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Senna à l'épreuve Arshavin

La demi-finale de l'Euro-2008 Russie-Espagne, jeudi à Vienne, sera un gros test pour les milieux de la "Roja", dont Marcos Senna, le Brésilien naturalisé, qui va croiser Andrei Arshavin, le petit phénomène russe du tournoi.

Senna à l'épreuve Arshavin
Le milieu de terrain espagnol David Silva joue contre le Russe Andrei Arshavin, au stade Ernst-Happel de Vienne en Autriche. (Photo : AFP)
. Personnalité
Andrei Arshavin n'a pas un grand gabarit (1,73 m, 70 kg) mais un gros tempérament. Qui lui joue parfois des tours. Comme quand il a donné un coup de pied à un joueur d'Andorre lors des qualifications de l'Euro. Il a d'ailleurs récolté pour ce geste un carton rouge, qui lui a valu de manquer les deux premiers matches du tournoi.

Marcos Antonio Senna da Silva, son nom complet, est toujours timide, en dépit de ses 31 ans. Devant les médias, il n'est pas très bavard et n'a jamais un mot plus haut que l'autre. Mais il a du caractère aussi: en juin 2007, il s'était battu à coups de poing avec son coéquipier uruguayen Diego Forlan, coupable d'un tacle un peu trop appuyé lors d'un entraînement. La bagarre ayant été filmée, les deux hommes avaient ensuite dû publiquement présenter leurs excuses.

. Poids dans le vestiaire
A 27 ans, avec ses 36 sélections et ses 13 buts, "Archavka", son diminutif quand il était élève à l'école de football Smena à Saint-Pétersbourg, est un des joueurs écoutés dans le groupe. Il avait d'ailleurs le brassard de capitaine, avant de le perdre au profit de Sergei Semak après sa suspension.

Senna, Brésilien naturalisé espagnol en 2005, 14 capes, seul joueur de couleur de la sélection, est un discret. Un profil qui correspond finalement bien à l'esprit de la jeune équipe bâtie par le sélectionneur Luis Aragones pour l'Euro. Hormis quelques individualités comme le gardien Iker Casillas ou le défenseur Carles Puyol, il n'y a plus de cadre intouchable.

. Rayonnement sur le terrain
Tout le monde attendait Cristiano Ronaldo ou Franck Ribéry. Et c'est finalement Arshavin qui illumine le jeu de cet Euro. "Il n'est pas un N.10 à l'ancienne qui se contente de recevoir le ballon et de le transmettre, commente Hiddink. Il est obligé de travailler sur le plan défensif et lui travaille beaucoup pour l'équipe".

Son registre est complet : technique, vitesse, sens du but, de la passe, capacité à jouer des deux côtés du terrain. "J'aime autant passer que marquer", explique le joueur, qui a marqué 2 buts et fait une passe décisive en deux matches.

Gabarit moyen (1,77 m, 70 kg), Senna est un récupérateur, un "poumon" au milieu : il court beaucoup, harcèle, se dépense sans compter. A ce titre, cela fait quatre saisons qu'il est devenu totalement indispensable à Villarreal (près de 130 matches de Championnat depuis 2004-05 et une douzaine en Ligue des champions) et, désormais, en "Seleccion".

La présence sur le banc de milieux du calibre de Xabi Alonso ou Cesc Fabregas montre à quel point il est considéré, après n'avoir pourtant participé qu'à un seul match en qualifications. S'il n'est pas un buteur né, il n'est pas non plus gauche, comme en témoignent deux frappes coup sur coup (80e, 81e) qui ont fait trembler le gardien italien Gianluigi Buffon en quarts de finale.
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