Prémonitoire et pionnière, la création de la Fondation des Trois Cultures de la Méditerranée il y a 20 ans incarne tout à la fois la capacité d’anticipation du Maroc et sa profonde résilience quand risquent d’être mises en équation l’altérité de nos sociétés et la légitimité de leurs diversités, a souligné à Séville le Conseiller de S.M. le Roi, André Azoulay. S’exprimant aux côtés du président de la Junta de Andalucia, Juan Manuel Moreno Bonilla, entouré des membres de son gouvernement et du secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée (UpM), Nasser Kamel, à l’ouverture des travaux du forum organisé par la Fondation Trois Cultures de la Méditerranée pour célébrer son XXe anniversaire, le Conseiller de S.M. le Roi et co-président de la Fondation a rappelé qu’en 1999, c’est sur proposition du Maroc que l’Andalousie et l’Espagne s’étaient associées à notre pays pour créer la première institution euro-méditerranéenne réunissant musulmans, juifs et chrétiens «autour du même contrat philosophique et social, celui du respect mutuel et de l’art de vivre ensemble en partageant la richesse de leurs spécificités et de leurs diversités.»
«Nous avions vu juste, alors que commençaient à poindre aux portes de nos sociétés la culture du déni et les illusions trop souvent tragiques de la fracture», a souligné M. Azoulay en mettant en relief le caractère volontariste, engagé et lucide du parcours exaltant de la Fondation des Trois Cultures. Ce parcours a rarement été celui de la posture ou de la quête naïve du consensus bien-pensant de l’instant, a ajouté le Conseiller de S.M. le Roi, en mettant en relief l’ancrage historique de la Fondation dans la priorité donnée à l’éducation, à la pédagogie et aux précieux enseignements de l’histoire de nos annales fortes, notamment de la proximité et de la profondeur historiques des relations qu’Islam et Judaïsme ont connues au Maroc.
Pour sa part, le président de la Junta de Andalucia a indiqué que la Fondation est devenue un modèle en matière de coopération entre les deux rives. La Fondation constitue «un pont de dialogue entre l’Afrique et l’Europe. C’est une institution exemplaire qui a su s’adapter, à la perfection, aux exigences du pourtour méditerranéen», s’est-il félicité. «Le gouvernement andalou est conscient que cette institution existe grâce à l’apport du Maroc, un pays voisin et ami», a dit M. Moreno Bonilla, formant le vœu de voir l’excellente coopération bilatérale se poursuivre. «Nous voulons que cette coopération se poursuive et se consolide, avec des projets qui nous unissent encore plus», a-t-il dit, se félicitant de la qualité des relations entre le Maroc et l’Andalousie. Et de conclure que «c’est un honneur de léguer à nos enfants, avec l’aide de notre cher ami le Maroc, une institution comme la Fondation Trois Cultures de la Méditerranée». De son côté, le maire de Séville, Juan Espadas, a souligné que la Fondation est «un projet pour la paix, la coopération et pour un meilleur futur pour l’ensemble des peuples du pourtour méditerranéen». «La Fondation est née pour être un instrument de paix et de dialogue. Elle a su propager la culture de paix et de tolérance», a-t-il affirmé. «Nous sommes fiers d’être le siège de cette institution qui tend des ponts entre les peuples et contribue à la cohabitation des trois cultures de la Méditerranée», a ajouté le maire de Séville.