Menu
Search
Mardi 30 Décembre 2025
S'abonner
close
Mardi 30 Décembre 2025
Menu
Search

La descente aux enfers !

Incroyable ? Catastrophique ? Humiliant ? Les mots nous manquent pour exprimer la grande déception et l’immense amertume que ressentent les nombreux supporters du Onze national après cette nouvelle déconvenue de nos représentants. Quelque temps seulement après la sortie peu glorieuse de la Coupe d’Afrique des nations, les hommes de Rachid Taoussi viennent de faire naufrage à Dar Essalam où ils ont été purement et simplement humiliés par une équipe de la Tanzanie qui s’est fait une réputation sur le dos des Lions de l’Atlas qui n’ont plus de lions que le nom.

La descente aux enfers !
Youssef El Arabi a marqué l’unique but des Marocains face à la Tanzanie, un but insuffisant pour la qualification au Mondial 2014.

Nous l’avons dit et nous le répétons, notre football est malade. Gravement malade à cause de ses structures et par la faute des personnes qui s’en occupent beaucoup plus occupés par soigner leur image que par le désir d’aller de l’avant et développer cette discipline, jadis fierté de tout un peuple.
En moins d’une décennie, nous avons vu défiler des dizaines d’entraîneurs qui se sont enrichis grassement sans nous donner la moindre satisfaction. Les responsables de notre football sont aujourd’hui interpellés alors que le ballon rond vit l’une des plus sombres périodes de son histoire.
Notre politique footballistique doit être revue de fond en comble. Il est inconcevable qu’un pays qui a donné naissance à de fabuleux artistes tels Larbi Benbarek, Abderrahmane Belmahjoub, Brahim Tatum, Riahi, Khalfi, Driss, Chtouki, Abdeslam, Petchou, Dolmy, Houmane, Krimau, Bouderbala, Hajjami, Labied, Hazzaz, Allal, Timoumi, Acila, Faras, Maaroufi, Khalifa, Boussati, Kala, Baba et nous en passons, soit réduit à jouer les comparses sur l’échiquier continental.
Ayant été le premier pays arabo-africain à accéder à un deuxième tour d’une Coupe du monde en 1986, le Onze national s’était déjà illustré sur le sol de ce même Mexique en 1970 avec l’épopée de Guadalajara. Là, les coéquipiers de Slimani avaient subjugué le monde par leur grande maestria.Depuis et à part le seul titre continental obtenu en Éthiopie, le Onze national n’a cessé de nous décevoir mis à part quelques prouesses notamment en Coupe du monde 1998 et en Coupe d’Afrique des nations en 2004 en Tunisie.
Nos clubs, mal structurés, ne jouent pas pleinement leur rôle. La plupart, démunis, ne peuvent pas par conséquent procéder à la formation. Pire, pour survivre, ils sont obligés de vendre les rares talents qu’ils arrivent à former. Les trois ou quatre clubs aisés censés être les locomotives de notre football se sont tournés vers le recrutement massif au détriment des joueurs du terroir. Du coup, il y a un énorme dysfonctionnement entre ces clubs riches et les laissés pour compte. Ainsi, le championnat est disputé chaque saison par lesdits clubs à tour de rôle. Et un championnat faible ne peut engendrer qu’une équipe nationale du même calibre. La politique du Onze national importée d’Europe n’a également rien donné.

Professionnalisme bidon
Depuis deux saisons, l’on nous a bourré le crâne par l’instauration d’un professionnalisme bidon qui a été  vite mis à nu par les faits. En effet, l’on ne comprend absolument pas qu’un club qui se dit pro voit ses joueurs déclencher grève pour non-paiement de salaires et de primes. Comment se fait-il que dans une compétition professionnelle des clubs soient assignés à jouer hors de leurs bases comme ce fut le cas pour Beni Mellal, Khouribga, le Hassania d’Agadir ou la Renaissance de Berkane ? C’est tout simplement ubuesque. Quelle est donc cette ère du professionnalisme qui voit des entraîneurs coacher trois clubs en une seule moitié du championnat ? L’un d’eux a déjà entrainé le KAC, le CODM et maintenant l’OCS et déjà rencontré le Raja à trois reprises !
Alors, messieurs, trêve de plaisanteries et ne nous payons plus la tête de notre pauvre public traumatisé par les échecs aussi répétitifs que déshonorants de nos représentants.
Plusieurs anomalies sont notées par les observateurs aussi bien chez la commission d’arbitrage que celle des statuts et règlements qui agissent selon la loi de deux poids et deux mesures. Ainsi, le fait de suspendre des terrains pour jets de fumigènes et de fermer les yeux sur d’autres est une des preuves que notre championnat est dirigé par des affairistes qui défendent certains clubs au détriment d’autres.
La loi promulguée un week-end suivi d’un jour de fête et qui autorise un club d’aligner 4 étrangers en est une autre sur la façon dont est dirigé notre football.
Le moment est donc venu de remettre tout en cause et de confier notre football à ceux qui l’ont pratiqué et qui observent actuellement et de loin sa complète et totale déchéance.
Nous terminerons, au risque de nous répéter, par ce qu’avait déclaré M’hammed Fakhir un jour: «C’est le car qui est en panne et nous nous entêtons à changer, à chaque fois, de chauffeur». C’est la mentalité de nos dirigeants sportifs qui doit changer. Sinon, notre football continuera de sombrer.

Lisez nos e-Papers