Menu
Search
Mardi 23 Décembre 2025
S'abonner
close
Mardi 23 Décembre 2025
Menu
Search

Dans l’intimité des jeunes stars de la TV

Partout dans le monde, la télévision a un pouvoir de « starification ». Au Maroc, on n’en est pas encore à ce stade à vrai dire. Mais la libération du paysage audiovisuel aidant, beaucoup de jeunes journalistes ont pu avoir « leur chance » et ont fini par s’imposer. Leur talent et leur dynamisme rompent avec l’image vieillotte que nous avons toujours eue de notre télévision.
Quatre d’entre eux ont accepté de se confier à nous.

Dans l’intimité  des jeunes stars de la TV

Le petit écran, un tremplin vers la célébrité ?

Partout dans le monde, la télévision a un pouvoir de « starification ». Pour les journalistes, le passage devant la caméra ouvre, bien souvent, les portes de la célébrité, à condition que le talent soit là. Car, si la télévision vous donne, ipso facto,  la possibilité d’être connu par des millions de gens, elle ne vous permet pas pour autant d’en être apprécié ou adulé. Autrement dit, la télévision vous aide à révéler votre talent, pour peu que vous en ayez bien sûr. C’est l’idée que défend Ghizlaine Taibi, la présentatrice du JT de 2M « la télé n’est qu’un tremplin. C’est la personne elle-même qui peut à elle seule devenir une star ». Ne devient pas star qui veut ! Ghizlaine Taibi est certaine que les téléspectateurs ne sont pas dupes, selon elle « une personne incompétente qui passe à la télé est très vite discréditée.  La télévision rend célèbre mais ne fabrique pas de stars ». La différence est de taille.
A la télévision, bien plus qu’ailleurs, il faut faire ses preuves ! Imane Aghoutane, journaliste à Médi 1 TV, nous le confirme, « Que l’on soit journaliste, sportif ou artiste, votre notoriété dépend de vos efforts et de votre abnégation. La TV vous permet d’accéder aux foyers de millions de gens, parfois sans autorisation, libre à eux par la suite de vous accepter ou de vous rejeter. Cela dépend de ce que vous leur proposez ». En tout cas, au Maroc, on hésite encore à employer le mot « star ». Les médias n’ont pas encore suffisamment de pouvoir et d’influence pour faire émerger des stars. Sara Yjabi, journaliste sportive à 2M, pense « qu’il nous faut plus de chaines télé, plus d’idées et plus de professionnalisme pour que les medias soient en mesure de créer des vrais stars ». Mais si certains rêvent de célébrité et font l’impossible pour y accéder, d’autres préfèrent se focaliser sur leur travail et tâchent de s’acquitter de leur rôle de  journaliste qui informe, éclaire et explique. Moncef Sakhi, Journaliste à 2M semble faire partie de cette catégorie. Il affirme n’avoir « jamais rêvé d’être célèbre et reconnu dans la rue ». S’il a choisi ce métier, c’est pour le titre de journaliste bien plus que pour celui d’animateur ou de présentateur télé. Ce qui le passionne vraiment « c’est le terrain et rien que le terrain ».


 Un travail passionnant, mais est-il donné à tous ?

Si la télévision fait parfois tant rêver les journalistes, c’est parce qu’elle donne accès à de nombreuses possibilité : le terrain, comme le confiait Moncef Sakhi plus haut, mais aussi l’expérience du plateau télé, l’adrénaline du direct, etc. Des émotions fortes mais aussi des difficultés qu’il faut apprendre à gérer, ce qui n’est pas toujours facile. Lorsque Sara Yjabi a débuté à 2M, elle s’est vu confier la réalisation de reportages et la couverture de divers événements sportifs, elle dit « avoir traversé des difficultés et parfois des désillusions en voyant que les choses ne se passaient pas telles qu’elle les avait apprises à l’école ». En tant que journaliste, il faut être capable d’assumer la charge de travail et ne pas avoir froid aux yeux. Pour Moncef Sakhi, « la principale difficulté ou plutôt le défi à relever, c’est d’être à l’heure pour la diffusion du journal télévisé ».  Mais depuis son passage au bureau de Rabat, où la charge de travail a été énorme, il a appris à « être réactif, à travailler plus rapidement et à optimiser sa gestion du temps » confie-t-il.
Inutile d’espérer brûler les étapes, il faut bien souvent s’afférer à des tâches multiples et diverses avant de se voir confier la présentation d’une émission, il faut sans cesse faire ses preuves et relever les défis. Imane Aghoutane a passé 6 ans à Médi1 TV, durant cette période, la chaine a changé de ligne éditoriale passant d’une chaine dédiée au Maghreb à une chaine généraliste destinée principalement au public marocain. De ce fait, la journaliste a donc « été amenée à accomplir des tâches différentes (journaliste, responsable des éditions matinales, responsable d’un magazine hebdomadaire, réalisation de reportage pour « Bidoun Haraj ») avant d’assurer l’animation de cette émission en direct. » Mais c’est avec l’esprit positif et constructif qu’elle a choisi de relever ces défis.

