Menu
Search
Lundi 23 Juin 2025
S'abonner
close

Renault Maroc mise sur la gamme «E-Tech» pour accélérer sa mutation énergétique

Renault Maroc élargit sa gamme E-Tech à quatre modèles hybrides et électriques, proposés à tarifs compétitifs jusqu’au 30 juin 2025. L’offensive se prolongera avec la Renault 5 électrique, pierre angulaire de la transition zéro émission voulue par la marque.

La conférence de presse de présentation de la gamme E-Tech de Renault, à Casablanca. Ph. Seddik
La conférence de presse de présentation de la gamme E-Tech de Renault, à Casablanca. Ph. Seddik
Renault Maroc a détaillé le nouveau palier de son offensive E-Tech : une gamme désormais complète de quatre modèles – Clio, Arkana et Austral full hybrid, plus Mégane 100% électrique – assortie d’offres tarifaires ciblées jusqu’à fin juin 2025. La marque en a profité pour confirmer l’arrivée de la citadine Renault 5 E-Tech électrique en septembre 2025 et rappeler l’objectif de neutralité carbone fixé par le groupe, faisant de l’électrification la pierre angulaire de sa «Renaulution» au Royaume.



Renault ne se limite plus à positionner un produit vedette, mais propose désormais un éventail cohérent. La Clio E-Tech full hybrid de 145 ch ouvre la marche : elle promet 40% de consommation en moins en ville grâce à un système emprunté à la F1, mêlant deux machines électriques, un quatre-cylindres essence et une batterie qui se recharge uniquement en roulant. Au-dessus, l’Arkana Phase 2 adopte la même puissance combinée dans une silhouette de SUV coupé allongée à 4,57 mètres ; l’intérieur profite d’un nouveau combiné numérique et d’aides à la conduite enrichies. Vient ensuite l’Austral hybride de 200 ch, véritable pivot «cœur de gamme» : selleries moussées, bandeau LED intégral et plateforme CMF-CD revue pour abaisser le centre de gravité. Fer de lance de la part zéro émission, la Mégane E-Tech électrique affiche 450 km WLTP et inaugure l’écosystème OpenR Link, une interface Google Automotive dotée de mises à jour à distance.

La marque insiste sur le libre choix laissé aux clients : ceux qui roulent majoritairement en ville peuvent miser sur le 100% électrique, ceux qui multiplient les longs trajets préféreront l’hybride non rechargeable, rassurant, car indépendant de la borne. Les essais clients montrent que la Clio E-Tech achève 80% d’un parcours urbain-périurbain en mode électrique, l’essence ne servant que sur voies rapides.



Renault s’attaque à la question du prix, frein majeur constaté lors des enquêtes post-vente. Jusqu’au 30 juin 2025, la Clio E-Tech s’affiche à partir de 235.000 DH, l’Arkana à 285.000 DH, l’Austral à 345.000 DH et la Mégane électrique à 395.000 DH. La filiale souligne que ces montants incluent navigation GPS, chargeur à induction, hayon motorisé, caméra 360 ° et pack sécurité de niveau 2. Officiellement, il ne s’agit pas de «promotions», mais d’un alignement temporaire destiné à dissiper la perception de surcoût inhérente aux groupes motopropulseurs électrifiés.

Le véritable coup d’accélérateur arrivera en septembre 2025 avec le retour de la Renault 5, citadine iconique réinventée en électrique. Le constructeur ne livre pas encore les chiffres officiels d’autonomie ni de puissance, mais promet un tarif «sous la barre des 400.000 DH» et un écosystème complet : financement Mobilize Financial Services, wallbox domestique installée clé en main, contrat d’assurance kilométrique et reprise de batterie pour seconde vie stationnaire. L’idée est claire : démocratiser le zéro émission dans les centres urbains tout en verrouillant la valeur résiduelle.

Écosystème et neutralité carbone : la vision industrielle

La stratégie ne se résume pas aux véhicules. Renault s’est allié à TotalEnergies et Nareva pour porter de 80 à 300 bornes haute puissance entre Tanger et Agadir d’ici à 2026. Le réseau de concessions adoptera des toitures solaires, tandis que l’usine de Tanger envisage d’assembler en kit les versions hybrides si la demande dépasse 15.000 unités par an. Au niveau groupe, la neutralité carbone est visée pour 2040 en Europe et 2050 dans le reste du monde ; en local, chaque concession devra afficher un bilan énergétique positif à partir de 2028.

L’offensive E-Tech intervient alors que plusieurs marques chinoises débarquent avec des hybrides à prix agressifs. Renault parie sur son capital-confiance et sur des brevets maison pour faire la différence. La filiale rappelle que le système E-Tech, fruit de 150 brevets, utilise une boîte à crabots sans embrayage, donc sans perte mécanique, et que la garantie batterie s’étend à huit ans ou 160.000 km. Reste la variable fiscale : la minoration des droits de douane et la vignette gratuite sur l’électrique devront être maintenues pour atteindre le tiers d’électrifié en 2027, avertit la direction.

Avec quatre modèles déjà disponibles, un plan de prix agressif sur deux mois et l’effet d’image de la Renault 5 en point de mire, Renault Maroc convertit sa technologie E-Tech en démarche transversale. Le pari tient en deux mots : pédagogie et traction. Pédagogie, pour convaincre un client habitué au gazole que l’électrification peut être simple et rentable. Traction, pour ancrer ces volumes dès 2025 grâce à une citadine symbole qui parlera autant au nostalgique qu’au citadin hyperconnecté. Si le marché suit, le Maroc pourrait devenir, comme l’espère la direction, un laboratoire grandeur nature de la Renaulution sur les marchés émergents.
Lisez nos e-Papers