Cette initiative est née d’un constat, partagé par la France et par le Maroc : nous avons besoin de diplomaties féministes. Partout dans le monde, les inégalités qui frappent les femmes et les filles persistent, voire s’aggravent. Les violences sexuelles liées aux conflits ont ainsi augmenté de 50% entre 2022 et 2023. Et partout où les crises ébranlent le tissu social, en Afghanistan, en Iran, à Gaza, en Ukraine, au Soudan, ce sont d’abord les femmes qui en sont les premières victimes. Sur tous les continents, les discours favorables à l’épanouissement de l’égalité dans tous les domaines au profit des femmes et des filles sont pris pour cible et on tente de reléguer la cause des droits des femmes à un paramètre secondaire voire à une nuisance.Par Christophe Lecourtier, Ambassadeur de France au Maroc
On assiste en somme au danger d’un renoncement à un élément clef dont nous avons besoin pour construire des sociétés justes, inclusives, pacifiques et durables. La recherche démontre en effet que la participation des femmes aux processus de négociation augmente de 35% la probabilité qu’un processus soit durable. De la même manière, les politiques qui intègrent pleinement l’égalité de genre permettent de lutter plus efficacement contre le réchauffement climatique, de stimuler la croissance et de renforcer la résilience de nos sociétés. De nombreux pays, dont la France et le Maroc, ne s’y résignent pas et estiment que nous pouvons et que nous devons réagir pour défendre la place qui revient à cette cause, c’est-à-dire au devant de l’agenda international.
Depuis 2019, la France porte une diplomatie féministe, érigeant l’égalité et les droits des femmes en priorité transversale de son action extérieure : paix et sécurité, développement, gouvernance démocratique, action humanitaire, entre autres. Cette diplomatie féministe s’incarne tous les jours dans des initiatives politiques concrètes et s’appuie sur des partenariats solides. Elle a donné lieu à une Stratégie internationale dédiée parue en mars 2025, afin de poursuivre l’élaboration d’une réponse féministe collective aux grands défis émergents, comme la santé, le numérique ou l’intelligence artificielle. Elle s’appuie sur des moyens croissants.
Le Fonds de soutien aux organisations féministes (FSOF), lancé en 2020, bénéfice ainsi à plus de 1.400 organisations dans 75 pays. Un autre exemple est le laboratoire pour les droits des femmes en ligne, créé en 2024. Il s’agit de la première plateforme internationale d’échange et d’incubation de projets contre les violences fondées sur le genre dans l’environnement numérique. Malgré les initiatives prises par de nombreux pays, et les progrès réalisés par la communauté internationale, beaucoup reste à faire. Au rythme actuel, il faudrait selon ONU Femmes près de 300 ans pour atteindre l’égalité réelle dans le monde.
Le Maroc est un partenaire majeur dans cet effort de longue haleine. De longue date, il a prôné une approche volontariste, avec la conscience que le développement, la cohésion politique et sociale et la réponse aux défis de demain ne peuvent s’envisager sans la pleine participation des femmes. Dans un contexte international marqué par une baisse importante des financements dédiés et la montée en puissance des mouvements anti-droits, la participation du Maroc à la quatrième Conférence ministérielle des diplomaties féministes est donc précieuse pour réaffirmer ensemble, à nouveau, notre détermination commune à défendre et promouvoir les droits des femmes et de l’égalité de genre, sans accepter aucune régression. Ensemble, nous continuerons d’agir.
Le Maroc est un partenaire majeur dans cet effort de longue haleine. De longue date, il a prôné une approche volontariste, avec la conscience que le développement, la cohésion politique et sociale et la réponse aux défis de demain ne peuvent s’envisager sans la pleine participation des femmes. Dans un contexte international marqué par une baisse importante des financements dédiés et la montée en puissance des mouvements anti-droits, la participation du Maroc à la quatrième Conférence ministérielle des diplomaties féministes est donc précieuse pour réaffirmer ensemble, à nouveau, notre détermination commune à défendre et promouvoir les droits des femmes et de l’égalité de genre, sans accepter aucune régression. Ensemble, nous continuerons d’agir.
