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Le fléau n'épargne pas le sport marocain

Le dopage dans le domaine sportif est aussi ancien que l'organisation du sport elle-même.

Le fléau n'épargne pas le sport marocain
Dans sa version moderne apparue à la fin du XIXe siècle, le sport n'a pu se séparer de ce compagnon embarrassant, et le parallélisme entre le dopage sportif et la progression de la performance est une réalité indéniable...
Or l'irruption des méthodes et produits issus de la biotechnologie entraîne aujourd'hui des conséquences nouvelles : l'efficacité réelle, la difficulté de contrôle et le bouleversement éthique.
Conscient de ce danger qui guette le sport marocain, l'Association marocaine de sensibilisation contre les dangers du dopage dans le sport (A.M.S.D.S), présidée par Lahcen Karam, a organisé, le vendredi 30 mai, en collaboration avec l'Alliance marocaine des journalistes sportifs, une conférence de presse sur le thème ….. «Le rôle de la presse dans la sensibilisation contre les dangers du dopage» Médecins, chercheurs, journalistes ont saisi l'occasion pour débattre de ce fléau qui gangrène le sport national sans que l'on s'en aperçoive en raison de l'absence des organismes de contrôle que ce soit au niveau des fédérations ou des clubs.

La conférence vise deux objectifs : informer le grand public marocain du problème croissant du dopage chez les jeunes ; convaincre les jeunes sportifs du danger que représentent ces drogues et rassembler toutes les personnes intéressées à cet enjeu pour qu'elles puissent prendre des mesures communes afin de réduire et idéalement d'éliminer le problème.
Le seul bémol de ce débat, l'absence de Nouredine Benabdelnabi, secrétaire général du Comité olympique marocain, qui a décliné l'invitation comme si le problème ne concerne pas la haute instance sportive en l'occurrence le CNOM ou que le dopage ne touche pas le sport marocain. C'est Mohamed Bouabid, président de l'Alliance marocaine des journalistes sportifs, qui a planté le décor en appelant les médias à sensibiliser les sportifs sur les méfaits du dopage sur leur santé : «Il est de votre devoir de sensibiliser les sportifs et les encadreurs sur ce grand problème qui touche notre sport même si nous n'avons pas malheureusement de statistiques sur l'ampleur du phénomène au Maroc», a-t-il précisé.

De son côté, le professeur El Arsi, ancien médecin du Raja de Casablanca, a brossé un tableau peu reluisant de la situation au Maroc tout en indiquant qu'aucun contrôle antidopage inopiné ne s'effectue dans des compétitions sportives à l'exception des contrôles que fait l'agence antidopage sur les athlètes marocains. Pour étayer ces propos, il avance qu'aucun contrôle antidopage n'a été effectué lors du tournoi du judo qualificatif pour les J.O de Pékin qui s'est déroulé en mai à Agadir. Par la suite, El Arsi a passé en revue toutes les sortes de produits dopants et leurs effets sur la santé des sportifs. De son côté, Karam a dévoilé les actions de son association dans la lutte contre le dopage depuis sa création en janvier 2008. Agence nationale antidopage. Annoncée depuis longtemps, l'agence nationale antidopage tarde toujours à voir le jour.

La commission chargée de la mise en place de cette agence a souligné récemment lors d'une réunion de travail qu'elle pourrait juridiquement être créée à la fin de ce mois de juin pour être ensuite mise en place fin décembre 2008.
Actuellement, la commission se penche sur la formation des agents de contrôle antidopage (médecins et pharmaciens) chargés d'effectuer les opérations matérielles de prélèvement et de détection. D'ailleurs, la session de formation des agents de contrôle, un groupe de juristes, s'est réuni récemment pour l'examen des textes législatifs et réglementaires régissant la lutte contre le dopage au Maroc en cours d'élaboration. La commission chargée de la mise en place d'une agence nationale antidopage poursuivra, dans les prochaines semaines, ses travaux et rendra compte régulièrement des avancées réalisées.
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Premier cas de dopage

Le Maroc a enregistré son premier cas de dopage avec celui de Brahim Boulami, ex- recordman du monde du 3000 m steeple. Ensuite, il y a eu l'affaire Adil El Kaouch suspendu 2 ans par l'IAAF.
En football, le premier cas remonte au 30 décembre 2005 avec le cas du joueur du Raja, Abdessamad Abdelouahed. Les analyses effectuées sur le joueur par la Confédération africaine de football (Caf) avaient révélé des traces d'un dérivé de résine de cannabis après la demi-finale retour qui avait opposé le club tunisien Etoile du Sahel et le Raja pour le compte de la Ligue des champions d'Afrique.
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Liste des produits dopants

Les amphétamines : produits de synthèse de structure chimique, les amphétamines agissent sur le système nerveux central. Elles ont de puissantes propriétés psychostimulantes antidépressives. Les sportifs les utilisent afin de diminuer la sensation de fatigue, ce qui les conduit à dépasser leurs limites. En masquant le signal d'alarme qu'est la fatigue, elles peuvent lors d'efforts physiques importants provoquer un collapsus cardiaque et parfois la mort.

L'éphédrine : extraite d'un arbuste, l'éphédra, elle potentialise l'action de l'adrénaline. Elle tonifie les muscles squelettiques et stimule également le système nerveux central. L'éphédrine est un vasodilatateur bronchique, son utilisation abusive provoque des céphalées, de la tachycardie, de l'anxiété et de l'insomnie.

Les corticostéroïdes : ont une action anti-inflammatoire, euphorisante, et repoussent la fatigue. Ces hormones sont utilisées dans les sports d'endurance. Les effets néfastes possibles : désordres hydroélectrolytiques, troubles endocriniens et métaboliques, arrêt de la croissance chez l'enfant, insuffisance cardiaque. Chez la femme, irrégularités menstruelles

La testostérone : c'est une hormone sexuelle qui favorise l'anabolisme protidique et diminue la perte d'azote. Elle joue un rôle essentiel dans le développement musculaire et l'accroissement de la force. Elle est utilisée dans les sports de force (ex : l'haltérophilie).

Les anabolisants stéroïdiens : sont des dérivés synthétiques de la testostérone qui, sous l'influence d'un entraînement adapté, aboutissent au développement de la masse et de la force musculaire d'un sportif.

Les stéroïdes : les plus utilisés sont des hormones proches de la testostérone. Les hormones sexuelles possèdent un fort pouvoir anabolisant (l'anabolisme consiste à transformer les matériaux nutritifs en tissus vivants au sein de l'organisme). Les stéroïdes fixent la protéine musculaire et permettent l'augmentation de poids corporel, par l'action positive sur la masse musculaire.

L'autotransfusion sanguine : Elle consiste à prélever sur un athlète une quantité de 800 à 1.200 ml de son propre sang. Ce prélèvement sera fait pendant sa période d'entraînement, et lui sera réinjecté plusieurs semaines plus tard, juste avant une compétition. Cette augmentation subite de volume sanguin accroît le taux d'hémoglobine du sang, ce qui permet de transporter plus d'oxygène aux cellules et d'améliorer la performance. Cette transfusion occasionne au muscle cardiaque un travail conséquent qui peut lui être préjudiciable. Il y a également le risque d'embolie gazeuse lors de la transfusion.
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