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Le cryptage des informations

Comment faire pour transmettre des informations sans qu’elles ne tombent entre de mauvaises mains ? Le chiffrement des messages existe depuis aussi longtemps que la communication verbale ou écrite. L’écriture inversée (De Vinci), les dialectes disparus (Navajo, durant la Seconde Guerre mondiale) ou encore le morse… les méthodes se multiplient pour protéger nos informations les plus précieuses. Si certaines techniques de chiffrage sont aujourd’hui décryptées, d’autres codes défient encore les plus grands cryptanalystes…

Le cryptage des  informations

L’écriture en miroir

L’écriture spéculaire ou «écriture en miroir» est, comme son nom l’indique, une forme d’écriture donnant l’impression que les phrases transcrites sont reflétées par un miroir. D’ailleurs, l’utilisation de celui-ci est indispensable afin de pouvoir déchiffrer correctement le message. De nos jours, certains véhicules d’urgence comportent ce type d’écriture. Ainsi, les mots «AMBULANCE» et «POLICE» au Québec, en France et en Belgique sont inscrits en écriture spéculaire afin de pouvoir être lus directement par les automobilistes dans leurs rétroviseurs. Léonard de Vinci avait d’ailleurs l’habitude d’écrire de droite à gauche, si bien qu’il fallait un miroir pour lire ses manuscrits, probablement pour tenir ses écrits à l’abri des regards indiscrets. Pourquoi probablement ? Parce que l’on ne sait toujours pas si cette technique avait un quelconque lien avec son ambidextrie. Peut-être était-il donc plus aisé pour lui d’écrire de cette façon… Ceci dit, ce procédé d’écriture n’offre qu’une très faible protection, mais à son époque c’était assez efficace, puisque peu de gens savaient lire.

Le code Navajo

Connaissant l’extrême difficulté de la langue navajo, Philip Johnston, un ingénieur installé à Los Angeles, eut l’idée que cette langue pourrait être utilisée comme un code pratiquement incompréhensible pour l’ennemi allemand durant la Seconde Guerre mondiale.
L’avantage de ce dialecte est qu’il est incompréhensible des autres tribus et peuples, à l’exception des navajos eux-mêmes et des 28 Américains l’ayant étudié.
Mais elle présentait pourtant un défaut majeur : cette langue n’offre pas d’équivalent au langage militaire moderne.
Afin d’éviter les ambiguïtés, les marines décidèrent d’établir un lexique de mots navajos pour remplacer les termes anglais autrement impossibles à traduire. Ainsi, des noms d’oiseaux remplaçaient les types d’avion, les poissons étaient substitués aux bateaux.
Restait le problème de la traduction de mot imprévu et de noms de personne ou de lieu. On convint donc de créer un alphabet pour épeler les mots difficiles.

Exemples de traduction du code navajo


Mot à traduire    Navajo    Signification
Général de brigade    so-a-la-ih    une étoile
Général de division    so-na-kih    deux étoiles
Colonel    astah-besh-le-gai    aigle argenté
Lieutenant colonel    che-chil-be-tah-besh-le-gai    feuille de chêne argentée
Commandant    che-chil-be-tah-ola    feuille de chêne dorée
Capitaine    besh-le-gai-nah-kih    deux barres d'argent
Premier lieutenant    besh-le-gai-a-lah-ih    une barre d'argent
Second lieutenant    ola-alah-ih-ni-ahi    une barre d'or

 Le Morse

Le code Morse (du nom de Samuel Morse, son inventeur) est un code télégraphique utilisant un alphabet conventionnel fait de traits et de points, et, pour le son, de longues et de brèves. Depuis le 1er février 1999, le code Morse a été abandonné pour les communications maritimes au profit d’un système satellitaire.

Utilisation
Le code peut être transporté via un signal radio permanent que l’on allume et éteint (télégraphe), un signal mécanique ou visuel (flash lumineux).

Usage militaire

Ce moyen de communication codé présente des avantages par rapport à la radiotéléphonie. En effet, celle-ci suppose de prononcer les mots hautement et clairement, ce qui fait du Morse une solution optimale pour faire passer des messages discrètement. De plus, en cas de parasitage des communications, il est plus aisé de reconnaître les signaux codés en Morse. Certains navires de guerre utilisent le morse lumineux pour communiquer à l’aide d’une lampe à signaux, notamment lors d’une période de silence radio.


Certains codes restent encore à déchiffrer

Le code du Zodiaque
Le «Tueur du Zodiaque», à qui on attribue cinq meurtres (commis en Californie du Nord entre 1968 et 1969), s’est fait connaître en manipulant la presse. Le 31 juillet 1969, un individu se désignant sous le nom de «Zodiac» fait parvenir à la presse locale un message codé en trois parties expliquant les motifs de ses trois derniers meurtres. Il laisse entendre qu’il suffirait de décrypter son code – composé de 50 formes et symboles représentant les 26 lettres de l’alphabet – pour découvrir son identité. Lorsque son code a été rendu public, deux professeurs d’université sont parvenus à en déchiffrer sa signature : un cercle frappé d’une croix… L’identité du tueur, elle, est toujours inconnue.

Kryptos
En 1988, la CIA a commandé une sculpture (destinée à l’enceinte de son quartier général de Virginie) à James Sanborn. L’artiste baptisa sa sculpture Kryptos ; «caché», en grec. La sculpture comporte un message composé de 1 735 caractères codés, réparti sur quatre panneaux sur sa structure de cuivre. Ed Scheidt, l’ancien directeur du Centre cryptographique de la CIA, a enseigné la cryptographie à l’artiste, et l’a aidé à réaliser ses cryptogrammes. L’énigme a défié les cryptographes jusqu’en 1998, lorsqu’un physicien a contacté l’Agence pour leur dire qu’il avait décodé trois messages sur quatre. Les 97 caractères restants, eux, n’ont jamais été déchiffrés.

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