Le Matin : Le FIFM a passé le cap des 20 ans et tient cette année sa 21ᵉ édition. Quelle est la ligne directrice de la programmation de cette édition ?
Rémi Bonhomme : La programmation de cette 21ᵉ édition du Festival international du film de Marrakech (FIFM) est composée de 71 films en provenance de 32 pays, répartis dans plusieurs sections qui permettent de s'adresser à tous les publics. Chaque année, nous souhaitons montrer le meilleur du cinéma mondial pour offrir aux festivaliers des instants de magie. Les séances de Gala présentent des films qui ont brillé dans de grands festivals internationaux dont certains sont très attendus des cinéphiles.
Cette édition s'ouvrira avec The Order du réalisateur australien Justin Kurzel dont le premier film avait été primé à Marrakech en 2011 et qui était membre du jury du Festival en 2019. Il revient avec un thriller haletant qui offre à Jude Law l'un de ses meilleurs rôles. Les festivaliers pourront également découvrir en soirée de Gala deux films choisis pour représenter leur pays aux Oscars : «Les Graines du figuier sauvage», le puissant plaidoyer pour la liberté de Mohammed Rasoulof ainsi qu’«Everybody Loves Touda» de Nabil Ayouch, portrait d'une femme libre incarnée par une Nesrine Erradi incandescente.
La sélection de cette 21ᵉ édition célèbre le cinéma sous toutes ses formes et toutes ses émotions. Dans la section des séances spéciales, les festivaliers pourront plonger dans des thrillers captivants avec «Conclave» d'Edward Berger et «To a Land Unknown» de Mahdi Fleifel. Des comédies seront aussi à l'honneur avec «Mikado» de Baya Kasmi et le film burlesque «Kill the Jockey» de Luis Ortega.
La programmation du Festival de Marrakech ouvre aussi un espace de réflexion sur le monde. Deux films présentés en première mondiale rendent hommage de grandes figures intellectuelles. Avec Fanon, Jean-Claude Barny signe un biopic de l'un des plus grands penseurs anticolonialistes du XXᵉ siècle. Quant à la documentariste Simone Bitton, elle dévoilera dans le panorama du cinéma marocain, «Les Mille et un jours du Hajj Edmond», portrait de l'écrivain aujourd'hui disparu. Le documentaire est présent à travers 12 films programmés dans différentes sections du festival. Les festivaliers pourront notamment découvrir «Les Filles du Nil» d'Ayman El Amir et Nada Riyadh, lauréat du Prix de l'Œil d'Or lors du dernier Festival de Cannes.
La programmation est également ouverte au jeune public et à un public familial à travers une section dédiée qui sera l'occasion de découvrir l'un des plus beaux films d'animation de l'année, «Flow» de Gints Zilbalodis.
L'Étoile d'or a été remportée par un film marocain l'année dernière. Cette année, des films représentant le monde entier concourent pour ce Prix prestigieux, dont 1 film marocain. Racontez-nous les coulisses de cette sélection d'autant que le FIFM est un tremplin pour les jeunes réalisateurs...
L'image d'Asmae El Moudir recevant l'Étoile d'or des mains de l'actrice oscarisée Jessica Chastain reste l'un des moments forts de la dernière édition. Elle illustre parfaitement la mission de la compétition du Festival de Marrakech, consistant à mettre à l'honneur de jeunes auteurs qui réalisent un premier ou second film en les exposant au regard d'un jury prestigieux. Cette année, le jury présidé par le cinéaste italien à la carrière internationale Luca Guadagnino découvrira 14 films de cinéastes prometteurs. Sélectionner les films d'une compétition dédiée à la découverte des nouvelles voix du cinéma est un poste d'observation passionnant de la jeune création mondiale.
Les films programmés en compétition reflètent les sujets qui préoccupent les jeunes générations de cinéastes à travers le monde, comme la famille ainsi que les conséquences de la guerre et du changement climatique. Plusieurs films dressent le portrait de femmes courageuses et libres comme les jeunes soudanaises filmées par Hind Meddeb dans son documentaire poétique «Soudan, souviens-toi». Les cinéastes en compétition explorent plusieurs genres cinématographiques : le cinéma fantastique, le récit d'anticipation, mais aussi la comédie romantique. Le film marocain de la compétition illustre d'une très belle manière le retour du mélodrame. Avec «La Mer au loin», Saïd Hamich Bellarbi signe un film à la fois bouleversant et lumineux sur l'exil.
