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Ces billets qui vous font «des faux»

Où sont fabriqués nos billets de banque ? Quelle est leur durée de vie ? Qu’advient-il des coupures usées ? Comment déjouer l’arnaque des faux monnayeurs ?
Et quelles sanctions encourent ces derniers ? Nous vous proposons quelques éléments de réponse.

Ces billets qui vous font «des faux»

Qui fabrique nos billets ?

Dar As-Sikah ou la Maison de la Frappe, est la structure chargée de produire la monnaie marocaine. C’est une direction relevant de Bank Al-Maghrib (la banque centrale).  Avant, le Maroc importait ses billets et sa monnaie. C’est pour ne plus dépendre de l’extérieur que le Royaume a entrepris de mettre sur pied ce complexe industriel qui se dresse majestueusement à quelques encablures de la capitale. Dar As-Sikah, un des symboles de souveraineté, est une source de fierté pour tous les Marocains. Depuis son inauguration en date du 5 mars 1987 par Feu Sa Majesté le Roi Hassan II, Dar As-Sikah  n’a cessé de voir ses activités se développer puisque, outre la fabrication de la monnaie, plusieurs ministères et établissements publics ont recours à ses services pour la fabrication de documents sécurisés tels que les timbres fiscaux, les vignettes automobiles, les permis de chasse et de port d’armes ainsi que les chéquiers.

Quelle est la durée de vie d’un billet ?

La durée de vie d’un billet est de 1 an. Les coupures usées et détériorées sont retirées puis échangées. Certains billets restent trop longtemps en circulation, notamment les petites coupures qui reviennent rarement aux guichets des banques. Certains sont tellement détériorés qu’il n’est plus possible de distinguer s’ils sont vrais ou faux. Alors un conseil, ramenez vos vieux billets en banque et faites les échanger. Et comme le fait de détruire des billets usés et d’en fabriquer de nouveaux a un coût, les banques centrales exhortent généralement les citoyens à ne pas malmener leurs billets (ne pas les mouiller, les salir ou les chiffonner). De même, qu’elles les encouragent à utiliser plus souvent les cartes de payements dans leurs transactions commerciales. Mais comme le recours aux billets est incontournables, on a pensé à renforcer leur texture pour les rendre plus résistants. Ainsi, Bank Al Maghrib a mis en circulation un nouveau billet de 20 DH. Sa spécificité : il est composé de coton de à 80 % et de matière synthétique à 20 %. Ce qui fait que cette coupure présente des avantages indéniables en termes de résistance aux agressions extérieures (déchirures, chiffonnement et attaques d’agents physiques et chimiques).

 Où vont nos vieux billets ?

Pour les besoins de l’entretien de la qualité de la circulation fiduciaire, la Banque utilise des équipements de tri automatique très fiables, permettant le traitement automatique des billets de banque versés à ses guichets après avoir circulé. En effet, tous les billets versés aux guichets de la Banque, subissent un traitement automatique qui permet leur comptage à l’unité, la vérification de leur authenticité et de leur qualité, et leur séparation en billets bons ou valides qui sont remis en circulation et en billets non valides (billets abîmés, billets comportant des salissures ou des taches, etc.) qui sont détruits automatiquement sur les machines de tri de grande capacité. Les billets de banque en très mauvais état, qui ne peuvent être traités automatiquement, sont soumis à une vérification manuelle, avant leur destruction sur une installation spéciale, selon les règles de sécurité requises. Un billet déchiré est-il toujours valable ? Oui à condition que la date d’émission et le numéro soient encore visibles. Vous pouvez aller dans une banque qui se doit de vous faire l’échange (normalement).

 Quelles sanctions encourent les faux monnayeurs ?

