Salué par les critiques, plusieurs fois primé, reconnu au Maroc et à l'étranger, Malek Akhmiss est un acteur et comédien dont le talent ne fait pas débat et dont la réputation ne s’est pas fondée sur des rixes virtuelles ou des apparitions éclair. Malgré cette reconnaissance, l’artiste affronte les mêmes difficultés que la grande majorité des acteurs et actrices au Maroc : des opportunités rares et un soutien institutionnel limité. Fort de son expérience, Malek Akhmiss met en lumière les obstacles qui freinent le développement du théâtre et du cinéma marocains, tout en proposant des pistes pour redonner un souffle à ce secteur en pleine asphyxie.
Pauvre théâtre
Amoureux inconditionnel des planches, Malek Akhmiss dénonce l'absence d'un véritable statut pour les comédiens au Maroc ou un système à l’image de l'intermittence de spectacle, qui garantirait une certaine sécurité financière aux artistes entre deux projets. Il reconnaît qu’avec des opportunités de travail rares et éparses, il est impossible pour un comédien marocain de cumuler un nombre d’heures aussi important qu’en France, mais «entre deux projets, les comédiens peuvent faire des ateliers de théâtre dans les centres culturels, dans les collèges et les lycées, ou en entreprise, pour prétendre à ce statut et pour reconduire le public vers le théâtre, une habitude qu’on a perdue au fil du temps», se désole-t-il.
Alors que l’ouverture des grands théâtres de Rabat et de Casablanca peut survenir à tout moment, l’absence de création pérenne et soutenue présente une faille à combler au plus vite. «Pour moi, les deux grands théâtres doivent avoir chacun une troupe permanente de plusieurs dizaines d’acteurs, qui travaillent sur plusieurs spectacles en parallèle. Nous avons les ressources humaines pour cela. Cela fait cinq ans que le théâtre marocain rafle des Prix en Égypte, en Irak ou en Tunisie. Il faut que les moyens financiers suivent», affirme l’artiste. Ces moyens-là, le ministère de la Culture seul est incapable de les fournir, à moins qu’il ne crée une institution dotée d'un budget solide, à l’image du Centre cinématographique marocain (CCM). Malek Akhmiss croit également en l'importance du support du mécénat privé et en appelle aux fondations des banques pour soutenir le théâtre comme elles soutiennent les arts plastiques. «Le Maroc avance de façon palpable, mais sans culture, nous n'existons pas en tant que nation. Le théâtre, comme le cinéma, peut faire rayonner le pays à l'international», affirme Akhmiss.
Alors que l’ouverture des grands théâtres de Rabat et de Casablanca peut survenir à tout moment, l’absence de création pérenne et soutenue présente une faille à combler au plus vite. «Pour moi, les deux grands théâtres doivent avoir chacun une troupe permanente de plusieurs dizaines d’acteurs, qui travaillent sur plusieurs spectacles en parallèle. Nous avons les ressources humaines pour cela. Cela fait cinq ans que le théâtre marocain rafle des Prix en Égypte, en Irak ou en Tunisie. Il faut que les moyens financiers suivent», affirme l’artiste. Ces moyens-là, le ministère de la Culture seul est incapable de les fournir, à moins qu’il ne crée une institution dotée d'un budget solide, à l’image du Centre cinématographique marocain (CCM). Malek Akhmiss croit également en l'importance du support du mécénat privé et en appelle aux fondations des banques pour soutenir le théâtre comme elles soutiennent les arts plastiques. «Le Maroc avance de façon palpable, mais sans culture, nous n'existons pas en tant que nation. Le théâtre, comme le cinéma, peut faire rayonner le pays à l'international», affirme Akhmiss.
La dualité ciné/télé
S’il sort à peine d’un tournage avec le réalisateur franco-marocain Chaouki Eloufir, cela fait six années que l’on n’a pas vu Malek Akhmiss au petit écran. Et pour cause, le succès au cinéma peut se transformer en obstacle pour travailler à la télévision ! «Les producteurs, craignant que les acteurs de cinéma soient plus exigeants sur les projets et les rémunérations, préfèrent souvent les ignorer. Ce sont des rumeurs infondées le plus souvent. C’est pire quand on a été primé. C’en est presque drôle !», raille-t-il, sans amertume.
De plus, Akhmiss critique le manque de solidarité entre les acteurs qui ne s’organisent pas en syndicats sérieux et qui, le plus souvent, font montre d’un individualisme incompatible avec les valeurs de l’art, en mettant la main sur tous les projets. En outre, les producteurs tendent souvent à la paresse et préfèrent aujourd'hui miser sur les influenceurs des réseaux sociaux, plutôt que sur la qualité artistique. «Que l’on soit clair : Je n’ai rien contre les talents émergents du web, car l’art est ouvert à tout le monde. Cependant, une formation devrait être obligatoire pour prendre part à un projet. Il y a des dizaines d’ateliers au Maroc et encore plus à l’étranger pour les influenceurs les plus nantis. Parce que c’est non seulement injuste, mais souvent risible de voir quelqu’un balbutier devant la caméra, alors qu’il y a des compétences qui ont dédié leur vie à l’art et qui chôment», se désole Akhmiss.
Face à ces défis, l’artiste prône la polyvalence. «Un acteur ne doit pas avoir plusieurs cordes à son arc, mais plusieurs arcs dans sa besace», dit-il. Pour s'adapter aux réalités du marché, il encourage les artistes à se former dans d'autres disciplines, comme «l'animation d'ateliers de théâtre, de conte, de prise de parole en public, ou encore d’acting face caméra... Il faut bouger, car l’inertie est fatale. Et pour cela, une culture solide est la clé», dit-il. Dans un environnement où les opportunités sont rares et la concurrence féroce, cette diversification est devenue une nécessité pour espérer vivre de son art au Maroc. Pour Malek Akhmiss, quand on est artiste, on l'est à plein temps et non au gré des tendances du marché.
De plus, Akhmiss critique le manque de solidarité entre les acteurs qui ne s’organisent pas en syndicats sérieux et qui, le plus souvent, font montre d’un individualisme incompatible avec les valeurs de l’art, en mettant la main sur tous les projets. En outre, les producteurs tendent souvent à la paresse et préfèrent aujourd'hui miser sur les influenceurs des réseaux sociaux, plutôt que sur la qualité artistique. «Que l’on soit clair : Je n’ai rien contre les talents émergents du web, car l’art est ouvert à tout le monde. Cependant, une formation devrait être obligatoire pour prendre part à un projet. Il y a des dizaines d’ateliers au Maroc et encore plus à l’étranger pour les influenceurs les plus nantis. Parce que c’est non seulement injuste, mais souvent risible de voir quelqu’un balbutier devant la caméra, alors qu’il y a des compétences qui ont dédié leur vie à l’art et qui chôment», se désole Akhmiss.
Face à ces défis, l’artiste prône la polyvalence. «Un acteur ne doit pas avoir plusieurs cordes à son arc, mais plusieurs arcs dans sa besace», dit-il. Pour s'adapter aux réalités du marché, il encourage les artistes à se former dans d'autres disciplines, comme «l'animation d'ateliers de théâtre, de conte, de prise de parole en public, ou encore d’acting face caméra... Il faut bouger, car l’inertie est fatale. Et pour cela, une culture solide est la clé», dit-il. Dans un environnement où les opportunités sont rares et la concurrence féroce, cette diversification est devenue une nécessité pour espérer vivre de son art au Maroc. Pour Malek Akhmiss, quand on est artiste, on l'est à plein temps et non au gré des tendances du marché.