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«Le Plan communal de développement représente une opportunité pour la ville de Rabat»

Bientôt Rabat se dotera d’un nouveau Plan communal de développement qui est instrument d’orientation sur les choix stratégiques de la ville et une feuille de route devant accompagner le mandat municipal dans la durée, selon Anas Doukkali, coordinateur du projet au sein du Conseil de la ville.
Dans un entretien accordé au «Matin», M. Doukkali explique les différentes phases d’élaboration de ce document qui s’avère de la plus haute importance.

«Le Plan communal de développement représente une opportunité pour la ville de Rabat»
Anas Doukkali.

Le Matin : Dans quel cadre le Plan communal de Rabat a-t-il été conçu ?
Anas Doukkali : Ce plan a été conçu dans le cadre de la Charte communale. Mais avant la mise en place même de ce projet, Rabat a déjà bénéficié d’un plan triennal à l’époque du maire El Bahraoui 2006-2009 d’une valeur de 100 millions de dirhams financé par l’État. Ce plan a permis l’identification des projets à mettre en œuvre et leur priorisation. Ainsi, le PCD est venu pour marquer une continuité de ce plan triennal. Lancé en 2011, le PCD a marqué l’engagement de la ville de Rabat dans le processus de modernisation de la ville qui s’inscrit dans le cadre des nouvelles dispositions institutionnelles prévues par la Charte communale.

Que pourra apporter le Plan communal au développement de la ville ?
Le Plan communal de développement représente une opportunité pour la ville de Rabat, de par sa fonction de siège des décisions institutionnelles et politiques du pays. Il s’agit d’un instrument d’orientation sur les choix stratégiques et de programmation de la ville et une feuille de route devant accompagner le mandat municipal et s’inscrire dans la durée. Le PCD peut également être qualifié d’outil de communication interne au sein de l’équipe municipale pour une mise en cohérence de la programmation locale ainsi que d’un instrument de communication externe pour partager, de manière transparente, les réalisations de l’équipe municipale avec l’ensemble des partenaires. Je tiens à souligner que ce processus est passé par plusieurs étapes, à savoir une phase de sensibilisation, un diagnostic territorial participatif et une consultation de ville en vue de la présentation du document au débat public et de sa validation.

Concrètement, quels sont les résultats de la phase de «consultation de la ville» ?
La consultation de la ville a été organisée les 10 et 11 février 2012 dans l’objectif de débattre et de valider le diagnostic territorial participatif ainsi que les orientations de développement de la ville devant déboucher sur l’élaboration d’un plan d’action décliné en programmation pluriannuelle.
L’ensemble de ce processus représente un cadre de valorisation des potentialités de la ville de Rabat et de la municipalité en particulier, qui est le principal porteur du PCD. La valeur ajoutée de cet exercice, outre sa portée de programmation, est qu'il favorise l'apparition de nouvelles synergies entre les intervenants et contribue au renforcement des capacités des acteurs locaux, en termes d’efficience et d’optimisation des ressources.

Comment s’est déroulée la phase de sensibilisation ?
L’élaboration du PCD de Rabat a démarré par une phase préliminaire de sensibilisation des acteurs locaux à la démarche de planification participative. Cette phase a consisté à rencontrer les instances élues ainsi que nombre d’acteurs institutionnels et de représentants de la société civile, et à établir des échanges en vue d’expliciter les objectifs et les résultats attendus du PCD. Ceci a permis de faire émerger les préoccupations et les priorités des parties concernées.
Cette phase a permis également d’affiner les instruments méthodologiques du PCD, notamment à travers : l’articulation des échelles territoriales de la ville, l’approche participative comme outil de planification territoriale, les problématiques sociospatiales cartographiées.

Quels sont les dysfonctionnements que vous avez relevés dans le cadre du diagnostic ?
Nous avons, en effet, réalisé que le poids du secteur public était important, mais qu’il y avait un dynamisme du secteur privé en matière de création d’emplois. Nous avons constaté que les activités commerciales étaient en mutation. Toutefois, les petits commerces étaient fragilisés à cause des grandes surfaces en expansion et le commerce ambulant est toujours en prolifération. S’agissant de l’artisanat, cette dernière est diversifiée, mais peu valorisée et confrontée à des contraintes (déficit d’organisation, d’encadrement, de faible productivité et de commercialisation).

Le tourisme peine également à se développer (faible capacité d’hébergement, déficit en équipement d’animation) à cause de l’absence de vision (Plan régional de développement du tourisme, PRDT, en panne). Le secteur informel investit toutes les activités et porte atteinte à la qualité de l’espace public.
Notre diagnostic a montré également qu’il y avait des zones industrielles saturées et sous-équipées dans la ville. La multiplicité de projets de zone d’activités dispersées sur le territoire de la région pose la question de leur mise en cohérence avec les orientations de planification spatiale. 

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