Le Matin : L'Everest est souvent décrit comme une quête ultime. Avec le recul, qu'avez-vous vraiment cherché là-haut et qu'avez-vous trouvé ?
Adil Taibi : En y repensant, ce que je recherchais en altitude n'était pas seulement la conquête du sommet physique, mais aussi un accomplissement intérieur. Pour moi, il ne s'agissait pas uniquement d'un défi sportif, d'une revanche sur la vie ou d'une quête de sens, mais plutôt d'une manière de faire la paix avec la disparition de mon père.
J'y cherchais effectivement la trace de mon père, une forme de dialogue silencieux entre nous, la montagne et son absence. De plus, c'était une épreuve qui me permettait de m'affirmer : j'ai survécu, j'ai résisté, j'ai trouvé ma propre force.
À un moment où tout semblait peut-être basculer, quelles image, pensée ou personne vous ont aidé à continuer ?
Pendant ma rotation, entre le camp 1 et le camp 2, en montant, un sherpa est tombé dans une crevasse. Là, j'ai eu une vraie frayeur : pourquoi suis-je là ? Vais-je survivre et rentrer ? Après, les doutes sont arrivés : suis-je assez fort ? Puis-je continuer ? Et là, le vrai dialogue a commencé. Mais une voix douce, lointaine, m’a dit : un pas après l’autre, avance, ne pense pas au sommet. Parfois, c’était un cri intérieur : tu ne peux pas abandonner maintenant, tu n’as pas fait tout ce chemin pour reculer. J’ai aussi repensé aux visages des gens que j’aime. Un souvenir, un mot, un regard... et j’ai retrouvé de la force. Le froid mordait, le vide était là, mais ma volonté est devenue mon refuge. Et dans ce silence minéral, j’ai compris une chose simple : ce n’est pas le corps qui décide, c’est le cœur, le mental.
Chacun de vous a porté une part du Maroc jusqu’à l’Himalaya. Comment avez-vous ressenti cette «identité marocaine» dans un environnement aussi extrême ?
Transporter une part du Maroc jusqu'à l'Himalaya ne se résumait pas à un simple drapeau dans mon sac. Il s'agissait d'une présence intérieure, d'une chaleur au cœur au milieu du froid glacial. Les souvenirs d'enfance, les parfums, les voix, les montagnes de mon pays, l'Atlas, me chuchotaient : «Tu viens de là, et ton essence t'a conduit ici».
Face aux difficultés extrêmes, je me remémorais la ténacité du peuple marocain, sa capacité à résister, à sourire malgré l'adversité. Je me répétais : sois digne de lui. Sois digne de cette terre rouge et rude, de ce peuple qui avance, lentement parfois, mais toujours debout ; je devais, moi aussi, arriver à être debout au sommet de l'Everest.
L'émotion de hisser le drapeau là-haut transcendait le simple geste symbolique ; c'était une affirmation personnelle : le Maroc est ici, avec moi, à 8.848 mètres. Invisible peut-être aux yeux des autres, mais profondément ancré en moi. Monter sur l'Everest est un accomplissement personnel, mais aussi un symbole collectif. Gravir l'Everest représente un accomplissement personnel, certes. Des années de préparation, de sacrifices, de doutes et de courage sont nécessaires. Cependant, une fois au sommet, on comprend que cette victoire n'est pas uniquement la nôtre. Elle appartient à tous ceux qui ont cru en nous, qui nous ont soutenus, et même à ceux que nous ne connaissons pas, mais qui partagent nos racines et notre histoire. Lorsque j'ai planté le drapeau marocain au sommet, je ne me sentais pas seul. Des milliers de pas, symboliquement, précédaient les miens : ceux de mes ancêtres, de mes proches, et de tous les Marocains qui rêvent, luttent et progressent. C'était un message silencieux : oui, c'est possible, même pour nous, même en partant de loin.
Au sommet, on réalise que l'ascension de l'Everest dépasse largement la dimension individuelle. C'est un sommet que l'on gravit avec ses jambes, mais aussi avec toute une histoire sur les épaules.
Comment vivez-vous cette double responsabilité : réussir pour soi, mais aussi pour les autres ?
