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Saïd Fettah, l'éternel révolté

Né en 1986, Saïd Fettah, a été pendant longtemps l'enfant terrible du Raja avant de rejoindre le Wydad lors du dernier mercato. Son parcours est assez singulier, avec des hauts et surtout des bas. Mais son fabuleux talent offensif a toujours été au rendez-vous.

Saïd Fettah, l'éternel révolté
Tous les esthètes du football vous diront que Saïd Fettah est un joueur doté d'immenses qualités techniques qui en font un demi offensif capable, en une fraction de seconde, de faire basculer le cours d'un match.

Malgré son physique qui ne paye pas de mine, Saïd Fettah, qui possède une vision de jeu impressionnante, est véritablement un artiste du ballon rond. Et comme tous les génies, ce footballeur de 25 ans a souvent défrayé la chronique par ses nombreuses frasques. La dernière en date est la sortie belliqueuse face aux dirigeants rajaouis à Khouribga pour protester contre le fait qu'il n'ait pas été convoqué pour participer à la rencontre. Saïd Fettah, comme le fut Petchou ou encore Georges Best, n'a jamais pu se plier aux règles imposées par le sport et refusait de se conformer à certains principes. Bien entendu, cela lui a valu de nombreuses sanctions pour ses incartades. Malgré tout, Saïd Fettah continuait à multiplier les dérapages avant que le divorce n'intervienne dernièrement, à quelques heures de la fermeture du mercato d'hiver.

Fettah, pour narguer ses anciens employeurs, n'a fait que traverser la rue pour aller parapher chez le voisin wydadi. Retour sur le parcours d'un éternel révolté.

Né en 1986, Saïd Fettah, bien que wydadi de cœur comme il l'a toujours clamé, a atterri à l'école du Raja de Casablanca en 1994.

«A huit ans, se rappelle un technicien des Verts, Fettah était timide et maigrichon et personne n'aurait misé un centime qu'il allait réussir à percer».

Mais non, ce gamin réservé dissimulait une forte personnalité qui allait lui permettre de s'imposer au sein d'un groupe dirigé par Fethi Jamal et qui comprenait, entre autres, Zemmama, Yajour, Tajeddine et El Had.
«Outre son talent de footballeur, Saïd Fettah était doté d'un caractère de boute-en-train qui lui attirait la sympathie de tout le monde», souligne un ancien employé du centre.

En effet, Saïd Fettah rigolait de tout et ne se prenait que très rarement au sérieux.

«Même lors de derbies face au Wydad, il ne se départissait jamais de sa bonne humeur et était totalement décontracté en narguant partenaires et adversaires», dit de lui un ancien coéquipier.
«Pour lui, le football en général et le derby en particulier n'étaient qu'un jeu et il fallait le prendre comme tel sans avoir à stresser outre-mesure», ajoute notre interlocuteur.
D'ailleurs, Saïd Fettah croquait la vie à pleines dents et passait ses soirées dans des boîtes de nuit aux côtés des jeunes de son âge ; ce qui lui attirait souvent les foudres de ses dirigeants. Mais Saïd n'en avait cure et faisait ce que bon lui semblait.

«Les 90 minutes du match, je les joue convenablement. Le reste, tout ce qui concerne ma vie privée, ne regarde que moi», aimait-il à répéter à ses amis.
Pour revenir à sa carrière, soulignons que ses énormes qualités techniques avaient forcé l'admiration de Fethi Jamal qui l'a sélectionné pour intégrer le centre de formation de Bourgogne.
A partir de là, il ne cessera pas de progresser et de faire toutes ses classes au club des Verts. Fethi Jamal l'emmènera avec lui en Hollande pour la Coupe du monde des juniors et Oscar Fullone fera appel à lui en 2006 pour jouer son premier match officiel avec le Raja.

Depuis, il conservera sa place de titulaire. Mais sa carrière fut à chaque fois éclaboussée à cause de son caractère assez difficile.

Maintenant qu'il a changé de club, Fettah sent qu'il a une dette envers le Wydad et envers sa petite famille. « Je ferais l'impossible pour effacer toutes mes erreurs de jeunesse et je tiens à souligner que je ne garde absolument aucune rancune envers mon ancien club formateur. C'est une page tournée, mais je continuerai à respecter le Raja et son merveilleux public, tout en faisant de mon mieux pour servir le Wydad, un club dont j'ai toujours rêvé de porter les couleurs », dit Saïd Fettah.
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