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Les Rbatis dans l'œil du cyclone

L'OCK n'avait pas besoin de forcer son talent pour venir à bout d'une équipe rbatie toujours fébrile. Et pourtant, les locaux nourrissaient beaucoup d'espoir (illusion en fait) même si l'adversaire d'en face était le champion sortant. Le but réussi par Bakhouch sur penalty à la 3e minute est venu conforter cette illusion.

Les Rbatis dans l'œil du cyclone
Ce but qui ne trouva pas grand monde pour l'applaudir car le public fussiste préfère suivre son équipe depuis les terrasses de cafés et non sur les gradins.
En réalité, les Rbatis avaient piétiné la queue du diable, prématurément. Les coéquipiers de Bezghoudi ont pris leur mal en patience et ont commencé à tisser leur toile d'araignée. Résultat, le FUS est de plus privé de ballon et d'espace.

Ouarrad lança un ultimatum déjà à la 14e minute. La menace devenait pesante et inquiétante au gré du temps jusqu'à ce que les locaux soient repoussés à leurs derniers retranchements. Ils se contentaient de contres sporadiques, étouffés sans grande peine car ni l'Espagnol Miguel Angel, ni Bakhouch ne pouvaient tenir la dragée haute à une défense intraitable conduite par la longiligne Amzil. C'est lui d'ailleurs qui allait niveler le score, exploitant un ballon aérien qu'il mit imparablement dans la cage de l'infortuné Belgoumairi (30e).

On sentait venir ce but tant le jeu était devenu quasiment à sens unique. Le FUS voulait réagir mais ne le pouvait pas. La différence de calibre est tellement flagrante que les Rbatis ne pouvaient espérer plus que la parité. Ils continuaient à encaisser des uppercuts, l'arbitre ferma les yeux sur un penalty en faveur de Nabil Souari retenu par le maillot (48e). Qu'à cela ne tienne. Les Phosphatiers étaient si transcendants que le second but n'était plus que question de temps.

L'irréparable finit par advenir, Triki prit de vitesse la défense et glissa le ballon dans les filets (60e). Et si Bazghoudi l'avait voulu, il aurait triplé le score au lieu de pécher par excès de générosité, préférant servir Triki sanctionné par un hors-jeu discutable. Les Khouribguis jouaient toujours à l'économie, quadrillant merveilleusement la surface, développant un jeu aéré, simple et efficace.

Ceci leur a valu le revirement en faveur des supporters des FAR acquis jusque-là à la cause du FUS. Les locaux étaient à la dérive, déroutés jusqu'à pécher par manque de fair-play quand ils ont refusé de sortir le ballon pour pouvoir soigner un blessé khouribgui. Et sans la baraka des marabouts locaux, les Fussistes auraient encaissé pas moins de deux buts limpides, plus facile à marquer qu'à manquer (89e et 90e).

Le coup de sifflet final de l'arbitre Sidi Mohamed Yara retentit subitement dans les oreilles de la galerie rbatie, pale de rage et de déception, qui accusa un moment de silence avant de repartir dans la grogne et l'invective. Des éclats de cris de colère provenaient des vestiaires au moment où l'entraîneur Rachid Taoussi expliquait à la presse les raisons de la défaite qu'il attribua au blocage psychologique. Taoussi continue de défendre ses joueurs, pointant un index accusateur vers la malchance et vers des «gens qui ne veulent pas que le FUS gagne».

Ce qui reste vrai est que les ciseaux sont posés sur les pointillés de Taoussi, longtemps soutenu par le bureau dirigeant qui adopte une attitude de motus et bouche cousue, tenu à la muselière par le président Balafrej. Il risque d'être lâché par ses apôtres, car il plaît, séduit, mais ne présente pas d'arguties convaincantes. Une éventualité qu'il prévient d'ailleurs si l'on juge sa déclaration à la fin du match : « Je prendrai la décision idoine le moment venu.

Moi, je suis le genre qui aime travailler dans la dignité ». Vrai, mais jusqu'à quand ? Doit-il réellement s'accrocher mordicus à des ambitions factices en comptant sur un effectif qui vaut à peine le prix de l'argus ? Toute la question est là. Taoussi ne serait que la dinde de la farce dans une crise qui tire ses origines de l'opération des recrutements, ratée sur toute la ligne.
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