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Mustapha Yaghcha, la perle brune

Mustapha Yaghcha, ancien joueur du Difaâ El Jadida, est devenu à une époque l'un des meilleurs joueurs du championnat suisse en évoluant dans les clubs CS Chênois et Servette FC.

Mustapha Yaghcha, la perle brune
Converti en entraîneur de jeunes puis en arbitre, il ne pouvait jamais vivre sans sa passion de toujours, le football.

On le surnommait la «Perle brune». Regard vif, sourire enjoué et silhouette élégante, Mustapha Yaghcha parle avec nostalgie de cette époque où il a dû évoluer doucement, mais sûrement pour devenir l'un des joueurs les plus vus du championnat suisse. La carrière professionnelle de Mustapha Yaghcha a débuté en 1975.

Presque toute une décennie durant laquelle il avait fait les beaux jours de clubs comme CS Chênois ou encore Servette FC avec plus de 200 buts. Il a même atteint les quarts de finale en compagnie du Servette FC mais aussi avec Neuchâtel Xamax. Avant d'entamer un parcours international, Mustapha Yaghcha a dû batailler dur pour sortir de l'ombre.

Passionné de foot, il a débuté sa carrière en 1964 avec le Raja où il avait passé 6 mois avant de faire un petit passage également chez le Wydad. Ensuite, le destin a voulu que Yaghcha, dont la famille est originaire d'El Jadida, fasse un retour aux sources. Il a, en effet, rejoint en 1966 l'équipe du Difaâ. Le maillot des Chevaliers de Doukkala lui allait si bien qu'il est rapidement distingué avec le DHJ.

Son jeu combatif lui a permis d'être sélectionné à l'équipe nationale. En tant que Lion de l'Atlas, Mustapha Yaghcha n'est pas passé inaperçu. Avec le Onze national, il a participé aux Jeux olympiques de 1972, aux éliminatoires de la Coupe d'Afrique et Coupe du monde, à la Coupe arabe et au championnat arabe. Il ne faut surtout pas oublier la sélection d'Afrique en 1974. Passé professionnel en Suisse en 1974, il a participé avec Servette Genève au championnat d'Europe des clubs. Devenu international, Mustapha Yaghcha n'a jamais manqué à l'appel du Onze national. «Pour moi, représenter le pays passait avant tout. Et même si aujourd'hui la fédération marocaine dit avoir besoin de mes services, je ne serais dire non », affirme-t-il. Reconverti entraîneur, il a encadré les «jeunes Servette» du club chinois puis Genova de D2 avant de coacher Chène Eauvive de D3.

Et pour réussir sa reconversion, Mustapha Yaghcha a dû faire des études. Il est d'ailleurs titulaire de deux diplômes de catégorie ''B'' et de série ''A'' de l'UEFA. M.Yaghcha, qui ne cesse de dire que le football est sa vie, n'a donc jamais pu se séparer des stades. De 86 jusqu'à 96, il s'est spécialisé dans la formation des jeunes (-17 ans) qui représentent, selon lui, l'avenir du ballon rond. «Il faut cibler les jeunes si on veut développer le foot tout comme n'importe quelle discipline sportive», dit-il avec conviction. Dès 1996, sa carrière fera un virage que Yaghcha n'a jamais regretté.

Il endossa le maillot d'arbitre suite à une proposition de la fédération suisse. «On m'avait contacté pour me proposer de devenir un arbitre. Les responsables suisses voulaient améliorer le niveau d'arbitrage. Ils ont ainsi l'idée de recourir à d'anciens joueurs. Le concept m'a vite séduit», raconte-t-il. Suivant avec amertume l'actualité du foot national, Mustapha Yaghcha ne cache pas son désarroi. Selon lui, pour que ce sport puisse sortir de sa crise de résultats, il faut travailler sur la base en misant sur les jeunes. «La fédération ne doit pas, elle seule, supporter le poids de cet échec. Les clubs y sont pour beaucoup. Ils doivent s'investir davantage dans la formation des cadets, benjamins et juniors.

C'est comme ça qu'on prépare l'avenir et non autrement», souligne-t-il. «Je connais l'Afrique. Le jeu, l'ambiance et surtout le climat ne sont pas comme en Europe. Il est difficile même pour des joueurs formés en Afrique mais qui évoluent au Vieux Continent de se familiariser avec ces conditions extrêmes», avoue-t-il. «Le Maroc aura une bonne équipe nationale le jour où la majorité des joueurs seront issus du championnat. Il n'y a pas trente-six mille solutions», conclut-il.
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