construction, la domotique, l’énergétique, la géotechnique, la qualité et la gestion des projets de construction.
La recherche devient également un élément indispensable pour la formation afin de faire face au développement rapide des technologiques pour être à jour en termes de connaissance.
A ce titre, la formation continue constitue l’un des piliers de la formation offerte sur le marché et qui permettra une qualification, une mise à niveau ou un perfectionnement.
La validation des acquis professionnels consolidera les liens entre les professionnels et l’université et permettra aux ingénieurs, en exercice, de s’adapter aux nouveaux métiers. 

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