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Un choix stratégique

Avec la visite qu'entame aujourd'hui Sa Majesté le Roi Mohammed VI en Mauritanie, les relations maroco-mauritaniennes marquent un tournant historique et un bond qualitatif qui en disent long sur la volonté des deux pays d'instaurer un nouveau type de rela

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Aussi bien à Nouakchott qu'à Rabat, observateurs et analystes estiment que la visite Royale en terre mauritanienne est l'expression éloquente de ce nouveau départ et de cette ère nouvelle dans les relations bilatérales qui consistent à tisser des liens solides fondés sur la confiance, la sincérité et les intérêts économiques.

C'est là aussi la consécration logique d'une volonté manifeste des deux pays d'aller de l'avant dans des relations plus efficaces, réalistes, stables et sincères.

Mais au-delà de la consolidation des relations maroco-mauritaniennes, on estime également que c'est l'axe Rabat-Nouakchott-Dakar qui est en marche, un axe qui servira les intérêts économiques et politiques des trois pays et encouragera une plus grande intégration arabo-africaine.

Raffermissement

Au-delà du raffermissement visible des relations maroco-mauritaniennes, il faut voir dans la visite de S.M. le Roi Mohammed VI une perspective encore plus large : la volonté de construire autour de l'axe Rabat-Nouakchott-Dakar, un ensemble régional aux potentialités économiques évidentes, écrivait récemment un journal mauritanien.

Il va sans dire que ce choix stratégique, déjà perceptible depuis la visite au Maroc du Président Mouaaouya Ould Sid'ahmed Taya en avril 2000, s'est confirmé deux mois plus tard avec la réunion, à Nouakchott, de la première session de la grande commission mixte de coopération sanctionnée par de multiples accords dans divers domaines de coopération.

Un regard sur le cadre juridique ancien &127;riche&127; seulement d'une demi-douzaine d'accords et de protocoles de coopération et celui issu de la grande commission mixte montre le saut qualitatif accompli.

Accords

En effet, avec une quinzaine d'accords, le nouveau cadre qui régit les relations bilatérales ouvre de nouveaux horizons, car embrassant presque tous les domaines porteurs, y compris des secteurs aussi stratégiques que les télécommunications.

Ainsi, l'acquisition cette année par Ittissalat Al Maghrib de 51 % du capital de la Mauritanienne des télécommunications (Mauritel) constitue-t-elle la première grande opération du genre qui annonce, et traduit à la fois, cette ère nouvelle de coopération et de partenariat entre les deux pays.

Toujours en matière d'investissements, on note que le bureau des recherches et des participations miniers (BRPM) détient 2,35 % de la Société 110nale industrielle et minière (SNIM), le fleuron de l'économie mauritanienne qui fait vivre plus de 5.000 foyers. En outre, le dragage du port de Nouakchott est réalisé par la société marocaine Drapor, filiale de l'Office marocain d'exploitation des ports (ODEP), dans le cadre de la coopération entre les deux organismes. S'y ajoute la création d'une société en partenariat entre le groupe Derhem (Maroc) et le groupe AON (Mauritanie) pour la distribution des carburants, avec le projet d'une raffinerie.

La construction de la route Nouakchott-Nouadhibou qui va démarrer bientôt et qui fait partie de la transsaharienne n'en est pas moins un gigantesque projet qui s'inscrit dans la même logique de partenariat stratégique. Le volet "Etude" de ce projet est totalement pris en charge par le Maroc, les études ayant été faits par quatre bureaux marocains. Le coût total de ce projet est estimé à 70 millions de dollars, dont 51,6 millions sur financement du Fonds arabe pour le développement économique et social (FADES). Le reste du financement sera assuré par la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque islamique de développement (BID) à raison de 10 millions de dollars, ainsi que par l'Etat mauritanien à hauteur de 9 millions de dollars.

Quant au Maroc, il a pris en charge le financement de 14 km reliant Gurguerratt à la voie ferrée, à la jonction du pk de Nouadhibou, pour environ 25 millions de dh, en plus des frais des études du projet qui sont de l'ordre de 369 millions de dh.

Education

En matière d'éducation 110nale, plus de 120 étudiants mauritaniens ont bénéficié d'une bourse d'études dans différents instituts et facultés au Maroc l'année dernière, et seront rejoints cette année par une centaine d'autres, note-t-on de sources diplomatiques.

Les cadres mauritaniens ne sont pas en reste. Ils multiplient stages et séminaires au Royaume dans les domaines notamment de la culture, des pêches, de l'agriculture et de la formation professionnelle.

De même, depuis deux ans environ, le nombre de touristes mauritaniens se dirigeant au Maroc, aussi bien par voie terrestre qu'aérienne, a été multiplié par quatre, délaissant leurs desti110ns privilégiées d'antan.

Au plan des échanges commerciaux, les statistiques officielles indiquent un volume faible des flux entre Rabat et Nouakchott puisque les exportations marocaines vers la Mauritanie n'ont guère dépassé les 452 millions de dirhams l'année dernière, les importations étant d'environ 15 millions 900 mille dirhams. Cette faiblesse des flux doit toutefois être relativisée quand on connaît le rôle important du secteur informel qui, selon les mêmes sources diplomatiques, représente quelque 80 % des échanges.

En effet, le marché mauritanien regorge de produits marocains qui contournent les circuits formels et dont le volume est en nette progression depuis l'ouverture de la frontière terrestre entre les deux pays.

De part et d'autre, on souligne que ces échanges commerciaux sont promus à un bel avenir de par la perspective qu'ouvre la réalisation de la transsaharienne.

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