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«On joue pour le plaisir, sans trop de conviction»

L’entraîneur Mohamed Nejmi a débarqué à l’US Mohammedia depuis quelques saisons déjà et sa priorité demeure la formation. Malgré de nombreuses propositions de clubs de l’élite, l’ancien international du Raja de Casablanca est resté fidèle dans le club de la cité des fleurs. Son seul regret est l’absence de moyens financiers à la hauteur de ses ambitions et de celles du comité du club. Les projets pour le club sont nombreux, mais ne peuvent être concrétisés faute de sponsors. Le technicien prend son mal en patience en attendant des jours meilleurs. Entretien.

«On joue pour le plaisir, sans trop de conviction»
Mohamed Nejmi, entraîneur de l’Union Mohammedia

Matin Sports : L’US Mohammedia est, depuis quelques saisons, en proie à une crise financière et pourtant, les résultats sont honorables. Comment expliquez-vous cette situation un peu ubuesque ?
Mohamed Nejmi : La ville de Mohammadia regorge de jeunes talents qui n’ont qu’un désir, suivre le parcours des anciennes gloires qui ont marqué de leur emprunte l’histoire du sport dans cette cité. Nous avions un projet, à l’USM, qui traîne dans les tiroirs des autorités locales, et qui ne peut être concrétisé faute de moyens financiers. Donc, de guerre lasse, j’ai préféré me consacrer à la formation au lieu de penser à un quelconque objectif pour la montée. On joue pour le plaisir, pour marquer notre présence en élite 2, c’est tout, sans trop de conviction.

Et pourtant, l’USM a bien failli réussir la montée il y a deux ans…
Oui, il s’en est fallu de peu. Malgré le peu de moyens du club, on a failli réussir la montée. Songez qu’il ne restait plus que 2 journées avant la fin du championnat, nous étions en tête et les représentants de l’autorité locale ne se sont pas manifestés pour nous exprimer leur soutien. C’est clair, à Mohammedia, le sport est le dernier des soucis des responsables. La preuve, toutes les sections de la ville ont pratiquement disparu. Le volley qui était la fierté des Fédalis n’existe plus et ses joueurs évoluent sous d’autres couleurs. Le Chabab Mohammedia qui a enfanté des stars du football et qui avait dans son effectif un Ballon d’Or, Ahmed Faras, en l’occurrence, végète depuis longtemps en division amateur. Il n’y a aucun projet. Il n’y a que de l’improvisation.

Comment vivez-vous, les joueurs et vous-mêmes, cette situation et comment évaluez-vous l’avenir du club ?
Les joueurs ont été payés grâce à la subvention que nous avons reçue de la fédération, de la municipalité et d’un sponsor. Il y a une transparence dans la gestion, mais les ressources sont maigres. Malgré cette situation, les joueurs font l’effort pour représenter dignement le club et la ville. Moi-même, j’ai fait venir des jeunes qui sont venus à titre gracieux. Ils sont 6 ou 7 à avoir intégré le groupe. Ils ont de l’ambition, mais ne sont pas motivés par des primes conséquentes. D’autres sont partis tenter leurs chances comme Zakaria Hachimi au Raja de Casablanca, Yassir Jarissi au FUS, Karim Yassine au Chabab Al Hoceima, Malki au KACM. Moi si je suis resté, c’est pour aider le club dans la formation. Je voudrais laisser mon empreinte à l’USM, qui mérite de jouer en élite à condition qu’il en ait les moyens. En ce qui me concerne, je ne vous cache pas que si cette situation perdure, je risque de rendre le tablier, car j’ai reçu de nombreuses propositions de clubs de l’élite pro.

Quelle lecture faîtes-vous du championnat actuel de l’élite 2 ?
Je ne pense pas qu’il y ait une grande différence entre l’élite 1 et 2. On assiste parfois à des rencontres en élite 2 qui sont d’un haut niveau avec des joueurs qui n’ont rien à envier à ceux qui évoluent en élite 1. La seule différence réside dans la communication, les retransmissions TV et l’absence de public. Le football dans notre division est très peu médiatisé. Si seulement, la TV pouvait passer un ou deux matchs même en différé, ce serait motivant pour les joueurs. Aujourd’hui beaucoup de clubs affichent les mêmes ambitions pour la montée, comme le CODM, la JSM, le Raja de Beni Mellal et l’IZK.

Quels sont les clubs qui ont le plus de chances pour la montée ?
Le club qui devrait impérativement évoluer en 1re division, c’est bien la Jeunesse Massira. Avec ses moyens financiers et son infrastructure, il doit réussir la montée. Il y a également le CODM, l’IZK et le RBM qui ont les moyens pour cela.

Un dernier mot ?
Je lance un appel pour que les autorités accordent plus d’importance au sport à Mohammadia qui se trouve dans l’axe Casa-Rabat et qui regorge d’unités industrielles qui peuvent apporter leur soutien. La Samir, par exemple, qui sponsorise le WAC devrait aider également les clubs dans cette cité. Si les autorités et le gouverneur continuent à ignorer le sport, ce serait très grave pour la jeunesse de Mohammedia.

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