Les «Conversations» sont un grand moment de cinéma où cette année participent de grosses pointures à l'instar de Tim Burton, Alfonso Cuaron ou encore Sean Penn... quelles sont vos attentes par rapport à cette section ?
Pour la première fois, le programme des «Conversations» se tiendra dans le Théâtre Meydene situé sur M Avenue où des animations seront organisées à destination du public. Ce nouveau lieu permet d'étendre la présence du Festival dans la ville, mais aussi d'accueillir davantage de festivaliers à venir échanger avec les plus grands noms du cinéma. Le programme des «Conversations» ouvre un espace de dialogue entre le public et les artistes, qui partagent avec une grande générosité leur processus créatif. Ces échanges représentent une occasion rare pour les cinéphiles les plus avertis d'écouter les cinéastes et comédiens qu'ils admirent, aborder des questions de mise en scène, d'écriture ou de direction d'acteurs. Pour les festivaliers les plus jeunes, dont les étudiants en cinéma, ces rencontres peuvent aussi susciter des vocations, car elles offrent la possibilité de mieux comprendre la pratique du métier de cinéaste ou de comédien.
Les 15 «Conversations» proposées cette année réunissent des personnalités d'exception parmi lesquelles Justine Triet, l'une des 3 femmes lauréates d'une Palme d'or, Abderahmane Sissako, l'une des voix les plus importantes du cinéma africain ainsi que le cinéaste culte David Cronenberg et l'immense acteur et réalisateur Sean Penn à qui le Festival rend hommage. Une conversation croisée sera consacrée aux cinéastes Yasmine Benkiran, Alaa Eddine Aljem, Ismaël El Iraki et Kamal Lazraq dont les premiers films ont contribué au nouvel élan du cinéma marocain. La présence de ces talents prometteurs aux côtés des artistes les plus prestigieux illustre parfaitement l'esprit qui anime le Festival de Marrakech : célébrer les grands noms du septième art et révéler les nouvelles voix du cinéma.
Avec les Ateliers de l'Atlas, le Festival a réussi à s'imposer dans la communauté cinématographique de toute la région. Quelles en sont les nouveautés ?
Depuis leur création, les Ateliers de l'Atlas ont été conçus sur mesure pour les professionnels du Maroc et de la région. Le programme est également pensé pour répondre aux exigences des acteurs de l'industrie internationale. Chaque année, les Ateliers de l'Atlas s'enrichissent d'initiatives innovantes afin de rester en phase avec la vitalité créative des cinéastes de la région et une industrie cinématographique mondiale en constant mouvement.
Parrainée par le cinéaste américain Jeff Nichols, cette 7ᵉ édition des Ateliers de l'Atlas s'étend désormais sur cinq jours au lieu de quatre. Cette journée supplémentaire permet de développer notre accompagnement sur les aspects créatifs tels que la direction d’acteur et le travail avec un directeur de la photographie ; mais aussi d'aborder le travail des publics et du marketing afin de préparer les sorties en salle.
Nous lançons également «Atlas Station», un nouveau programme destiné à 10 producteurs et réalisateurs marocains qui souhaitent développer leur carrière à l'international. Les succès récents des films de Sofia Alaoui, Asmae El Moudir, Saïd Hamich Benlarbi ou encore Meryem Benm’Barek représentent de véritables sources d'inspirations pour les jeunes professionnels marocains qui, chaque année, sont plus nombreux à candidater à nos programmes.
Comment le FIFM participe-t-il à faire rayonner le cinéma marocain et le film marocain, que ce soit au niveau de la distribution et de la commercialisation ?
Ces dernières années, le cinéma marocain a émergé de manière très forte à l'international comme en témoignent les sélections régulières de cinéastes nationaux dans les plus grands festivals du monde. La question de la distribution de ces films au Maroc et dans la région représente désormais l'un des enjeux forts des années à venir. Quelque 12 films marocains figurent dans la sélection de cette 21ᵉ édition, dont 8 sont présentées en première mondiale ou régionale. Pour ces derniers, le Festival de Marrakech constitue l'étape cruciale de la première rencontre avec les publics et les journalistes.
