Sur les immenses quais du port de Tanger Med, une activité intense illustre l’ambition Royale de faire du Maroc un carrefour mondial des échanges. Plus qu’un port, Tanger Med est une interface stratégique reliant le Maroc à plus de 180 ports internationaux, facilitant des flux commerciaux qui dépassent 1.146 milliards de dirhams en 2023. Avec une capacité de traitement de plus de 9 millions de conteneurs par an, il symbolise une réussite qui va au-delà de la logistique. Ce port est le cœur battant d’une vision intégrée et cohérente portée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a transformé le Maroc en un hub incontournable entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie.Par Kamal El Alami
Le secteur automobile, quant à lui, est devenu un pilier de cette dynamique. Premier secteur exportateur du Royaume, il a connu une croissance de 28,4% en 2023, confirmant la capacité du Maroc à attirer des investissements dans des secteurs de pointe. Les accords de libre-échange avec des marchés stratégiques, combinés à une disponibilité en matières premières clés telles que le cobalt et le phosphate et en capital humain qualifié, positionnent le Maroc comme un acteur majeur dans les chaînes de valeur mondiales. Ce contexte favorable a encouragé des projets ambitieux comme la Gigafactory de batteries électriques, portée par le géant chinois CATL. Ce projet incarne l’avenir d’un Maroc qui se veut à la fois acteur de la transition énergétique et leader africain des technologies propres.
Le partenariat stratégique avec la Chine, annoncé par Sa Majesté le Roi en 2014, a permis de lancer des projets emblématiques tels que la Cité Mohammed VI Tanger Tech, une plateforme industrielle et technologique qui intègre le Maroc dans la «Belt and Road Initiative». Ce projet incarne la capacité du Maroc à combiner les ambitions économiques asiatiques avec ses propres stratégies de développement. La relation avec la Russie, en parallèle, a pris une dimension stratégique, notamment dans le domaine énergétique. La construction d’une centrale nucléaire avec Rosatom marque une étape clé dans la diversification du mix énergétique marocain. Ce projet, bien qu’ambitieux, s’inscrit dans une vision qui va au-delà de l’énergie, en intégrant des applications en médecine nucléaire et en recherche scientifique, renforçant ainsi le rôle du Maroc dans l’innovation technologique.
Les relations avec les États-Unis offrent une autre facette de cette stratégie. Unique pays africain bénéficiaire d’un accord de libre-échange avec Washington, le Maroc est une porte d’entrée privilégiée pour les entreprises américaines souhaitant accéder aux marchés africains. Boeing et General Electric, par exemple, utilisent les infrastructures marocaines pour consolider leurs chaînes d’approvisionnement. Sur le plan sécuritaire, les exercices conjoints comme African Lion renforcent les liens stratégiques, illustrant la place centrale du Maroc dans les efforts régionaux de stabilisation.
Le partenariat avec l’Europe, quant à lui, demeure fondamental. La France continue de jouer un rôle clé dans des projets structurants, notamment l’extension du réseau ferroviaire à grande vitesse et le développement de l’hydrogène vert. Avec l’Espagne, premier partenaire commercial du Maroc, la coopération se consolide autour des infrastructures portuaires, de l’industrie, des énergies renouvelables, des ressources en eau et de coopération sécuritaire et migratoire. Ces collaborations, bien qu’historiques, s’adaptent aux nouveaux défis économiques et géopolitiques.
Loin de se limiter à des relations bilatérales, le Maroc s’affirme également comme un acteur clé dans le développement africain. Le gazoduc africain Atlantique, projet phare traversant plusieurs pays du continent, symbolise cette ambition. Ce corridor énergétique permettra non seulement de répondre aux besoins énergétiques croissants de l’Europe, mais également de transformer les économies africaines en améliorant leur accès à l’énergie. Dans les provinces du Sud, le futur port de Dakhla Atlantique est conçu pour désenclaver les économies du Sahel et créer un point d’ancrage stratégique pour les échanges entre l’Afrique, l’Europe et l’Amérique. Ce port, couplé à des projets routiers et ferroviaires, renforcera la connectivité régionale tout en stimulant la croissance dans une région longtemps marginalisée.
Dans cette dynamique, les banques marocaines jouent un rôle essentiel. Présentes dans plus de 30 pays africains, elles mobilisent des capitaux internationaux pour financer des projets locaux. Ce réseau financier est un levier majeur pour l’intégration économique régionale, offrant aux économies africaines l’accès à des financements compétitifs tout en favorisant le développement des PME et des infrastructures. Par ailleurs, le groupe OCP, acteur mondial des phosphates, soutient activement la sécurité alimentaire en Afrique en fournissant des engrais adaptés et en formant les agriculteurs locaux. Cette approche intégrée fait du Maroc un pilier de la stabilité et de la croissance africaine.
Cette dynamique n’est pas le fruit du hasard. Elle découle d’une vision stratégique portée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a su transformer les défis en opportunités. Chaque projet, qu’il s’agisse de Tanger Med, du port de Dakhla ou de la Gigafactory, s’intègre dans un puzzle global où chaque pièce renforce la place du Maroc sur la scène internationale. Cette vision repose sur des principes clairs : équilibre stratégique, préservation des intérêts du Maroc et son rayonnement, promotion de la coopération et engagement en faveur du développement durable.
Dans un monde marqué par des rivalités croissantes, le Maroc se distingue par sa capacité à fédérer les ambitions divergentes autour d’intérêts communs. En bâtissant des infrastructures modernes et en promouvant des relations équilibrées avec des puissances comme les États-Unis, l’Europe, la Chine et la Russie, le Maroc redéfinit les contours de la coopération internationale. Cette stratégie, patiemment mise en œuvre, place le Royaume au centre des flux économiques et des enjeux géopolitiques mondiaux. Chaque initiative dévoile une nouvelle facette d’un Maroc tourné vers l’avenir, où innovation, stabilité et croissance sont au cœur d’une vision éclairée.
Le Maroc se projette aussi résolument dans l’avenir en relevant les défis globaux grâce à des initiatives stratégiques ambitieuses et chiffrées. Sur le plan environnemental, le pays vise une réduction de 52% de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, s’appuyant sur des investissements massifs dans les énergies renouvelables et des projets phares comme l’hydrogène vert, où il prévoit de capter 4% du marché mondial. Ce positionnement devrait générer des dizaines de milliers d’emplois dans les énergies propres et renforcer la compétitivité énergétique du Royaume.
Parallèlement, la stratégie «Digital Morocco 2030» ambitionne de créer 240.000 emplois directs dans le secteur numérique, tout en augmentant la contribution de ce secteur à 100 milliards de dirhams dans le PIB national. Elle vise également la formation de 100.000 talents numériques par an et la digitalisation complète de 80% des services publics, simplifiant ainsi l’accès des citoyens et des entreprises aux démarches administratives. Ces objectifs, à la fois ambitieux et réalistes, s’intègrent dans une vision globale où le Maroc, fidèle à sa tradition d’ouverture et d’innovation, aspire à devenir un leader régional en matière de durabilité et de technologie. n