Cette double responsabilité est à la fois un moteur... et un poids. Réussir pour soi est déjà un accomplissement immense : surmonter ses peurs, se surpasser, parfois simplement survivre. Mais lorsque l’on ressent le poids des espoirs d’autrui – d’un peuple, d’une famille, d’une jeunesse qui vous observe (comme j’ai pu le constater dans les messages reçus pendant et après mon ascension), chaque pas prend alors une autre dimension. Il y a des jours où cela procure une force immense : on ne peut pas abandonner, des personnes croient en vous, se reconnaissent dans votre combat. Et d’autres moments où cette pression est accablante : en cas d’échec, les décevra-t-on ? Mais fondamentalement, cette responsabilité est un privilège. Elle incite à agir avec plus de conscience, plus d’humilité. Elle transforme l’accomplissement personnel en un héritage collectif. Et c’est cela qui donne du sens, bien après l’ascension.
En quoi la personne que vous étiez avant l'ascension est-elle différente de celle que vous êtes aujourd'hui ?
Avant l'ascension, j'étais mû par le désir de me prouver quelque chose, et peut-être aussi de le prouver au monde. Je me trouvais dans une démarche de conquête : celle d'un sommet, mais aussi celle d'une reconnaissance, d'un accomplissement personnel. Aujourd'hui, après avoir atteint ce sommet, je suis plus serein. Plus lucide également. J'ai compris que le sommet n'apporte pas la transformation qu'on imagine. Ce n'est pas en atteignant le sommet que l'on devient une autre personne. C'est durant l'effort, la fatigue, et le doute que l'on évolue. Lentement. Discrètement.
Je suis revenu avec moins d'orgueil, mais avec plus de profondeur. J'ai appris que la véritable force ne réside pas dans la vitesse ou la hauteur atteinte, mais dans la fidélité à ce qui nous motive à avancer, même lorsque personne ne nous observe. J'ai aussi appris à mieux écouter, à ralentir, et à respecter le rythme de la montagne, ainsi que le mien. L'homme que je suis aujourd'hui ne cherche plus à prouver quoi que ce soit. Il cherche à partager.
Après l'Everest, y a-t-il encore des «Everest invisibles» dans votre vie que vous cherchez à gravir ?
Oui, et il est possible qu'ils soient encore plus exigeants.
L'Everest possède une altitude, un itinéraire, une finalité. Mais les «Everest invisibles» sont intérieurs. Ce sont des sommets que l'on ne photographie pas :
• Trouver un équilibre entre ambition et paix intérieure.
• Continuer à progresser sans constamment courir.
• Être présent pour ses proches, après avoir longtemps été absorbé par le dépassement de soi.
• Transmettre, sans imposer ses vues.
• Et parfois, simplement apprendre à être heureux sans avoir besoin de conquérir quoi que ce soit.
Ces défis ne se préparent pas avec un simple plan d'entraînement. Ils demandent du silence, de l'humilité et un regard honnête sur soi-même.
Après l'Everest, il s'agit d'apprendre à vivre avec ce que la montagne a apporté et, parfois, ce qu'elle a pu enlever.
Si vous pouviez adresser un message à la jeunesse marocaine qui doute de ses capacités, quel conseil leur donneriez-vous, à partir de votre propre expérience ?
Un simple message sincère : je suis originaire d’un pays où on laisse souvent croire que certains rêves sont inaccessibles, réservés à une élite, et qu’il faut se contenter de son sort. Or, cette assertion est erronée. J’ai moi-même connu le doute, débuté sans ressources ni assurances. Ma persévérance ne reposait pas sur une certitude, mais sur une conviction profonde : je tenterai ma chance, inlassablement, jusqu’à la réussite en suivant mon chemin. La force ne s’acquiert pas à la naissance, mais se forge par les échecs, la patience et la confiance en soi. Par conséquent, à ceux qui doutent, je conseille de ne pas chercher à plaire ou à impressionner, mais à rester fidèles à leurs aspirations profondes. Qu’il s’agisse d’un rêve, d’un désir ou d’une indignation, peu importe. Il faut nourrir cette flamme, la préserver et avancer, même lentement. Car un jour, sans même vous en apercevoir, vous regarderez derrière vous et contemplerez l’œuvre accomplie, gravée dans le marbre de votre existence.
Ce documentaire tisse votre parcours dans un récit collectif. Qu'est-ce que cela représente pour vous de voir votre histoire individuelle devenir partie d'une mémoire partagée ?
Ce projet de documentaire, produit avec passion par Wanaut, met en lumière des expériences uniques et les tisse avec une grande sensibilité dans un récit commun. Il offre une perspective nouvelle sur des parcours souvent invisibles, révélant toute la profondeur de ce que chacun porte en lui.
Le partage de ces témoignages crée un lien précieux entre les participants, mais aussi avec le spectateur. C’est une invitation à comprendre, à ressentir, à célébrer la richesse de la diversité humaine. Car, même si nos origines, nos chemins et nos vies sont différents, ce qui nous a tous amenés au sommet du monde, c’est la même volonté, la même persévérance.