Afin de prolonger ce travail d'exposition des films marocain, nous avons créé l'année dernière les Atlas Distribution Awards. Cette initiative inédite dans la région soutient financièrement la sortie de films marocains et régionaux, au Maroc, mais également dans d'autres pays du Moyen-Orient et d'Afrique. Ce soutien permet aux distributeurs marocains de s'engager sur des sorties commerciales plus ambitieuses, mais également d'inciter les distributeurs de la région à diffuser des films marocains dans leurs territoires.
La question de la mobilisation des publics est au cœur des enjeux de distribution. À ce titre, la critique de cinéma joue un rôle très important pour inciter le public à découvrir un film. C'est dans cette perspective que nous avons organisé un premier atelier d’initiation et de perfectionnement à la critique de cinéma qui s’est tenu avec succès en juillet dernier à Casablanca, avec la participation de 15 journalistes en activité au Maroc. À l'occasion de cette 21ᵉ édition, cet Atelier sera décliné à destination de 15 étudiants en cinéma et journalisme.
Pouvez-vous nous dire quelle place occupe le Festival parmi tous les autres de la région, notamment avec la concurrence du Red Sea Festival ?
Le paysage des festivals de cinéma du monde arabe s'est enrichi de plusieurs nouvelles manifestations au cours des dernières années, ce qui reflète la dynamique de développement de l'industrie cinématographique régionale. Le Festival de Marrakech est très respecté pour l'exigence de ses choix et la qualité de sa programmation. Il se distingue par un positionnement unique qui consiste à célébrer les jeunes talents et réunir des cinéastes et comédiens parmi les plus prestigieux. Le Festival est également reconnu pour ses initiatives novatrices à l'attention des professionnels. Depuis leur création en 2018, les Ateliers de l'Atlas se sont rapidement imposés comme un rendez-vous incontournable de l'industrie cinématographique.
La programmation de cette 21ᵉ édition du Festival compte 9 films présentés en première mondiale ou internationale ainsi que 9 films qui représentent leur pays dans la course aux Oscars. La confiance que ces professionnels nous accordent pour nous confier leurs films illustre la place forte qu'occupe le Festival de Marrakech, non seulement dans la région, mais également sur la scène internationale.
Rémi Bonhomme : La programmation de cette 21ᵉ édition du Festival international du film de Marrakech (FIFM) est composée de 71 films en provenance de 32 pays, répartis dans plusieurs sections qui permettent de s'adresser à tous les publics. Chaque année, nous souhaitons montrer le meilleur du cinéma mondial pour offrir aux festivaliers des instants de magie. Les séances de Gala présentent des films qui ont brillé dans de grands festivals internationaux dont certains sont très attendus des cinéphiles.
Cette édition s'ouvrira avec The Order du réalisateur australien Justin Kurzel dont le premier film avait été primé à Marrakech en 2011 et qui était membre du jury du Festival en 2019. Il revient avec un thriller haletant qui offre à Jude Law l'un de ses meilleurs rôles. Les festivaliers pourront également découvrir en soirée de Gala deux films choisis pour représenter leur pays aux Oscars : «Les Graines du figuier sauvage», le puissant plaidoyer pour la liberté de Mohammed Rasoulof ainsi qu’«Everybody Loves Touda» de Nabil Ayouch, portrait d'une femme libre incarnée par une Nesrine Erradi incandescente.
La sélection de cette 21ᵉ édition célèbre le cinéma sous toutes ses formes et toutes ses émotions. Dans la section des séances spéciales, les festivaliers pourront plonger dans des thrillers captivants avec «Conclave» d'Edward Berger et «To a Land Unknown» de Mahdi Fleifel. Des comédies seront aussi à l'honneur avec «Mikado» de Baya Kasmi et le film burlesque «Kill the Jockey» de Luis Ortega.
La programmation du Festival de Marrakech ouvre aussi un espace de réflexion sur le monde. Deux films présentés en première mondiale rendent hommage de grandes figures intellectuelles. Avec Fanon, Jean-Claude Barny signe un biopic de l'un des plus grands penseurs anticolonialistes du XXᵉ siècle. Quant à la documentariste Simone Bitton, elle dévoilera dans le panorama du cinéma marocain, «Les Mille et un jours du Hajj Edmond», portrait de l'écrivain aujourd'hui disparu. Le documentaire est présent à travers 12 films programmés dans différentes sections du festival. Les festivaliers pourront notamment découvrir «Les Filles du Nil» d'Ayman El Amir et Nada Riyadh, lauréat du Prix de l'Œil d'Or lors du dernier Festival de Cannes.