Est puni de la réclusion perpétuelle
quiconque contrefait, falsifie ou altère :
❱ soit des monnaies métalliques, ou papiers-monnaies, ayant cours légal au Maroc ou à l’étranger;
❱ soit des titres, bons ou obligations, émis par le Trésor public avec son timbre ou sa marque, ou des coupons d’intérêts afférents à ces titres, bons ou obligations. 
Article 334

N’est pas punissable celui qui, ayant reçu, en les croyant authentiques, des monnaies métalliques ou papiers-monnaies, contrefaits, falsifiés, altérés ou colorés, les remet en circulation dans l’ignorance de leur vice. Celui qui remet en circulation lesdites
monnaies après en avoir découvert le vice, est puni de l’emprisonnement d’un à six mois et d’une amende égale au quadruple de la somme ainsi remise en circulation. 
Article 338

Quiconque fabrique, acquiert, détient ou cède des produits ou du matériel destinés à la fabrication, la contrefaçon ou la falsification des monnaies ou effets de crédit public est puni, si le fait ne constitue pas une infraction plus grave, d’un emprisonnement de deux à cinq ans et d’une amende de 250 à 5 000 dirhams.
Article 340

Comment distinguer le vrai du faux ?

Au quotidien, les échanges de billets sont fréquents. Entre commerçants, particuliers,  collègues ou proches,  ils circulent un nombre incalculable de fois. Par conséquent, le risque de tomber sur de faux billets est certes minimes mais pas exclu. Il est donc indispensable pour vous de reconnaître un vrai billet d’un faux. Plusieurs éléments doivent attirer votre attention :

1-Thématique et couleurs
Billet de 20 dh
Couleur : Violet
Thème : Patrimoine historique
Recto : Portrait de Sa Majesté
le Roi Mohammed VI + vue de Bab Challah
Verso : Vue panoramique des Oudayas + Transformation d’une étoile à 5 branches en livre ouvert.
Dimensions : 140x70 mm

Billet de 50 dh
Couleur : Vert
Thème : La terre
Recto : Portrait de Sa Majesté le Roi
Mohammed VI + Barrage Mohammed V
Verso : Représentation d’une construction de terre (Ksour) + Transformation d’une étoile à 5 branches en goutte d’eau + fleur de tournesol, épi de blé et poterie de terre
Dimensions : 147x70 mm

Billet de 100 dh
Couleur : Brun
Thème : Le désert
Recto : Portrait de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et de leurs Majestés les rois Feu Hassan II et Mohammed V + Mausolée Mohammed V
Verso : Représentation de la Marche Verte + Transformation d’une étoile à 5 branches en colombe (symbole de la paix) + fossile d’un coquillage et dunes de sables.
Dimensions : 150x78 mm


Billet de 200 dh (l’ancien)
Couleur : Bleu
Thème : La mer
Recto : Portraits de Sa Majesté le Roi Mohammed. VI  et feu Hassan II + vue de la Mosquée Hassan II
Verso : Fenêtre de l’école théologique de la Mosquée Hassan II + phare et transformation d’une étoile à 5 branches en coquillage.
Dimensions : 158 x 58 mm

2- Eléments de sécurité

En 2010, 13.181 faux billets de banque circulaient au Maroc (33% de moins qu’en 2009), dont 50% étaient des coupures de 200 dirhams. Un nombre qui peut paraître ridicule à la vue des 1 105 milliards de billets en circulation dans le pays. Cependant, le recensement de faux billets n’est pas représentatif puisque le calcul prend uniquement en compte les statistiques des sociétés Brink’s et BCC. Mais les responsables Bank Al Maghrib se veulent rassurants, à juste titre d’ailleurs. Selon eux, le faux monnayage reste un phénomène marginal au Maroc. Tous les vrais billets présentent 3 à 4 éléments de sécurité. Sur chacun d’ente eux figurent le filigrane de Sa Majesté le Roi Mohamed VI (portrait visible par transparence), le fil de sécurité présent aux deux tiers de chaque coupure et l’impression en relief du portrait de Sa Majesté. Sur les billets de 100 et de 200 dh, un élément de sécurité a été rajouté. En effet, il s’agit d’un pentagone dont la couleur change suivant l’inclinaison.

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