Ce documentaire nous rappelle que, face aux défis, la force de l’engagement, la capacité à surmonter nos limites sont un langage universel. Le documentaire ne se contente pas de raconter des histoires ; il nous relie. Et en cela, il promet d’être une œuvre profondément touchante et inspirante.
Premier Marocain à avoir gravi l'Everest en 2013, Nacer Ben Abdeljalil partage aujourd’hui son expérience en tant que conférencier et explorateur, après avoir aussi atteint le pôle Nord. Adil Taibi, cinquième Marocain au sommet de l’Everest, a gravi plus de 50 sommets à travers le monde, dont le K2 au Pakistan ou encore le McKinley en Alaska, faisant de lui l’un des alpinistes les plus chevronnés du royaume.
Surnommé l’ambassadeur des sommets, Elmehdi Amezzane, banquier et salarié de la Banque Populaire, revendique 73 sommets à son actif, dont trois parmi les plus hauts de chaque continent. C’est lors du retour de Mehdi Amezzane en 2024, après l'ascension de l'Everest, qu’est née cette idée documentaire. C’est lui qui a exprimé le besoin, presque l’urgence, de raconter collectivement ce que signifie vraiment une expédition comme celle de l’Everest.
Entre témoignages intimes, archives inédites et images saisissantes de l’Himalaya, la réalisatrice Ferdaous El Ghazali esquisse une cartographie sensible des motivations profondes de ces explorateurs, tout en ancrant leur histoire dans une mémoire collective marocaine.
Produit sous la houlette d’Ayoub Koutar et Basma Berjaoui, «De l’Atlas au sommet du monde» s’impose comme un geste de mémoire et d’inspiration.
Entre archives inédites, images vertigineuses de l’Himalaya et confidences profondes, le documentaire esquisse une cartographie sensible des rêves et des douleurs, de la ténacité face au danger, et de ce lien viscéral qui unit les alpinistes aux montagnes de l’Atlas.
Adil Taibi : En y repensant, ce que je recherchais en altitude n'était pas seulement la conquête du sommet physique, mais aussi un accomplissement intérieur. Pour moi, il ne s'agissait pas uniquement d'un défi sportif, d'une revanche sur la vie ou d'une quête de sens, mais plutôt d'une manière de faire la paix avec la disparition de mon père.
J'y cherchais effectivement la trace de mon père, une forme de dialogue silencieux entre nous, la montagne et son absence. De plus, c'était une épreuve qui me permettait de m'affirmer : j'ai survécu, j'ai résisté, j'ai trouvé ma propre force.
À un moment où tout semblait peut-être basculer, quelles image, pensée ou personne vous ont aidé à continuer ?
Pendant ma rotation, entre le camp 1 et le camp 2, en montant, un sherpa est tombé dans une crevasse. Là, j'ai eu une vraie frayeur : pourquoi suis-je là ? Vais-je survivre et rentrer ? Après, les doutes sont arrivés : suis-je assez fort ? Puis-je continuer ? Et là, le vrai dialogue a commencé. Mais une voix douce, lointaine, m’a dit : un pas après l’autre, avance, ne pense pas au sommet. Parfois, c’était un cri intérieur : tu ne peux pas abandonner maintenant, tu n’as pas fait tout ce chemin pour reculer. J’ai aussi repensé aux visages des gens que j’aime. Un souvenir, un mot, un regard... et j’ai retrouvé de la force. Le froid mordait, le vide était là, mais ma volonté est devenue mon refuge. Et dans ce silence minéral, j’ai compris une chose simple : ce n’est pas le corps qui décide, c’est le cœur, le mental.
Chacun de vous a porté une part du Maroc jusqu’à l’Himalaya. Comment avez-vous ressenti cette «identité marocaine» dans un environnement aussi extrême ?
Transporter une part du Maroc jusqu'à l'Himalaya ne se résumait pas à un simple drapeau dans mon sac. Il s'agissait d'une présence intérieure, d'une chaleur au cœur au milieu du froid glacial. Les souvenirs d'enfance, les parfums, les voix, les montagnes de mon pays, l'Atlas, me chuchotaient : «Tu viens de là, et ton essence t'a conduit ici».
Face aux difficultés extrêmes, je me remémorais la ténacité du peuple marocain, sa capacité à résister, à sourire malgré l'adversité. Je me répétais : sois digne de lui. Sois digne de cette terre rouge et rude, de ce peuple qui avance, lentement parfois, mais toujours debout ; je devais, moi aussi, arriver à être debout au sommet de l'Everest.
