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«Complice» : Mohamed Aligod rencontre son alter ego

L’architecte urbaniste et artiste-peintre Mohamed Aligod signe «Complice», un récit auto-édité qui plonge dans les méandres de la perte de l’autre, pour se retrouver soi-même.

Mohamed Aligod.
Mohamed Aligod.
La vie nous réserve parfois des épreuves bouleversantes, qui nous obligent à réévaluer notre existence. La perte d’un être cher, surtout d’un partenaire de vie, plonge l’endeuillé dans un abîme de douleur où chaque recoin de la maison évoque un souvenir. C’est dans cet océan de chagrin que Mohamed Aligod se retrouve acculé à une introspection profonde.

En fouillant parmi ses souvenirs, l’auteur retrouve de vieux écrits, témoignant des péripéties de sa vie passée. Cette découverte suscite en lui des interrogations existentielles sur la nature de la vie, de la mort, de l’âme et de l’au-delà. Guidé par la curiosité, le narrateur se lance dans l’exploration de ces écrits, en quête de réponses qui pourraient apaiser son âme tourmentée. Cet exercice le mène à une profonde découverte de lui-même et de ses émotions les plus intimes.

Spinoza, Platon Et l’alter ego

Quelle étrange idée que de se figurer mort pour retrouver le véritable sens de la vie ! C’est précisément le scénario imaginé par Mohamed Aligod, se réveillant dans un paradis imaginaire, ou du moins une représentation de ce à quoi il pourrait ressembler. Pour lui, c’est un lieu où se réunissent les plus grands penseurs, philosophes et poètes de l’histoire humaine : une opportunité pour l’auteur d’engager des débats sur l’état actuel du monde avec des esprits brillants. Son récit est jalonné de citations, de mots d’esprit et d’idées puisés chez ses idoles, des questionnements philosophiques qui nourrissent son esprit.

Cependant, parmi toutes ces rencontres, la plus cruciale reste celle avec sa propre conscience. Aligod a trouvé un moyen de se confronter à son alter ego, une manière d’éclairer les zones d’ombre de sa mémoire, de se réconcilier avec lui-même, de faire la paix avec son passé avec du recul et de la sérénité.

Relire son passé Aligod sollicite des souvenirs en vrac. C’est pour lui l’occasion de se raconter, en partageant des expériences vécues, des perceptions gardés et des réflexions de l’époque. L’auteur offre par exemple une réflexion intéressante sur son «handicap» physique, lié à son hémiplégie. Ce qui ressort de son expérience, c’est une transformation profonde. Ses sens se sont décuplés, l’ouvrant à des dimensions sensorielles insoupçonnées auparavant. En somme, son «handicap» se révèle être bien plus qu’une limitation physique, il devient le catalyseur d’une existence enrichie et éclairée.

Au fil de ses réminiscences, Aligod partage des anecdotes de voyages à travers le monde, où rencontres et aventures laissent une empreinte indélébile dans sa mémoire. Il évoque aussi des expériences paranormales qui défient toujours son entendement. Cependant, il consacre de longues pages à des sujets plus sombres, comme l’incivisme, la pression sociale, mais aussi des phénomènes abjects comme l’esclavage, le racisme et l’eugénisme.

Architecte de métier et artiste-peintre d’occupation, Mohamed Aligod s’est exprimé cette fois-ci avec des mots, comme on parle dans une langue nouvelle, avec prudence et respect. Il n’en demeure pas moins qu’il livre de très beaux passages à méditer et à citer.
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