Quelles qualités doit posséder un bon journaliste ?

Être journaliste ne signifie pas rester planté devant son écran d’ordinateur, son microphone radio ou sa caméra télévisée en attendant que les idées germent ou simplement lire un papier que d’autres vous auront déposé entre les mains. « C’est un métier où il n’y a pas de place pour les fainéants et partisans du moindre effort. Plus tu t’y investis plus tu récoltes les fruits de tes efforts », insiste Imane Aghoutane. Pour nos quatre journalistes, il s’agit d’abord d’un travail d’équipe. « Avoir un esprit d’équipe, c’est vital au sein d’une rédaction », continue la présentatrice de l’émission à succès Bidoun Haraj. Aussi est-il primordial  de reconnaitre l’effort de tout un chacun aussi minime soit-il. « Ce n’est pas parce que je parais à la télé que mon travail est plus important. Je ne suis qu’une façade pour un travail d’équipe qui implique beaucoup de personnes », ajoute-t-elle. Moncef Sakhi abonde dans le même sens et affirme que, dans la profession, le respect de ses collègues est primordial : « Il faut respecter les autres pour être respecté ». « L’esprit d’équipe est une des clés de notre réussite », tient à rappeler finalement Sara Yjabi. Outre cet aspect, un journaliste devra bien sûr avoir de larges connaissances dans son domaine, être cultivé et capable de rebondir sur les événements qui font l’actualité. Culture générale et maîtrise du sujet sont donc les clés de la réussite. « Il faut toujours être à la page et s’intéresser à l’actualité », commente Ghizlane Taibi.
Sara Yjabi précise en sus qu’il ne faut pas avoir la grosse tête et toujours garder les pieds sur terre : « Il faut avoir la volonté de toujours apprendre et ne jamais se croire au TOP ». Mais outre l’humilité, « j’insiste sur les règles déontologiques et de ne pas y faire la moindre entorse. C’est ce qui te donne de la crédibilité et te confère le respect du public » indique pour sa part Imane Aghoutane.

Comment ces stars du petit écran vivent-elles leur célébrité ?

La célébrité offre certains avantages, « je suis toujours servie en premier », plaisante Ghizlane Taibi. Mais elle n’oublie pas ce qui la motive dans son travail : l’amour du public. Grâce à lui, elle a apprit à transformer sa mauvaise humeur en véritable moment de plaisir : « L’amour du public est inestimable. Il m’a appris à toujours garder le sourire, même si parfois je suis de mauvais poil ». En revanche, pour Moncef Sakhi, il n’est pas question de parler de célébrité. Il ne se considère pas du tout comme une star et n’estime pas le fait de passer à la télé comme un privilège. « C’est un boulot comme un autre. Je ne suis absolument pas une star. De toutes manières, « 2M Mag » n’est pas une émission grand public. Il y a donc peu de chance qu’on me demande un autographe dans la rue. Et c’est tant mieux ! Car je suis quelqu’un de discret. ». Pour Sara Ybaji, passer de monsieur tout le monde à la célébrité n’offre pas de grands changements : « Il faut dire que ma première apparition sur petit écran remonte à un an à peine », rappelle la présentatrice sportive. « Toutefois, il m’arrive parfois que l’on m’arrête dans la rue pour me saluer, me féliciter ou bien faire des critiques de l’émission que je présente ». Tout en rappelant que rien n’a changé dans sa vie puisqu’elle considère qu’elle exerce un métier comme les autres, Imane Aghoutane reconnaît que celui-ci confère
« une certaine respectabilité, mais le respect des gens reste tributaires de votre engagement et de votre sincérité en tant que journaliste ».

Lisez nos e-Papers