L'émotion de hisser le drapeau là-haut transcendait le simple geste symbolique ; c'était une affirmation personnelle : le Maroc est ici, avec moi, à 8.848 mètres. Invisible peut-être aux yeux des autres, mais profondément ancré en moi. Monter sur l'Everest est un accomplissement personnel, mais aussi un symbole collectif. Gravir l'Everest représente un accomplissement personnel, certes. Des années de préparation, de sacrifices, de doutes et de courage sont nécessaires. Cependant, une fois au sommet, on comprend que cette victoire n'est pas uniquement la nôtre. Elle appartient à tous ceux qui ont cru en nous, qui nous ont soutenus, et même à ceux que nous ne connaissons pas, mais qui partagent nos racines et notre histoire. Lorsque j'ai planté le drapeau marocain au sommet, je ne me sentais pas seul. Des milliers de pas, symboliquement, précédaient les miens : ceux de mes ancêtres, de mes proches, et de tous les Marocains qui rêvent, luttent et progressent. C'était un message silencieux : oui, c'est possible, même pour nous, même en partant de loin.
Au sommet, on réalise que l'ascension de l'Everest dépasse largement la dimension individuelle. C'est un sommet que l'on gravit avec ses jambes, mais aussi avec toute une histoire sur les épaules.
Comment vivez-vous cette double responsabilité : réussir pour soi, mais aussi pour les autres ?
Cette double responsabilité est à la fois un moteur... et un poids. Réussir pour soi est déjà un accomplissement immense : surmonter ses peurs, se surpasser, parfois simplement survivre. Mais lorsque l’on ressent le poids des espoirs d’autrui – d’un peuple, d’une famille, d’une jeunesse qui vous observe (comme j’ai pu le constater dans les messages reçus pendant et après mon ascension), chaque pas prend alors une autre dimension. Il y a des jours où cela procure une force immense : on ne peut pas abandonner, des personnes croient en vous, se reconnaissent dans votre combat. Et d’autres moments où cette pression est accablante : en cas d’échec, les décevra-t-on ? Mais fondamentalement, cette responsabilité est un privilège. Elle incite à agir avec plus de conscience, plus d’humilité. Elle transforme l’accomplissement personnel en un héritage collectif. Et c’est cela qui donne du sens, bien après l’ascension.
En quoi la personne que vous étiez avant l'ascension est-elle différente de celle que vous êtes aujourd'hui ?
Avant l'ascension, j'étais mû par le désir de me prouver quelque chose, et peut-être aussi de le prouver au monde. Je me trouvais dans une démarche de conquête : celle d'un sommet, mais aussi celle d'une reconnaissance, d'un accomplissement personnel. Aujourd'hui, après avoir atteint ce sommet, je suis plus serein. Plus lucide également. J'ai compris que le sommet n'apporte pas la transformation qu'on imagine. Ce n'est pas en atteignant le sommet que l'on devient une autre personne. C'est durant l'effort, la fatigue, et le doute que l'on évolue. Lentement. Discrètement.
Je suis revenu avec moins d'orgueil, mais avec plus de profondeur. J'ai appris que la véritable force ne réside pas dans la vitesse ou la hauteur atteinte, mais dans la fidélité à ce qui nous motive à avancer, même lorsque personne ne nous observe. J'ai aussi appris à mieux écouter, à ralentir, et à respecter le rythme de la montagne, ainsi que le mien. L'homme que je suis aujourd'hui ne cherche plus à prouver quoi que ce soit. Il cherche à partager.
Après l'Everest, y a-t-il encore des «Everest invisibles» dans votre vie que vous cherchez à gravir ?
Oui, et il est possible qu'ils soient encore plus exigeants.
L'Everest possède une altitude, un itinéraire, une finalité. Mais les «Everest invisibles» sont intérieurs. Ce sont des sommets que l'on ne photographie pas :
• Trouver un équilibre entre ambition et paix intérieure.
• Continuer à progresser sans constamment courir.
• Être présent pour ses proches, après avoir longtemps été absorbé par le dépassement de soi.
• Transmettre, sans imposer ses vues.
• Et parfois, simplement apprendre à être heureux sans avoir besoin de conquérir quoi que ce soit.
Ces défis ne se préparent pas avec un simple plan d'entraînement. Ils demandent du silence, de l'humilité et un regard honnête sur soi-même.
Après l'Everest, il s'agit d'apprendre à vivre avec ce que la montagne a apporté et, parfois, ce qu'elle a pu enlever.
Si vous pouviez adresser un message à la jeunesse marocaine qui doute de ses capacités, quel conseil leur donneriez-vous, à partir de votre propre expérience ?
