Les projections au Festival international du film de femmes de Salé (FIFFS) s'enchaînent jusqu’au 28 septembre, captivant un public de plus en plus «impressionné» par la qualité des films présentés. Avec leur sensibilité, les réalisatrices participant à la compétition officielle «Fiction» parviennent à toucher le cœur des spectateurs, transformant le festival en un véritable espace d'échange et d'émerveillement. Les spectateurs, plongés dans l'univers créatif des réalisatrices, ne peuvent s'empêcher d'applaudir à la fin de chaque projection.
Chaque projection est un rappel que le cinéma est un miroir de la société, et les films présentés cette année le prouvent avec brio. «Le choix des films présentés dans le cadre du FIFFS 2024 a été orchestré avec excellence», souligne le réalisateur Abdelhaï Laraki.
«Triple A» et «Indivision», représentant le Maroc, retiennent particulièrement l’attention, suscitant des discussions passionnées dans les couloirs du festival. Ces récits puissants dépeints à l'écran résonnent profondément, révélant la richesse des histoires féminines.
Réalisé par Jihane El Bahhar, «Triple A» nous plonge dans les défis et les aspirations de trois femmes marocaines. Le film apporte un nouveau regard sur des choix de vie. Les visuels et la narration authentique captivent le public, tout en posant un regard critique sur les normes sociales. Ce drame qui mêle sérieux et satire pour offrir une perspective artistique audacieuse sur les questions de marginalisation sociale et économique. Le film raconte l’histoire de personnages vivant en marge de la société, cherchant à échapper à leurs conditions difficiles et à réaliser leurs ambitions malgré les défis auxquels ils sont confrontés. Avec ce film, El Bahhar propose une mise en scène maîtrisée, mélangeant des moments dramatiques poignants. Néanmoins, certaines performances manquaient de crédibilité, tandis que d'autres ont tendu vers une caricature excessive de leurs personnages, atténuant ainsi l'impact émotionnel des récits. «Triple A» participe aussi à la compétition officielle au quarantième Festival international du film d'Alexandrie qui se tiendra du 1er au 5 octobre prochain. Il représente le Maroc à la compétition officielle – Longs métrages des pays méditerranéens et la compétition des longs métrages arabes portant le nom de «Nour El Sherif».
D'autre part, «Indivision», signé Leïla Kilani traite des thèmes complexes de notre époque comme la propriété, la crise écologique et la lutte de classes. Ce film explore comment les différences de perception et de valeurs peuvent affecter les relations familiales. La force du récit réside dans sa capacité à toucher des cordes sensibles, faisant résonner l'expérience universelle des conflits familiaux.
Le film se tourne dans les collines de Tanger, au centre de la forêt se dresse une demeure décatie : «La Mansouria». Lina y vit avec son père Anis, sa grand-mère Amina, et la «bonne» Chinwiya. Le père et la fille ont une passion : les oiseaux. C’est l’été. Amina a accepté d’organiser une noce pour la famille. Amina pousse sa famille à accepter une offre immobilière qui les rendra tous milliardaires. Anis refuse de vendre. Pire : il renonce à son droit à la propriété. Il veut faire de sa part une donation pour l’éternité aux oiseaux. Et soudain, le vent tourne : Un premier feu, dont on ignore l’origine, part des collines. Une pluie d’oiseaux s’abat sur la forêt... Dans ce film, Leïla Kilani attire l’attention sur la destruction de la biosphère. Ces deux films illustrent le talent et la vision des réalisatrices marocaines. Le Festival offre une plateforme pour ces voix souvent favorisant ainsi une diversité narrative qui enrichit le paysage cinématographique marocain et international.
On y a présenté un regard croisé d’un homme et d’une femme sur la question du genre au cinéma, leurs expériences dans le cinéma et leur apport respectif. Dans les œuvres de l’auteur-réalisateur Abdelhaï Laraki , les personnages féminins occupent une place centrale et sont au cœur du récit : en quête d’amour et de justice dans «Parfum de Mer» (2007), en quête d’identité et de vérité dans «Mona Saber» (2001), de soumise à révoltée : libération par l’amour dans «Love in The Medina» (2012), la place de la femme dans la lutte de libération nationale dans «Fez Summer 55».
