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Le timbre lenticulaire : lancé à l’occasion du dixième Anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI, ce timbre porte à la fois l’effigie de Feu Mohammed V, de feu Hassan II et de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Bougez le timbre et vous verrez les trois Rois se succéder. Fabriqué en Nouvelle-Zélande grâce à une résine à base de maïs entièrement naturel, ce timbre a été imprimé à 30 000 exemplaires.
Le timbre graine : en hommage à la 40e Journée de la Terre célébrée en 2010, Poste Maroc a lancé le timbre graine. Ce timbre, qui contient 3 graines de luzerne, après avoir été macéré dans l’eau, puis mis en terre, donnera naissance au bout de quelques semaines à une petite pousse de luzerne.
Le Timbre parfumé aux extraits marocains authentiques : sous la série thématique «Flore marocaine», Poste Maroc a lancé en 2010 deux timbres parfumés, le premier aux extraits de fleur d’oranger et le second aux extraits de rose damascena.
Grâce à une nouvelle technique d’impression qui renferme le parfum dans des microcapsules, il suffit de frotter le timbre pour libérer l’odeur. Si le timbre est soigneusement conservé dans un album, son parfum pourra alors perdurer plus de 7 ans.
Le timbre audio : à l’occasion du centenaire du timbre marocain en mai 2012, Poste Maroc a émis deux timbres-poste audio.
Le premier permet d’écouter l’hymne national du Maroc par le biais d’un Smartphone ou d’un scanner audio, le second propose une reproduction du tableau du peintre Hassan El Glaoui accompagnée par le son de la Tbourida.
Tout comme le Maroc, d’autres pays s’essaient à la philatélie insolite. L’Autriche, en collaboration avec l’entreprise Swarovski, a lancé un bloc de timbres incrustés de diamants à l’effigie du Championnat d’Europe de football 2008. En 2000, la Suisse a réalisé le timbre en broderie et en 2002 le timbre avec hologramme.
LES TIMBRES AUSSI ONT LEUR MUSÉE
C’est en 1970 que Poste Maroc inaugure le Musée national des Postes et télécommunications à Rabat. Un musée qui retrace l’histoire du timbre-poste au Maroc depuis ses débuts et qui contribue à la recherche et au développement de la philatélie marocaine. Véritable trésor en termes d’archives, le musée recense des timbres et des outils de correspondance historiques du monde entier et s’implique également dans l’organisation d’expositions philatéliques aussi bien au Maroc qu’à l’international. La dernière en date, l’exposition philatélique organisée en 2002 à l’occasion de l’émission d’un timbre-poste sur le thème : «Année des Nations unies pour le Patrimoine culturel» en collaboration avec le ministère de la Culture et l’UNESCO.
COMBIEN ÇA COÛTE UN TIMBRE ?
Exit les timbres d’affranchissement basics à 3,50 DH, les timbres de collection peuvent valoir une fortune ! Pour preuve, dans le top 3 des timbres les plus chers au monde on trouve :
En tête d’affiche, le Penny rouge estimé à 1,5 million d’euros. Timbre de l’île Maurice datant de 1847, il n’en existe qu’un seul exemplaire, ce qui fait de lui le timbre le plus recherché au monde. À la seconde position, le Penny bleu, d’une valeur de 1 million d’euros. Jumeau du Penny rouge, ce timbre, qui provient également de l’île Maurice, existe en deux exemplaires uniquement.
Enfin, à la troisième place du podium, le Vermillon, estimé à 1 million d’euros. Ce timbre est un exemplaire unique puisqu’il représente trois fois le profil de Cérès (déesse de l’agriculture) à l’endroit et une fois à l’envers. D’origine française, ce timbre date de 1849.
COMMENT ESTIMER LA VALEUR D’UN TIMBRE ?
Seuls les catalogues qui référencent la totalité des timbres d’une même année peuvent donner la parfaite valeur d’un timbre selon la qualité, l’oblitération, la perforation, etc. Indispensables pour avoir une bonne connaissance du marché, ces catalogues de cotation se trouvent dans les magasins spécialisés, dans les associations de philatélistes, en vente sur internet ou encore sous forme de bibliothèque en ligne consultable après souscription à un abonnement annuel. Sachez tout de même que les deux critères les plus importants pour estimer la valeur d’un timbre sont la rareté et la qualité. Plus le nombre d’exemplaires d’un timbre est réduit, plus il vaudra cher. La qualité du timbre est aussi déterminante : une dentelure intacte, des couleurs vives et un derrière du timbre comme neuf donneront plus de valeur au timbre. Michel Desprès en sait quelque chose et se dit lui-même «chanceux de posséder un timbre rare qui n’existe qu’en 25 exemplaires à travers le monde». Il s’agit du timbre n°54 émis au profit de la Croix-Rouge en 1914 et d’une cotation de 26 000 euros.
Entretien avec Michel Desprès, président de l’Association philatélique d’Agadir
La philatélie un moyen de communication entre les peuples
Le Matin Weekend : Quand avez-vous commencé à collectionner les timbres ?
Michel Desprès : Je suis né en 1938 et j’ai commencé par récupérer les timbres sur les enveloppes donnés par les amis de mon père vers 1950. J’étais très heureux de recevoir ces enveloppes avec de très beaux timbres venant, pour la plupart, des pays d’Afrique. Ces timbres m’ont permis de vivre des voyages imaginaires et m’ont fait connaître le continent africain avec son histoire et sa civilisation.
Quelques années après, avec l’aide d’un ancien collectionneur qui m’a transmis sa passion par la présentation de ses albums, la méthode et les soins à apporter aux timbres, j’ai commencé à classer mes timbres dans un cahier d’écolier. Les albums spécialisés n’étaient pas encore connus des collectionneurs débutants.
Qu’est-ce que cette passion procure au philatéliste ?
Aujourd’hui, je considère la philatélie comme un moyen de communication entre les peuples. Elle permet aussi de créer le contact pour se faire de nouveaux amis passionnés par la culture, la recherche des civilisations, par les grands événements historiques. Des amis qui ont ce même désir de vouloir présenter une collection complète et qui connaissent l’origine de chacun des timbres qu’ils possèdent.
Pourquoi avoir décidé de créer une association ?
Très passionné par la philatélie depuis mon plus jeune âge, lorsque j’ai décidé d’aller vivre ma retraite à Agadir, je disposais de temps.
Je souhaitais mettre à profit ce temps pour rencontrer des Marocains, pour leur transmettre ma passion et leur faire connaître l’importante histoire philatélique du Maroc.
En 2005, j’ai rencontré le receveur de La Poste principale d’Agadir qui ne connaissait aucune association et très peu de collectionneurs. J’ai réussi à créer un petit groupe de 6 passionnés en sollicitant les quelques personnes qui venaient chercher des timbres à cette poste.
Cela nous a permis de créer notre association.
Depuis ce jour, le nombre de membres a augmenté chaque année. Nous sommes actuellement 110 adhérents.
Avec les membres du bureau, nous sommes très fiers d’être la plus importante association du Maroc.
Nous réalisons chaque année une exposition très importante et nous organisons des cours de philatélie pour 150 élèves répartis dans 10 écoles de la ville d’Agadir.
