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Brahim El Mazned invité au Book Club Le Matin

En partenariat avec l’Agence d’urbanisation et de développement d’Anfa (Auda), le Book Club le Matin a accueilli Brahim El Mazned, activiste et entrepreneur culturel, à discuter de l’ouvrage «L’art des Rways», paru aux éditions Anya.

Fruit de deux années intenses de travail sur le terrain et en studio, assorties de dizaines d’heures de témoignages et d’entretiens passionnants, «L’art des Rways» est un ouvrage de référence faisant suite à l’«Anthologie des Rrways», sortie en 2020. L’initiateur et directeur de l’ouvrage, qui n’est autre que l’expert et entrepreneur culturel Brahim El Mazned, a pris la décision de transformer cette riche matière en un livre durant la période de confinement imposée par la pandémie de Covid-19.



Soutenu par une équipe de chercheurs académiques, El Mazned a plongé avec ardeur dans ce projet. «Cela nous a permis de visionner ces heures de témoignages, de traiter et de trier tous les documents que nous avions, de contacter les bibliothèques nationales à travers le monde, les centres de ressources. Ce travail nous a demandé plus d’un an... Suivi de plusieurs mois dédiés au travail artistique et iconographique», nous apprend Brahim El Mazned.

Qu’est-ce que la Tyrwissa ?

Plus qu’une simple pratique musicale, la Tyrwissa est un art global avec un propos, un rituel, des apparats et une philosophie propre. Bien qu’il soit difficile de situer chronologiquement la naissance exacte de l’art des Rways, on peut se référer aux premiers enregistrements des Rways, pour situer la pratique dans la fin du XIX siècle. Mais l’on peut également identifier ses influences qui remontent à des siècles.

En effet, Brahim El Mazned nous assure que l’art des Rways puise ses racines dans trois éléments. «Le premier élément est celui de l’Ahwach, qui est une pratique amateure collective, avec des danseurs et un Neddam, un poète improvisateur qui dirige le collectif. Mais c’est une pratique qui n’est pas professionnelle», nous explique-t-il. Le deuxième élément est d’ordre religieux, avec «Imazighiyn qui étaient des troubadours qui traversaient le Souss, pendant des années, pour chanter les louanges du prophète. Ce sont plutôt des solitaires qui voyagent avec un Ribab. Puis la troisième composante consiste à Ihiyyadden. Ce sont les acrobates de Sidi Hmad ou Moussa qui sont aussi des troubadours, dans une errance qu’on appelle Amouddou», nous détaille

El Mazned. Les femmes de la Tyrwissa

L’Amouddou ou l’errance est une nécessite de l’art de la Tyrwissa. On peut donc comprendre que pendant longtemps, la pratique était dominée par les hommes. «L’été les Rways montent dans les montagnes et l’hiver ils errent dans les zones plus clémentes, à savoir Draâ, Souss... Les femmes, elles, restent dans des territoires limités et plutôt dans les demeures de notables», nous apprend Brahim El Mazned. Ce n’est que vers les années 1940 que les Raysate commencent à se produire dans l’espace public, notamment à Jamaa El Fna à Marrakech.

Fait intéressant, les textes des Raysate sont souvent considérés comme plus libres et plus fougueux que ceux des Rways, qui observent une certaine pudeur dans l’expression des émotions.

En témoignent les nombreuses images employées pour parler de l’amour ou de l’être aimé. À ce propos, Brahim El Mazned nous invite à apprendre la langue amazighe si l’on veut vraiment connaître l’amour !
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