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Au fil du temps

Le mois sacré du ramadan arrive et nous devrons à nouveau sortir nos montres et les faire reculer de 60 minutes. Un petit geste anodin, qui nous fait voyager dans le futur, nous fait sautiller d’un fuseau horaire à l’autre et nous donne l’impression de contrôler le temps. Devenir les maîtres du temps est le rêve de bien des hommes, en attendant, ils le canevassent et le quadrillent.

Au fil du temps

Le principe de changement d’heure est appliqué au Maroc et dans plus de 70 pays de par le monde. Il consiste à ajuster l’heure locale officielle dans le but de profiter des heures d’ensoleillement supplémentaires du printemps, jusqu’au milieu de l’automne.
Son principe est fort simple : lors du passage à l’heure d’hiver, on recule l’heure de soixante minutes, et ce, exactement à 3 heures du matin alors que contrairement, pour le passage à l’heure d’été, on avance l’heure de soixante minutes à compter de 2 heures du matin. Le premier nous permet alors de gagner une heure et le second, d’en perdre une, mais aussi, de pouvoir profiter des heures d’ensoleillement plus longues, qui s’étendent souvent jusqu’en soirée.


3 siècles d’heure d’été

Pour l’histoire, c’est en 1784 que Benjamin Franklin, physicien, écrivain et diplomate américain, souligne l’idée de décaler les heures aux changements de saisons, dans le but d’économiser de l’énergie. Mais personne ne donna suite à l’idée jusqu’à ce qu’elle fut relancée en 1907 par un inventeur et entrepreneur britannique du nom de William Willet. Dans le cadre d’une campagne sur l’économie d’énergie, il publie une brochure appelée «Waste of Daylight» (Gaspillage de la lumière du jour) dans laquelle le processus est expliqué. L’Allemagne fut le premier pays à participer à cette nouvelle mesure et peu de temps plus tard, ce fut au tour de l’Angleterre en 1916. Au Maroc, le retour à l’heure d’hiver se fait ces dernières années, à l’arrivée du mois du ramadan, et ce, pour assurer une concordance réelle entre les heures officielles et le lever et coucher du soleil qui marquent le début et la fin du jeûne. Le changement d’heure fait partie des quelques outils que l’homme a développés pour mieux cerner la notion du temps et l’adapter et à ses cycles d’activités.


Greenwish, là où le temps «commence»

Le temps moyen de Greenwich (GMT= Greenwich Mean Time en anglais) est directement lié à l’avènement des fuseaux horaires. Son nom nous vient de Greenwich, une ville d’Angleterre, qui fut le lieu choisi pour le méridien zéro, celui qui déterminera le point de départ, le centre du tout premier fuseau horaire. Durant de nombreuses années, le temps moyen de Greenwich est considéré comme étant le temps universel. Mais, les scientifiques n’avaient pas pensé à un détail fort important : la rotation de la Terre. C’est ainsi qu’en 1975, on troque le Temps universel (UT) par le Temps universel coordonné (UTC), ce dernier n’étant pas lié à la rotation de la Terre. Il est régi par le Bureau international des Poids et des Mesures, situé en France, au Pavillon Breteuil (Sèvres). L’UTC est préféré par son échelle de temps d’une stabilité peu commune, elle-même assurée par des horloges atomiques réparties à travers le monde, selon le Temps atomique international (TAI).


Quelle heure est-il à l’autre bout du monde ?

Durant de très longues années, la façon de déterminer l’heure était propre aux régions de par le monde. Aucune structure ne gérait ces données, tant et si bien qu’on pouvait observer, selon les régions d’un même pays, des écarts allant jusqu’à 50 minutes ! C’est l’avènement des moyens de transport et les percées technologiques qui viendront établir le mode de fonctionnement des heures actuel : les fuseaux horaires.
Les fuseaux horaires furent implantés au début de XXe siècle afin d’unifier l’heure à travers le monde, mais aussi de faciliter le changement d’heure pour les voyageurs. Consistant à diviser la surface de la Terre en de multiples zones qui comptent les mêmes heures, les fuseaux horaires s’étendent du pôle Nord au pôle Sud et se délimitent par deux méridiens distants de 15°. En traversant les fuseaux d’est en ouest, on ajoute ou enlève une heure pour chacun d’eux. S’ils ne font pas l’unanimité au tout début, ils sont aujourd’hui vitaux au fonctionnement adéquat de la planète.


Greenwich, là où l’heure commence

À partir du méridien d’origine, soit le méridien de Greenwich en Angleterre, les fuseaux sont numérotés de 0 à 23. Lorsqu’on passe le douzième fuseau, on doit alors nécessairement retirer une journée au calendrier universel. Ce douzième fuseau, pour sa part, traverse l’océan Pacifique à l’opposé du Méridien de Greenwich et se trouve sur le méridien 180°.
Les fuseaux horaires furent déterminés selon les limites administratives internes et le tracé administratif de chaque pays, de sorte qu’ils ne sont pas nécessairement géométriques. On obtient l’heure locale en observant le méridien qui passe au centre du fuseau (temps universel coordonné, «UTC»). On ajoute à l’heure de ce dernier le nombre d’heures correspondant au numéro du fuseau. Donc, s’il est midi à Greenwich, méridien 0, il sera 15 h à Moscou.


Heure locale ou légale ? les montres s’affolent

L’heure légale du territoire est cependant déterminée par l’administration de chaque pays, causant parfois de grandes variations entre l’heure légale et l’heure locale. On note que les pays de l’Union européenne sont en pourparlers afin d’unifier et coordonner l’heure légale observée au cœur de ses pays membres.
Les fuseaux horaires n’ont par contre pas toujours été stables. Plusieurs raisons peuvent en effet influer sur les changements de fuseaux horaires. Par exemple, l’ajustement aux heures d’été, les guerres ou le désir d’harmoniser les heures sur l’ensemble d’un territoire, tel que vu en Chine.


L’heure, une affaire d’État

L’histoire de l’heure est sensiblement la même partout dans le monde. Chaque pays/État est responsable de déterminer l’heure sur son territoire. Avec l’avènement des fuseaux horaires, auxquels la plupart des pays adhèrent, l’heure devient enfin régie de par le monde. Seulement quelques pays, dont la Chine, ne se plieront cependant pas complètement aux principes du temps universel et des fuseaux horaires. Comme le territoire chinois est large et couvre plusieurs fuseaux horaires à la fois, on adopte une heure uniforme, plutôt que de recourir à des heures qui varient.
Contrairement à la Chine, les États-Unis, le Brésil, la Russie, le Canada et l’Australie, entre autres, se divisent en de multiples zones pour contrer une différence qui serait trop vaste entre l’heure solaire et l’heure légale. Voilà pourquoi, par exemple, on retrouve aujourd’hui quatre fuseaux horaires sur le territoire des États-Unis (si l’on ne compte pas Hawaii et l’Alaska). Ces derniers s’étendent d’ouest en est et décalent à raison d’une heure par fuseau.

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