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Les pionniers de la radio marocaine

Il s’agit de toute une génération de présentateurs qui a donné ses lettres de noblesse à l’animation radio au Maroc.

Les pionniers de la radio marocaine

Badia Rayane : première journaliste et présentatrice marocaine à la radio, elle a accompagné pendant longtemps avec sa voix sublime les auditeurs sur la matinale de la radio nationale. Elle a réussi à se frayer un chemin dans le monde des médias à un moment de l’histoire où la présence de la femme était très limitée. Elle a pu, grâce à sa culture et à sa forte personnalité, se hisser au rang des meilleurs présentateurs de radio. Elle était la seule journaliste à avoir interviewé la diva Oum Kalthoum lors de sa visite au Maroc.

Sayeda Leila : de son vrai nom, Malika Meliani. C’est une journaliste émérite qui a su, depuis le début de sa carrière à la RTM en 1958, répondre, par le biais de ses émissions radio, aux préoccupations des familles marocaines. Elle est ainsi devenue un exemple à suivre pour les générations actuelles qui ont opté pour le journalisme radiophonique. Son émission «Avec la famille» a pu réaliser des taux d’audience exceptionnels durant deux décennies.

Alifi Hafid : de son vrai nom, Mahfoud Kadim, était devenu l’une des vedettes de la deuxième génération d’animateurs après celle des Skalli et Bennani. Il a dédié près de 40 années de sa vie à ce métier. Il est sans aucun doute l’un des animateurs préférés de la jeunesse marocaine à travers ses émissions «Tremplin», «Boogie» et «Rock line». L’histoire de Hafid Alifi avec la radio remonte à l’année 1974, où Jean Pierre Bati, l’un des animateurs phares de la RTM, lui propose d’animer des émissions de variétés.

M’hamed Bhiri : dès son arrivé à la RTM, en 1972, Bhiri lance les premières émissions de variétés au Maroc. Proximité et convivialité étaient les maîtres mots de son émission radiophonique. Son émission matinale «intermatin» est caractérisée par son esprit zen, léger et utile. Pour M’hamed Bhiri, la radio, avant d’être un don, c’est aussi et surtout «le résultat d’un travail de longue haleine qui s’apprend au quotidien et qui se cultive». Il a été décoré de l’Ordre national du mérite au nom du Président de la République française, Jacques Chirac.

Ali Hassan : doyen des animateurs radio, il fut le premier à présenter Jacques Brel au Maroc. Il a commencé à travailler à la radio à l’âge de 18 ans où il animait une émission généraliste. Fin connaisseur du monde du cinéma, il a présenté de multiples émissions dédiées au 7e art.

Ahmed Gharbi : grand reporter sportif et l’un des meilleurs que le service sport de la RTM ait connus. Il a couvert l’unique Coupe d’Afrique remportée par le Maroc à Addis Abeba, en 1976. Sa formule, prononcée après le but du joueur Baba, est restée gravée dans la mémoire collective des supporters des lions de l’Atlas «Baba ya Baba Fajitiha âla lemgharba».


Témoignage

Radio et politique

«Avec l’intervention du transistor dans les postes de radio, ce moyen de transmission devient mobile et préfigure l’information instantanée 50 ans avant internet et les “réseaux sociaux”. Jusque-là, les ondes étaient reçues par des postes à lampes, lourds et peu transportables, car obligatoirement branchés sur des prises électriques. Le transistor et les piles permettent en effet de miniaturiser les récepteurs et de les rendre transportables. C’est ainsi que la radio devient rapidement le média le plus accessible et le plus diffusé.
Il sera largement utilisé par les mouvements politiques, comme en 1968, lors des révoltes étudiantes en France, quand les écoliers écoutaient les radios reporters qui signalaient les endroits où intervenait la police. Une fois l’information connue, les étudiants se déplaçaient à un autre endroit et reprenaient leur harcèlement des forces de l’ordre. La prise de l’Élysée fut d’ailleurs évitée de justesse. Après quelques jours de véritables combats de rue, le ministère de l’Intérieur fit interdire les radios reporters afin de priver les étudiants de ces informations en direct.»
Michel S., journaliste français.

Premier feuilleton marocain sur les ondes

En 1959, le journaliste Khalid Michbal, qui venait de rejoindre la radio «Afrique-Maroc» à Tanger, va lancer le premier feuilleton de radio «Kaïda Tamou», (30 épisodes) avec la participation des fonctionnaires de la radio. Le rôle principal a été confié à Mme Amina Soussi, qui était présentatrice à la même station. Le lancement de la série s’est fait à l’occasion du mois du ramadan, et elle était diffusée quotidiennement en direct sans aucun enregistrement préalable. Michbal, qui était à la fois écrivain, réalisateur et acteur principal, passait des journées entières au sein de la radio pour écrire et contrôler toutes les étapes de la diffusion.
La série marocaine «Kaïda Tamou» était un véritable succès à l’époque.

 


LE saviez-vous ?

Durant la Seconde Guerre mondiale, Soldatensender Calais était une station britannique qui se faisait passer pour une radio allemande destinée aux soldats de la Wehrmacht. Elle cherchait à démoraliser les troupes du Reich.

Une radio pirate émet illégalement. La plus connue était Radio Caroline. Les radios pirates connurent un essor important en Europe du Nord au cours des années 1960. Il s’agissait alors généralement de radios commerciales offshore s’opposant au monopole d’État sur la radiodiffusion et émettant depuis les eaux internationales, échappant ainsi, en théorie du moins, aux réglementations en vigueur.

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