Mais ces accidents ne sont pas l’apanage de notre championnat, d’autres célèbres footballeurs ont été terrassés par des arrêts cardiaques que les scientifiques n’arrivent toujours pas à en déceler les causes précises. Les spécialistes, en majorité, qualifient ce cas d’un décès imprévisible qui survient pendant l’entrainement ou durant une rencontre. Les médecins précisent, d’autre part, que cette mort est souvent due à une fibrillation ventriculaire compliquée par une cardiopathie crânienne débutante et qui n’a pas été diagnostiquée à temps.
A travers le monde, cette mort subite emporte chaque année deux athlètes de 12 à 35 ans sur 100 000. Les lésions cardiaques en constituent la principale cause dans plus de 90% des cas
La principale action à mener en cas d’accident cardiaque est de prévenir immédiatement les secours et de réaliser sur le champ un massage cardiaque dans le cadre d’une réanimation cardio-pulmonaire en attendant de trouver un défibrillateur. La mort subite du sportif est souvent perçue comme incompréhensible, car brutale et touchant des individus apparemment en bonne santé. Mais les médias associent souvent ces drames au dopage pratiqué dans plusieurs disciplines et notamment dans le cyclisme, l’athlétisme et parfois le football.
Cela nous amène donc à nous poser plusieurs questions concernant la pratique sportive dans notre pays. La première est de savoir si les clubs procèdent à un examen cardiaque approfondi avant d’engager un joueur. Les jeunes catégories sont-elles suivies médicalement durant toute leur carrière ? Rien n’est moins sur, car la plupart des joueurs sont inscrits dans des écoles de football sur simple présentation d’un certificat médical délivré par un médecin généraliste. Secundo, la majorité des matchs des jeunes et ceux des divisions amateurs se jouent sans la présence de médecins et encore moins d’ambulances médicalisées. En général dans notre sport, c’est l’anarchie totale, car aucun dépistage des sujets à risque n’est pratiqué dans nos différents championnats. Ainsi, l’électrocardiogramme systématique pourrait diminuer les risques de la mort subite qu’encourent certains footballeurs. Par ailleurs, aucun contrôle antidopage n’est pratiqué avant ou après les rencontres. Et nous pourrons dire que cette pratique est monnaie courante chez certains de nos athlètes. Les sanctions contre nos athlètes lors des derniers Jeux olympiques de Londres sont là pour attester de la réalité des choses. Il est donc temps que les autorités sportives du pays se penchent sur ce grave problème qui est susceptible de faucher d’autres jeunes talents de notre sport.
Les célèbres cas de mort subite
En 1980, le Français Omar Sahnoun meurt d’une crise cardiaque au cours d’une séance d’entraînement en avril 1980 avec le club des Girondins de Bordeaux, après avoir connu une alerte en 1977 et avoir arrêté provisoirement le sport. Le 4 janvier 1997, Hédi Benrekhissa, footballeur de l’équipe nationale de Tunisie, décède suite à un arrêt cardiaque lors d’un match amical contre l’Olympique lyonnais tenu au stade Chedly Zouiten.
Le 29 septembre 2001, l’international marocain Youssef Belkhouja meurt à cause d’une crise cardiaque en plein derby (Raja-Wydad) comptant pour la demi-finale de la Coupe du Trône. Le 26 juin 2003, Marc Vivien Foé (international camerounais) s’écroule sur le terrain du stade de Gerland de Lyon durant un match de la Coupe des confédérations, les yeux révulsés, victime d’une rupture d’anévrisme. Il avait été placé en réanimation cardiaque pendant 45 minutes sans réaction positive. Selon l’autopsie, il souffrait d’une malformation cardiaque. Une autopsie a déterminé que la mort avait pour origine une crise cardiaque consécutive à une malformation congénitale (hypertrophie cardiaque). Le 25 janvier 2004, l’international hongrois Miklos Feher s’éteint à 24 ans, victime d’une attaque cardiaque en plein match (Benfica Lisbonne-Victoria Guimareas) juste après s’être vu infliger un carton jaune par l’arbitre. Transporté à l’hôpital, Feher n’a jamais repris connaissance. Selon l’autopsie, il souffrait d’une malformation cardiaque. Le 27 octobre 2004, Serginho (de son vrai nom : Paulo Sergio de Oliveira Silva), footballeur brésilien de Sao Caetano (1re div. brésilienne), trente ans, s’effondre sur la pelouse au cours d’un match contre São Paulo, avant de décéder. Sa mort avait créé une énorme polémique au Brésil, car l’autopsie avait révélé que le cœur du joueur était malade et pesait 600 grammes, soit environ deux fois le poids normal. Le club de Sao Caetano, son président et son médecin avaient été lourdement sanctionnés par la justice sportive (suppressions et retrait de points au classement pour le club). Le 11 avril 2006, Victor Alfonso Guerrero, joueur d’Envigado FC (1re div. colombienne de football) 17 ans, qui jouait avec la réserve du club, décède subitement lors d’un entrainement, il avait perdu conscience sur le terrain et son cor était arrivé sans vie à l’hôpital. Le 31 août 2006, l’international égyptien Mohamed Abdelwahab décède d’une crise cardiaque alors qu’il s’entraine avec son club Al Ahly. Le 25 août 2007, lors d’une rencontre entre le FC Seville et Getafe CF, l’international espagnol Antonio Puerta est victime d’un premier arrêt cardio-respiratoire sur le terrain. Réanimé sur la pelouse, il subit quatre autres arrêts cardiaques dans les vestiaires. Transporté à l’hôpital dans un état grave, il y fait un nouvel arrêt cardiaque, puis est placé en soins intensifs. Les médecins découvrent une dysplasie ventriculaire droite arythmogène. Il meurt finalement le 28 août des complications de ses troubles cardiaques. Le 29 décembre 2007, l’international écossais Phil O’Donnell, le capitaine d’un club de Motherwell, s’écroule pendant un match contre Dundee United alors qu’il s’apprête à être remplacé. Il est emmené en urgence à l’hôpital, mais décède durant le trajet. Le 14 avril 2012, lors de la rencontre entre Livourne et Pescara, le joueur de football Piermario Morosini est victime d’un arrêt cardiaque. Il décédera au cours du trajet l’emmenant à l’hôpital. Le 2 septembre 2012 lors d’une rencontre de deuxième division suédoise, le joueur de football Victor Brannstrom est victime d’un arrêt cardiaque et meurt à l’arrivée à l’hôpital.