La programmation est également ouverte au jeune public et à un public familial à travers une section dédiée qui sera l'occasion de découvrir l'un des plus beaux films d'animation de l'année, «Flow» de Gints Zilbalodis.
L'Étoile d'or a été remportée par un film marocain l'année dernière. Cette année, des films représentant le monde entier concourent pour ce Prix prestigieux, dont 1 film marocain. Racontez-nous les coulisses de cette sélection d'autant que le FIFM est un tremplin pour les jeunes réalisateurs...
L'image d'Asmae El Moudir recevant l'Étoile d'or des mains de l'actrice oscarisée Jessica Chastain reste l'un des moments forts de la dernière édition. Elle illustre parfaitement la mission de la compétition du Festival de Marrakech, consistant à mettre à l'honneur de jeunes auteurs qui réalisent un premier ou second film en les exposant au regard d'un jury prestigieux. Cette année, le jury présidé par le cinéaste italien à la carrière internationale Luca Guadagnino découvrira 14 films de cinéastes prometteurs. Sélectionner les films d'une compétition dédiée à la découverte des nouvelles voix du cinéma est un poste d'observation passionnant de la jeune création mondiale.
Les films programmés en compétition reflètent les sujets qui préoccupent les jeunes générations de cinéastes à travers le monde, comme la famille ainsi que les conséquences de la guerre et du changement climatique. Plusieurs films dressent le portrait de femmes courageuses et libres comme les jeunes soudanaises filmées par Hind Meddeb dans son documentaire poétique «Soudan, souviens-toi». Les cinéastes en compétition explorent plusieurs genres cinématographiques : le cinéma fantastique, le récit d'anticipation, mais aussi la comédie romantique. Le film marocain de la compétition illustre d'une très belle manière le retour du mélodrame. Avec «La Mer au loin», Saïd Hamich Bellarbi signe un film à la fois bouleversant et lumineux sur l'exil.
Les «Conversations» sont un grand moment de cinéma où cette année participent de grosses pointures à l'instar de Tim Burton, Alfonso Cuaron ou encore Sean Penn... quelles sont vos attentes par rapport à cette section ?
Pour la première fois, le programme des «Conversations» se tiendra dans le Théâtre Meydene situé sur M Avenue où des animations seront organisées à destination du public. Ce nouveau lieu permet d'étendre la présence du Festival dans la ville, mais aussi d'accueillir davantage de festivaliers à venir échanger avec les plus grands noms du cinéma. Le programme des «Conversations» ouvre un espace de dialogue entre le public et les artistes, qui partagent avec une grande générosité leur processus créatif. Ces échanges représentent une occasion rare pour les cinéphiles les plus avertis d'écouter les cinéastes et comédiens qu'ils admirent, aborder des questions de mise en scène, d'écriture ou de direction d'acteurs. Pour les festivaliers les plus jeunes, dont les étudiants en cinéma, ces rencontres peuvent aussi susciter des vocations, car elles offrent la possibilité de mieux comprendre la pratique du métier de cinéaste ou de comédien.
Les 15 «Conversations» proposées cette année réunissent des personnalités d'exception parmi lesquelles Justine Triet, l'une des 3 femmes lauréates d'une Palme d'or, Abderahmane Sissako, l'une des voix les plus importantes du cinéma africain ainsi que le cinéaste culte David Cronenberg et l'immense acteur et réalisateur Sean Penn à qui le Festival rend hommage. Une conversation croisée sera consacrée aux cinéastes Yasmine Benkiran, Alaa Eddine Aljem, Ismaël El Iraki et Kamal Lazraq dont les premiers films ont contribué au nouvel élan du cinéma marocain. La présence de ces talents prometteurs aux côtés des artistes les plus prestigieux illustre parfaitement l'esprit qui anime le Festival de Marrakech : célébrer les grands noms du septième art et révéler les nouvelles voix du cinéma.
