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De la fleur au parfum

De la fleur au parfum

Méthode 1 : Par distillation

On extrait le parfum par vapeur d’eau dans un alambic. L’alambic est une cuve en acier surmontée d’un tuyau en serpentin dans laquelle on place les végétaux et 5 à 10 fois leur volume d’eau. La cuve est chauffée et mise sous pression, pour que la vapeur entraîne l’odeur du produit. En traversant le serpentin et en refroidissant, la vapeur se condense et l’on obtient de l’huile essentielle.

Méthode 2 : Par extraction

Une autre méthode consiste à faire infuser les matières végétales dans un mélange de solvant et d’eau, à 60°C environ. Cette méthode était autrefois pratiquée avec de l’huile. Aujourd’hui, on utilise des solvants volatils, comme l’éthanol, le méthanol, le benzène ou le dioxyde de carbone. Après évaporation, on obtient une sorte de cire, la «concrète». En la mélangeant à de l’alcool, chauffée puis refroidie, la partie huileuse de la concrète est éliminée pour obtenir de «l’absolue». Chaque solvant est sélectif pour un type de plante. Le CO2 est utilisé pour extraire les substances peu odorantes, par exemple les écorces, les graines ou les épices. Sous pression et à une température inférieure à 40°C, le CO2 devient liquide : on y plonge alors les végétaux, qui n’ont ainsi pas besoin d’être chauffés inutilement. Une fois évaporé, il ne reste aucune trace de solvant.  Les huiles essentielles constituent pour la plupart les notes de tête, tandis que l’absolue est utilisée en note de fond.


LA ROSE DE KELAAT M’GOUNA

Petite et très parfumée, la Rosa Damaskina, rapportée, il semble, de Damas (Syrie) au Xe siècle, est cultivée de manière abondante dans la vallée du Dadès. La cueillette régulière des roses commence à partir de la troisième année de plantation. La récolte se fait tôt le matin au cours des mois d’avril et mai et dure 20 à 25 jours. La rose est exploitée pour la production de plusieurs produits, à savoir les boutons floraux séchés, l’eau de rose, l’essence de rose et l’absolue de rose. Connue pour son authenticité et son arôme naturel exceptionnel, la rose de Kelaât M’Gouna est renommée pour ses vertus médicinales et cosmétiques. Elle adoucit, tonifie et hydrate la peau, laissant en sus un nuage de parfum frais et léger au visage. Les deux distilleries de la région, qui reçoivent jusqu’à 20 tonnes par jour, livrent les parfumeurs du monde entier. Au Maroc, toute une économie est bâtie autour de cette fleur. Elle est cultivée sur plus de 1.000 ha, produite à hauteur de 3.000 t/an et rapporterait plus de 32 millions de DH de CA/an. Il existe même un événement ayant lieu chaque année au mois de mai : le festival des roses, se déroulant à 100 km au nord d’Ouarzazate. C’est l’un des plus anciens du Royaume. Trois jours durant, Kelaât M’Gouna se pare de ses plus beaux atours. Ses habitants organisent chaque année des concerts et folklores pour fêter la rose, car, dans cette contrée, la reine des jardins c’est bien elle.


LES PARFUMS DE SYNTHÈSE

Comme dans le textile, où les nouvelles matières comme le lycra ou le polyester ont permis de créer des vêtements aux propriétés diverses, la parfumerie tire aujourd’hui parti des progrès de la chimie.

Les molécules de synthèse n’ont pas complètement remplacé les matières premières naturelles, mais elles viennent compléter la gamme de fragrances à disposition du parfumeur. L’odeur de synthèse est parfois même plus fidèle, comme dans le cas de la rose.

De plus, certaines matières premières sont particulièrement difficiles à trouver (des fleurs qui ne poussent que quelques semaines par an, par exemple). Grâce à la synthèse, on peut obtenir un parfum stable et en grande quantité.

Pour autant, ce n’est pas forcément moins coûteux : certains mélanges nécessitent une suite d’opérations complexes et longues : chloration, distillation, cyclisation, hydrogénation, estérification… Plus il y a d’étapes et plus le produit coûtera cher.

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