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L’Aspirine

Scientifiquement appelée «Acide acétylsalicylique», l’aspirine diminue la fièvre, soulage nos douleurs et nous débarrasse de la migraine. Depuis très longtemps, ce médicament fascine les scientifiques qui continuent de se pencher sur ses effets. Alors que l’aspirine est de plus en plus utilisée en prévention des attaques cardiaques, du diabète et du cancer, ses effets secondaires sont pointés du doigt. Quels sont les véritables effets de ce médicament ?

L’Aspirine

Histoire

Il y a plusieurs millénaires, les Grecs utilisaient déjà les feuilles de saule comme antidouleur. Le légendaire médecin grec, Hippocrate, préconisait la décoction d’écorce de saule blanc pour soulager la fièvre et la douleur. Plus tard, en 1829, le pharmacien français Pierre-Joseph Leroux tente de concentrer une décoction d’écorce de saule blanc et obtient des cristaux solubles qu’il baptise saliciline (du latin salix «saule»). Des scientifiques allemands vont ensuite purifier cette substance active et lui donner le nom d’acide salicylique.
En 1853, le chimiste alsacien Charles Fréderic Gerhardt réussit la première synthèse de la molécule de base de l’aspirine, l’acide acétylsalicylique, proche du médicament actuel. Cependant, la substance n’est pas suffisamment stable pour être soumise à une application médicale. En 1897, le chimiste allemand Félix Hoffmann, qui travaille pour les laboratoires Bayer, reprend les travaux de Gerhardt et parvient à obtenir de l’acide acétylsalicylique pur. La substance est lancée sur le marché, le brevet de l’aspirine est déposé par la société Bayer en 1899 sous le nom commercial d’Aspirin.

Action

Face à une agression (brûlure, virus, traumatisme…), l’organisme sécrète une substance appelée prostaglandine. Cette substance mobilise les cellules chargées de nous protéger, notamment les globules blancs et les anticorps, mais abaisse le seuil de stimulation des récepteurs de la douleur, provoquant ainsi douleur et fièvre. L’aspirine, qui est absorbée par la muqueuse gastrique ou la paroi intestinale, agit sur les enzymes COX 1 et 2 qui servent à la synthèse de différentes substances, dont la prostaglandine. Autrement dit, l’aspirine inhibe l’action des COX 1 et 2, la production de prostaglandine est réduite et donc la douleur est moins forte. À noter que l’on n’ingurgite jamais d’aspirine pure, des excipients (bicarbonate de sodium, amidon…) sont ajoutés pour améliorer le goût et la solubilité du médicament.

Les Bienfaits

Outre ses propriétés antalgiques (diminution de la douleur) et antipyrétiques (diminution de la fièvre), l’aspirine se révèle être un anti-inflammatoire et un antiagrégant plaquettaire (empêche la coagulation du sang). Il s’agit d’un médicament en vente libre, donc largement utilisé en automédication, et qui entre dans la composition de nombreux autres médicaments. Par ailleurs, l’aspirine est également utilisée en médecine préventive. Par exemple, elle est prescrite pour ses vertus anticoagulantes lors de l’immobilisation d’un membre par un plâtre. Elle facilite la circulation sanguine et évite les caillots de sang, prévenant ainsi le risque d’infarctus. Il a été démontré qu’à petites doses, elle préviendrait également les accidents vasculaires cérébraux et certains problèmes liés à la grossesse.

Effets secondaires

Pour les patients sujets aux problèmes cardiaques, la prise d’aspirine a largement prouvé ses effets. Par contre, l’utilisation de l’aspirine en médecine préventive ferait plus de mal que de bien. Pour preuve, une récente étude menée par des chercheurs britanniques de l’Université de Londres a révélé les résultats suivants : sur 100 000 participants à neuf essais cliniques, l’aspirine a entraîné une diminution de 10% du risque de maladie cardiovasculaire. En revanche, la prise régulière d’aspirine à faible dose a entraîné un risque 30% plus élevé de saignements internes mettant en danger la vie du patient. L’étude démontre ainsi que pour les patients sans pathologie cardiaque, la prise d’aspirine à petite dose entraîne davantage de risques que de bénéfices.

Quelques effets indésirables

Lésions du système gastro-intestinal (hémorragies digestives, ulcères gastriques, perforation de la paroi intestinale).
Problèmes hématologiques en raison de ses propriétés anticoagulantes. Bénéfique dans certaines situations, l’aspirine est dangereuse en cas d’hémorragie et elle est déconseillée aux hémophiles, aux femmes en période de menstruations et aux personnes qui se préparent à subir une opération.
Diverses manifestations allergiques peuvent survenir comme l’urticaire, l’asthme et l’œdème de Quincke (urticaire manifestée par un gonflement sous-cutané du visage, du coup et des muqueuses buccales) peuvent survenir.
 Lors d’une grossesse, la prise d’aspirine à titre ponctuel est contre-indiquée à partir du cinquième mois de grossesse si la dose est supérieure à 100 mg. Pour une dose inférieure à 100 mg, il est recommandé de stopper la prise à partir du sixième mois. Le médicament pourrait avoir des effets secondaires sur le fœtus qui risque alors de souffrir d’une insuffisance rénale ou de troubles de l’appareil cardio-pulmonaire.

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