Le Matin : Vous venez de commencer votre tournée au Maroc pour parler du roman «Une somme humaine». Comment s’est passée la première étape à Oujda ?
Makenzy Orcel : Il y avait une bonne ambiance. Le public était ravi. Pour ceux qui ont déjà lu le roman, ils disent avoir fait une belle expérience.
Avec «Une somme humaine», vous avez voyagé partout dans le monde...
Ce qui m’arrive est très rare, je ne m’y attendais pas. Je sens que ceci ne va pas s’arrêter tout de suite. Je reçois des invitations d’instituts et d’universités de différents pays. Mon éditrice n’en revient pas. On reçoit des invitations de partout.
Ce succès est aussi une grande responsabilité par rapport aux livres qui suivront «Une somme humaine» ?
Chaque livre a une vie. Avant «Une somme humaine», j’avais écrit plusieurs livres, dont je suis fier comme l’empereur. C’est «Une somme humaine» qui a su trouver la voie du succès, mais à chaque fois que j’écris, je suis fier de mes livres. Je fais un livre sur le retour de l’écrivain dans le quartier de son enfance, c’est quelque chose qui me traverse l’esprit depuis que j’ai commencé les voyages et que je retrouve des souvenirs qui me rappellent mon enfance. Ce livre n’a rien à voir avec «Une somme humaine», c’est un autre niveau de langue, d’autres thématiques et une autre complexité. Ce sera différent d’«Une somme humaine» et je pense aussi que ça va réussir.
Quelle est votre relation avec la mort ? Est-ce qu’elle vous inspire ou vous fait-elle peur ?
La mort inquiète l’être humain. On fait tout pour ne pas mourir. C’est une interrogation à laquelle chacun tente de répondre avec son vécu. Pour moi, je l’ai rencontré tôt dans ma vie. La mort confirme la fin de l’existence, de la vie sociale... Sans carrière, sans amis, sans aimer et être aimé on n’a pas de vie. C’est aussi une forme de mort. La mort et moi, on a vécu ensemble, mais on ne s’est jamais regardé avant «Une somme humaine». Avec ce livre, elle m’a livré ses formes sociologiques, philosophiques... Elle m’a ouvert ses galaxies pour visiter ces lieux mystérieux. Ce livre est une façon de vivre à la fois ce qui est dans la vie et ce qui est derrière le regard. À partir du moment où on perd son moment, on n’est plus vivant. Ce livre est une sorte de contradiction avec la mort, la vie, le jour, la nuit... c’est une façon de mettre les extrêmes ensemble.
Dans «Une somme humaine», on remarque que le choix des mots est important pour vous...
La langue est la colonne vertébrale, c’est ce qui permet de raconter tous les récits et leur permet d’exister. C’est la langue qui nous rassemble. Grâce à elle, la littérature nous touche. La richesse de la langue permet de nourrir les personnages pour qu’il ne se fatiguent pas, pour qu’il ne soient pas pâles, fades. L’auteur peut chercher dans les légendes, les comptes, la sociologie, afin de donner de l’énergie à ses personnages.
Vous parlez de personnes qui ne sont pas à leurs places, ce livre nous pousse à se poser plusieurs interrogations existentielles ?
Il faut s’interroger sur sa place, sur la trace qu’on laisse dans la vie, sur où on va... Il vaut mieux poser ces questions tout de suite, plutôt qu’à la fin. Parfois, il y a des questions sans réponse, mais il faut toujours s’interroger.
Est-il difficile de se mettre à la place de quelqu’un d’autre pour raconter une autobiographie imaginaire ?
C’est ce que j’ai toujours fait dans mes livres. Il y a des écrivains qui s’intéressent à eux-mêmes. Moi, c’est la projection qui me convient le plus. Je préfère le fait de regarder le monde à travers l’autre, qui est aussi mon regard. C’est une sorte d’apprentissage à passer la parole.
Des projets à venir ?
J’ai terminé un recueil de poèmes. Il sortira peut-être l’année prochaine. Il y a aussi un autre projet que je préfère garder secret pour l’instant.
• Le 3 février à 17 h 30 à la médiathèque de l’Institut français de Fès.
• Le 8 février à l’Institut français de Meknès.
• Le 10 février au centre culturel les Étoiles de Jamaa El Fna à Marrakech.
• Le 13 février à 18 h à la médiathèque de l’Institut français d’Essaouira.
• Le 14 février à 9 h 30 à la Faculté des lettres et des sciences humaines d’Agadir.
• Le 16 février à 10 h 30 à l’Université Ibn Tofaïl de Kénitra.
• Le 17 février à 17 h 30 à la médiathèque de l’Institut français de Rabat.
Makenzy Orcel : Il y avait une bonne ambiance. Le public était ravi. Pour ceux qui ont déjà lu le roman, ils disent avoir fait une belle expérience.
Avec «Une somme humaine», vous avez voyagé partout dans le monde...
Ce qui m’arrive est très rare, je ne m’y attendais pas. Je sens que ceci ne va pas s’arrêter tout de suite. Je reçois des invitations d’instituts et d’universités de différents pays. Mon éditrice n’en revient pas. On reçoit des invitations de partout.
Ce succès est aussi une grande responsabilité par rapport aux livres qui suivront «Une somme humaine» ?
