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Jeudi 28 Mars 2024
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Le WAC balayé par la fougue du Raja

On le craignait fort, le public casablancais a boycotté le sommet. En réponse sans doute à la décision fédérale d'obliger les protagonistes à aller découdre dans le man's land rbati.

Le WAC balayé par la fougue du Raja
Une décision condamnée énergiquement par toutes les composantes des deux clubs et par une partie de l'opinion sportive déjà échaudée par les nombreux «hors-jeu» de la Fédération.

On se rappelle, ce derby a été délocalisé au mois de novembre dernier au même Complexe Prince Moulay Abdallah, en raison de la fermeture du Complexe Mohammed V pour rénovation de ses installations. Le match retour au mois de février allait connaître une affluence record. Le Raja devait laver l'affront du match retour et surtout engranger des points pour éviter la relégation.

Non, Abdelghani a coiffé les Verts au poteau. Le WAC, la bête noire, a récidivé en octobre dernier en écartant le frère ennemi aux quarts de finale de la Coupe du Trône, grâce à deux buts de Bidodane. Aujourd'hui, les deux équipes se rencontrent pour découdre de nouveau mais devant des gradins déserts. L'éloignement du Complexe, la faiblesse de la desserte du stade et la pluie ont concouru pour leur part à cette désaffection.

On s'y attendait peu. Le Raja est sorti grand gagnant de ce derby qui ne restera pas pour longtemps dans les mémoires. Un match moyen qui n'est parvenu à aucun moment à se hisser au niveau souhaité. La faute incomberait plus aux Wydadis qui ont préféré jouer prudents, trop même. Ce faisant, ils ont cédé le terrain aux Rajaouis très à point physiquement, moralement et
tactiquement.

Un team de jeunots qui a séduit par son jeu clair, simple, chatoyant et assez efficace. Les coéquipiers de Jrindou ont lutté corps et âme dans tous les compartiments et tenu en respect des Wydadis visiblement surpris par un l'adversaire déchainé, conduit par l'étoile montante, Métouali en l'occurrence. Un Dolmy mais avec un turbo supplémentaire celui-là.

Autour de lui, d'autres talents qui s'appellent Slimani, Ouhagui ou encore le Marrakchi Jlaidi qui nous rappelle un autre Bahjaoui du bon vieux temps : Smate.
Les Diables Verts ont d'entrée de jeu pris d'assaut la cage wydadie. Esprit revanchard oblige. Le pressing sur le porteur du ballon et le quadrillage du terrain outre la grande technicité de leurs éléments ont permis aux coéquipiers de l'inusable Jrindou d'instaurer leur domination prématurément.

Et si Jlaidi avait fait preuve d'un minimum de lucidité, il aurait ouvert la marque à la 18e min. Et quand Métouali est parvenu à le faire dix minutes plus tard, l'arbitre refusa le but pour hors-jeu. Dommage car le but aurait enflammé des débats que le WAC tirait vers le bas.

Le Raja demeurait entreprenant et gagnait en confiance devant le manque de réactivité de son vis-à-vis. Mais il a fallu être cueilli à froid à la 35e. Les Verts ont pris note. Ils ont accentué leur pressing jusqu'à obtenir gain de cause à la 41e min. C'était à la suite d'un tir de Jlaidi dévié au passage par Mourad Falah dans sa propre cage. Il n'y avait que quelque 5.000 fans pour saluer l'événement.

Touchés dans leur amour-propre, les Wydadis décidèrent enfin de sortir de leur coquille. Mais pas évident devant la vivacité et la combativité des jeunes Rajaouis. La rencontre gagnait en intensité et c'étaient plutôt les Verts qui allaient doubler la mise par l'entremise d'Ouhagui qui convertit la passe de Jlaidi (45e). Le WAC accusa mal le coup. Bidodane, Rafik, Saidi déambulaient. La défense conduite par Louissi tremblait à chaque rush rajaoui.

Une équipe rouge statique, mal dans sa peau, trop nerveuse. Markov semblait à court de solutions. Où les trouvera-t-il d'ailleurs avec des joueurs dont la motivation est au point zéro. Markov procéda aux changements, en vain. Il ne pouvait espérer voir les siens marquer que sur balle arrêtée tant le couvre-feu était instauré dans le camp adverse. Difficile d'approcher le gardien Fouhami en raison du repli stratégique des Verts. Il ne restait aux Rouges que les tirs de loin. Et c'est d'ailleurs à la suite d'un missile décroché par Doulyazal que Fouhami a été menacé sérieusement (50e).

Ives Chay procéda à son tour aux remplacements dans le but de renforcer son arsenal défensif. Il a fallu attendre la 84e min avant que le WAC ne s'offre enfin une opportunité de réduire l'écart. Bidodane, qui n'était ce jour que l'ombre de lui-même, tira maladroitement dans le mauvais sens. Tour à tour, Doulyazal et Jouiya ont fait de même. Non, il était écrit que le Raja prendrait sa revanche ce jour avec la complicité certes d'un WAC qui avait l'esprit ailleurs.

Ainsi, les Verts ont fait d'une pierre deux coups, ils ont pris leur revanche et inscrit pour l'occasion leur première victoire cette saison.

Ils ont ainsi allié l'utile à l'agréable car la prestation livrée par ses jeunes permet d'envisager la suite de la compétition avec optimisme. Quant au WAC, il aura besoin d'un bol d'oxygène surtout qu'il est appelé à défendre ses chances en Coupe arabe. Aux côtés du Raja d'ailleurs.
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