Toutes ses femmes complexes et protéiformes ont en commun le refus de toute forme de diktat. Elles portent en elles l’espoir d’une société meilleure basée sur l’équité, l’égalité, le respect et l’amour. Dans «Fez Summer 55», projeté dans le cadre du FIFFS 2024, Laraki met sous projecteur des femmes qui ont participé la période charnière de la lutte pour l’Indépendance. À la fin de sa projection, le film a suscité différentes émotions chez le public. «Fez Summer 55» rappelle les histoires sur ces femmes et hommes qui se sont battus pour l’Indépendance et le retour du Sultan. «À travers ce film, je propose une vision sur la lutte pour l’indépendance, via le personnage du petit Kamal qui vit à Fès. On y rencontre des personnages féminins qui ont participé à ce mouvement. Au début du film, on voit une femme qui nettoie le sol. Le même personnage est aperçu à la fin portant le drapeau marocain dans une marche pour l’indépendance du Maroc», explique Abdelhaï Laraki. Kamal, âgé de 11 ans, est le fil conducteur du film. Il représente un nouveau départ alors que la femme est le symbole de l’émancipation et de la révolution. Grâce à son récit, Laraki présente une histoire humaine et universelle.Rappelons que le film se tourne en été 1955. Kamal, 11 ans, fils d’un modeste artisan de la médina de Fès, vit les derniers mois du Maroc sous Protectorat français. Mû par un amour platonique pour sa voisine de terrasse, Aïcha 18 ans engagée aux côtés de ses camarades étudiants-résistants de l’Université Qaraouiyine, Kamal découvre et participe avec eux à la lutte pour l’Indépendance et le retour du Sultan Mohammed Ben Youssef.
Dans ce film, Fanny, 17 ans, timide et sensible, peine à se faire des amis de son âge. Lorsqu’elle part en Allemagne pour un séjour linguistique, elle rencontre sa correspondante Lena, une adolescente qui rêve de s’engager politiquement. Fanny est troublée. Pour plaire à Lena, elle est prête à tout.
Claire Burger a déjà à son compte le court métrage «C’est gratuit pour les filles». Co-réalisé avec Marie Amachoukeli, il a remporté le Prix du Meilleur court métrage aux César 2010.«Party Girl», son premier long métrage, co-réalisé avec Marie Amachoukeli et Samuel Theis, a ouvert «Un Certain regard» à Cannes en 2014, où il a obtenu la Caméra d’Or. En 2018, elle a écrit et réalisé «C’est ça l’amour», récompensé du Prix du Meilleur film aux Venice Days. Sélectionné en compétition à la Berlinale 2024, «Langue étrangère» est son troisième long métrage.
Chaque projection est un rappel que le cinéma est un miroir de la société, et les films présentés cette année le prouvent avec brio. «Le choix des films présentés dans le cadre du FIFFS 2024 a été orchestré avec excellence», souligne le réalisateur Abdelhaï Laraki.
«Triple A» et «Indivision», représentant le Maroc, retiennent particulièrement l’attention, suscitant des discussions passionnées dans les couloirs du festival. Ces récits puissants dépeints à l'écran résonnent profondément, révélant la richesse des histoires féminines.
Réalisé par Jihane El Bahhar, «Triple A» nous plonge dans les défis et les aspirations de trois femmes marocaines. Le film apporte un nouveau regard sur des choix de vie. Les visuels et la narration authentique captivent le public, tout en posant un regard critique sur les normes sociales. Ce drame qui mêle sérieux et satire pour offrir une perspective artistique audacieuse sur les questions de marginalisation sociale et économique. Le film raconte l’histoire de personnages vivant en marge de la société, cherchant à échapper à leurs conditions difficiles et à réaliser leurs ambitions malgré les défis auxquels ils sont confrontés. Avec ce film, El Bahhar propose une mise en scène maîtrisée, mélangeant des moments dramatiques poignants. Néanmoins, certaines performances manquaient de crédibilité, tandis que d'autres ont tendu vers une caricature excessive de leurs personnages, atténuant ainsi l'impact émotionnel des récits. «Triple A» participe aussi à la compétition officielle au quarantième Festival international du film d'Alexandrie qui se tiendra du 1er au 5 octobre prochain. Il représente le Maroc à la compétition officielle – Longs métrages des pays méditerranéens et la compétition des longs métrages arabes portant le nom de «Nour El Sherif».
D'autre part, «Indivision», signé Leïla Kilani traite des thèmes complexes de notre époque comme la propriété, la crise écologique et la lutte de classes. Ce film explore comment les différences de perception et de valeurs peuvent affecter les relations familiales. La force du récit réside dans sa capacité à toucher des cordes sensibles, faisant résonner l'expérience universelle des conflits familiaux.
Le film se tourne dans les collines de Tanger, au centre de la forêt se dresse une demeure décatie : «La Mansouria». Lina y vit avec son père Anis, sa grand-mère Amina, et la «bonne» Chinwiya. Le père et la fille ont une passion : les oiseaux. C’est l’été. Amina a accepté d’organiser une noce pour la famille. Amina pousse sa famille à accepter une offre immobilière qui les rendra tous milliardaires. Anis refuse de vendre. Pire : il renonce à son droit à la propriété. Il veut faire de sa part une donation pour l’éternité aux oiseaux. Et soudain, le vent tourne : Un premier feu, dont on ignore l’origine, part des collines. Une pluie d’oiseaux s’abat sur la forêt... Dans ce film, Leïla Kilani attire l’attention sur la destruction de la biosphère. Ces deux films illustrent le talent et la vision des réalisatrices marocaines. Le Festival offre une plateforme pour ces voix souvent favorisant ainsi une diversité narrative qui enrichit le paysage cinématographique marocain et international.