Chaque livre a une vie. Avant «Une somme humaine», j’avais écrit plusieurs livres, dont je suis fier comme l’empereur. C’est «Une somme humaine» qui a su trouver la voie du succès, mais à chaque fois que j’écris, je suis fier de mes livres. Je fais un livre sur le retour de l’écrivain dans le quartier de son enfance, c’est quelque chose qui me traverse l’esprit depuis que j’ai commencé les voyages et que je retrouve des souvenirs qui me rappellent mon enfance. Ce livre n’a rien à voir avec «Une somme humaine», c’est un autre niveau de langue, d’autres thématiques et une autre complexité. Ce sera différent d’«Une somme humaine» et je pense aussi que ça va réussir.
Quelle est votre relation avec la mort ? Est-ce qu’elle vous inspire ou vous fait-elle peur ?
La mort inquiète l’être humain. On fait tout pour ne pas mourir. C’est une interrogation à laquelle chacun tente de répondre avec son vécu. Pour moi, je l’ai rencontré tôt dans ma vie. La mort confirme la fin de l’existence, de la vie sociale... Sans carrière, sans amis, sans aimer et être aimé on n’a pas de vie. C’est aussi une forme de mort. La mort et moi, on a vécu ensemble, mais on ne s’est jamais regardé avant «Une somme humaine». Avec ce livre, elle m’a livré ses formes sociologiques, philosophiques... Elle m’a ouvert ses galaxies pour visiter ces lieux mystérieux. Ce livre est une façon de vivre à la fois ce qui est dans la vie et ce qui est derrière le regard. À partir du moment où on perd son moment, on n’est plus vivant. Ce livre est une sorte de contradiction avec la mort, la vie, le jour, la nuit... c’est une façon de mettre les extrêmes ensemble.
Dans «Une somme humaine», on remarque que le choix des mots est important pour vous...
La langue est la colonne vertébrale, c’est ce qui permet de raconter tous les récits et leur permet d’exister. C’est la langue qui nous rassemble. Grâce à elle, la littérature nous touche. La richesse de la langue permet de nourrir les personnages pour qu’il ne se fatiguent pas, pour qu’il ne soient pas pâles, fades. L’auteur peut chercher dans les légendes, les comptes, la sociologie, afin de donner de l’énergie à ses personnages.
Vous parlez de personnes qui ne sont pas à leurs places, ce livre nous pousse à se poser plusieurs interrogations existentielles ?
Il faut s’interroger sur sa place, sur la trace qu’on laisse dans la vie, sur où on va... Il vaut mieux poser ces questions tout de suite, plutôt qu’à la fin. Parfois, il y a des questions sans réponse, mais il faut toujours s’interroger.
Est-il difficile de se mettre à la place de quelqu’un d’autre pour raconter une autobiographie imaginaire ?
C’est ce que j’ai toujours fait dans mes livres. Il y a des écrivains qui s’intéressent à eux-mêmes. Moi, c’est la projection qui me convient le plus. Je préfère le fait de regarder le monde à travers l’autre, qui est aussi mon regard. C’est une sorte d’apprentissage à passer la parole.
Des projets à venir ?
J’ai terminé un recueil de poèmes. Il sortira peut-être l’année prochaine. Il y a aussi un autre projet que je préfère garder secret pour l’instant.
Biographie de Makenzy Orcel
Né en Haïti, Makenzy Orcel est l’auteur d’une œuvre composée de recueils de poèmes et de romans très remarqués, dont «L’Ombre animale» (Zulma, 2016, prix Littérature-monde et Louis-Guilloux) et «Maître-Minuit» (Zulma, 2018). Après «L’Empereur» (2021), «Une somme humaine» est son deuxième roman publié chez Rivages.«Une somme humaine» : Synopsis
La voix de l’héroïne nous parvient depuis l’outre-tombe. À la fois anonyme et incarnée, c’est la voix d’une seule femme et de toutes les femmes. Elle nous raconte dans des carnets dérobés au temps et à la mort une enfance volée, une adolescence déchirée, une vie et un destin brisés. Ayant grandi dans un village de province où règnent la rumeur et la médisance, négligée par ses parents, surtout par sa mère qui lui préfère les roses de son jardin, c’est à peine si elle trouve quelque réconfort auprès de sa grand-mère plus aimante. Elle s’échappe à Paris dans l’espoir de mener une vie à l’abri des fantômes du passé. Elle y poursuit des études de lettres à la Sorbonne, rencontre l’amour avec un homme ayant fui la guerre au Mali, fait l’expérience du monde du travail, avant de subir finalement l’épreuve de l’abandon et de sombrer dans l’irréversible errance. En nous livrant l’autobiographie d’une morte dans une langue fulgurante, Makenzy Orcel nous fait pénétrer, à travers cette «Somme humaine», récit sombre, mais percutant de plus de 600 pages et deuxième volet d’une trilogie initiée par «L’Ombre animale», dans le ventre poétique du monde.Dates de tournée de Makenzy Orcel au Maroc
• Le 2 février à 19 h 30 à la médiathèque de l’Institut français de Casablanca.• Le 3 février à 17 h 30 à la médiathèque de l’Institut français de Fès.
• Le 8 février à l’Institut français de Meknès.
• Le 10 février au centre culturel les Étoiles de Jamaa El Fna à Marrakech.
• Le 13 février à 18 h à la médiathèque de l’Institut français d’Essaouira.
• Le 14 février à 9 h 30 à la Faculté des lettres et des sciences humaines d’Agadir.
• Le 16 février à 10 h 30 à l’Université Ibn Tofaïl de Kénitra.
• Le 17 février à 17 h 30 à la médiathèque de l’Institut français de Rabat.