Un simple message sincère : je suis originaire d’un pays où on laisse souvent croire que certains rêves sont inaccessibles, réservés à une élite, et qu’il faut se contenter de son sort. Or, cette assertion est erronée. J’ai moi-même connu le doute, débuté sans ressources ni assurances. Ma persévérance ne reposait pas sur une certitude, mais sur une conviction profonde : je tenterai ma chance, inlassablement, jusqu’à la réussite en suivant mon chemin. La force ne s’acquiert pas à la naissance, mais se forge par les échecs, la patience et la confiance en soi. Par conséquent, à ceux qui doutent, je conseille de ne pas chercher à plaire ou à impressionner, mais à rester fidèles à leurs aspirations profondes. Qu’il s’agisse d’un rêve, d’un désir ou d’une indignation, peu importe. Il faut nourrir cette flamme, la préserver et avancer, même lentement. Car un jour, sans même vous en apercevoir, vous regarderez derrière vous et contemplerez l’œuvre accomplie, gravée dans le marbre de votre existence.
Ce documentaire tisse votre parcours dans un récit collectif. Qu'est-ce que cela représente pour vous de voir votre histoire individuelle devenir partie d'une mémoire partagée ?
Ce projet de documentaire, produit avec passion par Wanaut, met en lumière des expériences uniques et les tisse avec une grande sensibilité dans un récit commun. Il offre une perspective nouvelle sur des parcours souvent invisibles, révélant toute la profondeur de ce que chacun porte en lui.
Le partage de ces témoignages crée un lien précieux entre les participants, mais aussi avec le spectateur. C’est une invitation à comprendre, à ressentir, à célébrer la richesse de la diversité humaine. Car, même si nos origines, nos chemins et nos vies sont différents, ce qui nous a tous amenés au sommet du monde, c’est la même volonté, la même persévérance.
Ce documentaire nous rappelle que, face aux défis, la force de l’engagement, la capacité à surmonter nos limites sont un langage universel. Le documentaire ne se contente pas de raconter des histoires ; il nous relie. Et en cela, il promet d’être une œuvre profondément touchante et inspirante.
«De l’Atlas au sommet du monde», un récit de dépassement et d'identité
Le documentaire «De l’Atlas au sommet du monde», réalisé par Ferdaous El Ghazali et produit par Wanaut, raconte une aventure humaine hors normes : celle de six alpinistes marocains ayant défié les plus hauts sommets de la planète. À travers les récits croisés de Nacer Ben Abdeljalil, Mehdi El Amezzane, Adil Taibi, et en mettant en avant d'autres figures de l’alpinisme national ayant réalisé l’exploit, le film propose bien plus qu’un récit sportif. Il devient une ode à la montagne comme école de vie, forgeant la ténacité, la discipline et l'humilité. Portés par des voix aux horizons multiples, issus de parcours singuliers, ces alpinistes incarnent une même passion : celle du dépassement de soi et de la quête de sens.Premier Marocain à avoir gravi l'Everest en 2013, Nacer Ben Abdeljalil partage aujourd’hui son expérience en tant que conférencier et explorateur, après avoir aussi atteint le pôle Nord. Adil Taibi, cinquième Marocain au sommet de l’Everest, a gravi plus de 50 sommets à travers le monde, dont le K2 au Pakistan ou encore le McKinley en Alaska, faisant de lui l’un des alpinistes les plus chevronnés du royaume.
Surnommé l’ambassadeur des sommets, Elmehdi Amezzane, banquier et salarié de la Banque Populaire, revendique 73 sommets à son actif, dont trois parmi les plus hauts de chaque continent. C’est lors du retour de Mehdi Amezzane en 2024, après l'ascension de l'Everest, qu’est née cette idée documentaire. C’est lui qui a exprimé le besoin, presque l’urgence, de raconter collectivement ce que signifie vraiment une expédition comme celle de l’Everest.
Entre témoignages intimes, archives inédites et images saisissantes de l’Himalaya, la réalisatrice Ferdaous El Ghazali esquisse une cartographie sensible des motivations profondes de ces explorateurs, tout en ancrant leur histoire dans une mémoire collective marocaine.
Produit sous la houlette d’Ayoub Koutar et Basma Berjaoui, «De l’Atlas au sommet du monde» s’impose comme un geste de mémoire et d’inspiration.
Entre archives inédites, images vertigineuses de l’Himalaya et confidences profondes, le documentaire esquisse une cartographie sensible des rêves et des douleurs, de la ténacité face au danger, et de ce lien viscéral qui unit les alpinistes aux montagnes de l’Atlas.
