« Le Ghana, la Côte d’Ivoire, l’Algérie, le Maroc et le Nigeria sont les cinq gros calibres de cette CAN »

Le Matin : Est-ce qu’une coupe d’Afrique des Nations sans le Cameroun et l’Égypte aura le même niveau technique ?
Claude Leroy : Le Cap-Vert s’est montré supérieur sur l’ensemble des deux matchs face au Cameroun. Je pense que les Camerounais ont un peu négligé le Cap-Vert surtout au match aller, alors qu’il y a énormément de bons joueurs dans cette équipe et qui évoluent dans de plus grands championnats européens. L’Égypte a manqué le virage de rajeunir son effectif et maintenant elle en paye les conséquences en ce moment.

Quelles sont les équipes que vous donnez favorites en Afrique du Sud ?
Pour moi, le Ghana, la Côte d’Ivoire, l’Algérie, le Maroc et le Nigeria sont les cinq gros calibres de la prochaine CAN. Après, il pourrait y avoir des équipes surprises.

Vous n’avez pas cité la Zambie, tenante du titre ?
Il sera très difficile pour la Zambie de rééditer son exploit de 2012 même si cette équipe est dirigée par Hervé Renard qui était mon ancien adjoint.

Est-ce que le fait que la CAN se déroule en plein été austral ne va pas handicaper les équipes participantes ?
Je pense que les équipes qui jouent bien au ballon seront privilégiées puisque ce sont des formations qui font courir plus le ballon sans pour autant faire trop d’effort. En revanche, les équipes qui privilégient l’engagement physique et courent dans tous les sens seront éprouvées. Je pense que le rythme sera un peu lent, mais tout dépend de l’endroit où les matchs se dérouleront. Des rencontres qui se joueront dans des villes côtières où règne un peu de fraîcheur pourront être d’un rythme élevé, mais celles qui se dérouleront dans l’intérieur du pays avec la chaleur pourraient être lentes.

Vous avez gagné le titre de champion d’Afrique avec le Cameroun en 1988 au Maroc, est-ce qu’un exploit pareil est possible avec la République démocratique du Congo ?
Ça n’a rien à voir. J’ai repris l’équipe du Congo alors qu’elle était classée 157e mondial. En 1988, il ne faut pas oublier qu’on était invaincus depuis 1986, date de notre défaite en finale face à l’Égypte aux tirs au but. L’équipe du Cameroun de 1988 s’appuyait sur un socle solide avec de très bons joueurs, ce qui n’est pas le cas avec la RDC en ce moment. La coupe d’Afrique de 1988 était le tournoi africain que j’ai vu au niveau technique. Il y avait de très belles équipes avec de très bons joueurs.
Avec la RDC notre objectif était de nous qualifier pour la CAN 2013. C’est chose faite. La première moitié de la mission est accomplie.