Avec les Ateliers de l'Atlas, le Festival a réussi à s'imposer dans la communauté cinématographique de toute la région. Quelles en sont les nouveautés ?
Depuis leur création, les Ateliers de l'Atlas ont été conçus sur mesure pour les professionnels du Maroc et de la région. Le programme est également pensé pour répondre aux exigences des acteurs de l'industrie internationale. Chaque année, les Ateliers de l'Atlas s'enrichissent d'initiatives innovantes afin de rester en phase avec la vitalité créative des cinéastes de la région et une industrie cinématographique mondiale en constant mouvement.
Parrainée par le cinéaste américain Jeff Nichols, cette 7ᵉ édition des Ateliers de l'Atlas s'étend désormais sur cinq jours au lieu de quatre. Cette journée supplémentaire permet de développer notre accompagnement sur les aspects créatifs tels que la direction d’acteur et le travail avec un directeur de la photographie ; mais aussi d'aborder le travail des publics et du marketing afin de préparer les sorties en salle.
Nous lançons également «Atlas Station», un nouveau programme destiné à 10 producteurs et réalisateurs marocains qui souhaitent développer leur carrière à l'international. Les succès récents des films de Sofia Alaoui, Asmae El Moudir, Saïd Hamich Benlarbi ou encore Meryem Benm’Barek représentent de véritables sources d'inspirations pour les jeunes professionnels marocains qui, chaque année, sont plus nombreux à candidater à nos programmes.
Comment le FIFM participe-t-il à faire rayonner le cinéma marocain et le film marocain, que ce soit au niveau de la distribution et de la commercialisation ?
Ces dernières années, le cinéma marocain a émergé de manière très forte à l'international comme en témoignent les sélections régulières de cinéastes nationaux dans les plus grands festivals du monde. La question de la distribution de ces films au Maroc et dans la région représente désormais l'un des enjeux forts des années à venir. Quelque 12 films marocains figurent dans la sélection de cette 21ᵉ édition, dont 8 sont présentées en première mondiale ou régionale. Pour ces derniers, le Festival de Marrakech constitue l'étape cruciale de la première rencontre avec les publics et les journalistes.
Afin de prolonger ce travail d'exposition des films marocain, nous avons créé l'année dernière les Atlas Distribution Awards. Cette initiative inédite dans la région soutient financièrement la sortie de films marocains et régionaux, au Maroc, mais également dans d'autres pays du Moyen-Orient et d'Afrique. Ce soutien permet aux distributeurs marocains de s'engager sur des sorties commerciales plus ambitieuses, mais également d'inciter les distributeurs de la région à diffuser des films marocains dans leurs territoires.
La question de la mobilisation des publics est au cœur des enjeux de distribution. À ce titre, la critique de cinéma joue un rôle très important pour inciter le public à découvrir un film. C'est dans cette perspective que nous avons organisé un premier atelier d’initiation et de perfectionnement à la critique de cinéma qui s’est tenu avec succès en juillet dernier à Casablanca, avec la participation de 15 journalistes en activité au Maroc. À l'occasion de cette 21ᵉ édition, cet Atelier sera décliné à destination de 15 étudiants en cinéma et journalisme.
Pouvez-vous nous dire quelle place occupe le Festival parmi tous les autres de la région, notamment avec la concurrence du Red Sea Festival ?
Le paysage des festivals de cinéma du monde arabe s'est enrichi de plusieurs nouvelles manifestations au cours des dernières années, ce qui reflète la dynamique de développement de l'industrie cinématographique régionale. Le Festival de Marrakech est très respecté pour l'exigence de ses choix et la qualité de sa programmation. Il se distingue par un positionnement unique qui consiste à célébrer les jeunes talents et réunir des cinéastes et comédiens parmi les plus prestigieux. Le Festival est également reconnu pour ses initiatives novatrices à l'attention des professionnels. Depuis leur création en 2018, les Ateliers de l'Atlas se sont rapidement imposés comme un rendez-vous incontournable de l'industrie cinématographique.
La programmation de cette 21ᵉ édition du Festival compte 9 films présentés en première mondiale ou internationale ainsi que 9 films qui représentent leur pays dans la course aux Oscars. La confiance que ces professionnels nous accordent pour nous confier leurs films illustre la place forte qu'occupe le Festival de Marrakech, non seulement dans la région, mais également sur la scène internationale.