Le réalisateur Abdelhaï Laraki, invité du FIFFS 2024
Le dix-septième Festival international de film de femmes de Salé (FIFFS) a invité, dans le cadre de «Dialogue de cinéaste», le réalisateur Abdelhaï Laraki (Maroc), la productrice Caroline Locardi (Italie) et la comédienne Amal Ayouch (Maroc). Ce débat était l’occasion de mettre en lumière la dialectique des personnages masculins et féminins du cinéma de Abdelhaï Laraki.On y a présenté un regard croisé d’un homme et d’une femme sur la question du genre au cinéma, leurs expériences dans le cinéma et leur apport respectif. Dans les œuvres de l’auteur-réalisateur Abdelhaï Laraki , les personnages féminins occupent une place centrale et sont au cœur du récit : en quête d’amour et de justice dans «Parfum de Mer» (2007), en quête d’identité et de vérité dans «Mona Saber» (2001), de soumise à révoltée : libération par l’amour dans «Love in The Medina» (2012), la place de la femme dans la lutte de libération nationale dans «Fez Summer 55».
Toutes ses femmes complexes et protéiformes ont en commun le refus de toute forme de diktat. Elles portent en elles l’espoir d’une société meilleure basée sur l’équité, l’égalité, le respect et l’amour. Dans «Fez Summer 55», projeté dans le cadre du FIFFS 2024, Laraki met sous projecteur des femmes qui ont participé la période charnière de la lutte pour l’Indépendance. À la fin de sa projection, le film a suscité différentes émotions chez le public. «Fez Summer 55» rappelle les histoires sur ces femmes et hommes qui se sont battus pour l’Indépendance et le retour du Sultan. «À travers ce film, je propose une vision sur la lutte pour l’indépendance, via le personnage du petit Kamal qui vit à Fès. On y rencontre des personnages féminins qui ont participé à ce mouvement. Au début du film, on voit une femme qui nettoie le sol. Le même personnage est aperçu à la fin portant le drapeau marocain dans une marche pour l’indépendance du Maroc», explique Abdelhaï Laraki. Kamal, âgé de 11 ans, est le fil conducteur du film. Il représente un nouveau départ alors que la femme est le symbole de l’émancipation et de la révolution. Grâce à son récit, Laraki présente une histoire humaine et universelle.Rappelons que le film se tourne en été 1955. Kamal, 11 ans, fils d’un modeste artisan de la médina de Fès, vit les derniers mois du Maroc sous Protectorat français. Mû par un amour platonique pour sa voisine de terrasse, Aïcha 18 ans engagée aux côtés de ses camarades étudiants-résistants de l’Université Qaraouiyine, Kamal découvre et participe avec eux à la lutte pour l’Indépendance et le retour du Sultan Mohammed Ben Youssef.
«Langue étrangère», un film sur les tourments de l'adolescence
Le film «Langue étrangère», produit par la France, l'Allemagne et la Belgique, est présenté au FIFFS 2024 dans le cadre de la compétition officielle fiction. Signé par la scénariste et réalisatrice française Claire Burger, ce teen-movie explore les tourments de l’adolescence. Il aborde beaucoup de sujets dans leur complexité comme la peur de soi et les conflits intergénérationnels. Il fait le portrait d’une génération européenne qui se cherche et essaie de marquer sa différence.Dans ce film, Fanny, 17 ans, timide et sensible, peine à se faire des amis de son âge. Lorsqu’elle part en Allemagne pour un séjour linguistique, elle rencontre sa correspondante Lena, une adolescente qui rêve de s’engager politiquement. Fanny est troublée. Pour plaire à Lena, elle est prête à tout.
Claire Burger a déjà à son compte le court métrage «C’est gratuit pour les filles». Co-réalisé avec Marie Amachoukeli, il a remporté le Prix du Meilleur court métrage aux César 2010.«Party Girl», son premier long métrage, co-réalisé avec Marie Amachoukeli et Samuel Theis, a ouvert «Un Certain regard» à Cannes en 2014, où il a obtenu la Caméra d’Or. En 2018, elle a écrit et réalisé «C’est ça l’amour», récompensé du Prix du Meilleur film aux Venice Days. Sélectionné en compétition à la Berlinale 2024, «Langue étrangère» est son troisième long métrage.