Selon les organisateurs, Saïda Charaf incarne une mission essentielle, celle de préserver les récits oraux, les chants d’antan et les poésies populaires qui se transmettent de génération en génération. Dans un monde en constante accélération, elle restitue la beauté de l’oralité avec rigueur, respect et une sensibilité rare.
Vêtue d’un costume traditionnel reflétant la richesse de la culture hassanie, elle a interprété une série de chansons patrimoniales avec des troupes venues de différentes régions. Le public a ainsi redécouvert la mosaïque vivante des arts populaires marocains : Guedra du Sud, Ahwach, Ahidous, Gnaoua, Reggada, Aïssawa, Abidat Rma, Taktouka Jabalia et Dakka Marrakchia se sont entremêlés en un hommage vibrant à la diversité culturelle du Royaume.
Saïda Charaf s’est dite honorée de prendre part à cette célébration artistique, soulignant que le Festival national des arts populaires est le reflet vivant de la richesse culturelle du Maroc, dans toute sa diversité territoriale.
Elle a également confié que chanter aux côtés de troupes venues des quatre coins du pays est, pour elle, une manière forte de mettre en lumière le patrimoine populaire, dans un moment d’émotion collective où les sons et les traditions se rejoignent pour illustrer l’unité dans la pluralité.
Un Prix d’Honneur lui a été décerné en reconnaissance de son engagement en faveur du patrimoine musical marocain, notamment le répertoire hassani, auquel elle apporte une touche contemporaine sans en trahir l’âme.
Née dans les étendues du Sud marocain, la danse de la Guedra tire son nom de l’instrument de percussion en terre cuite qui en constitue le cœur rythmique. Autour du tambour en forme de jarre – la «Guedra» – les musiciens forment un cercle d’hommes, tandis qu’une ou plusieurs femmes, appelées «Reggassa», se tiennent au centre, assises à genoux, et expriment, par de simples mouvements de la tête et des mains, toute la richesse symbolique de cette tradition.
Dans cette danse, la pudeur est une force. Le corps féminin n’est ni exposé ni effacé : il se manifeste par des gestes subtils, contrôlés, presque méditatifs. Loin des stéréotypes, la Guedra porte un message de dignité et d’équilibre, et témoigne d’une place centrale accordée aux femmes dans le patrimoine hassani.
Transmise de génération en génération, cette pratique allie chant, poésie et mouvement. Historiquement, elle fut également un espace d’expression sociale : certains récits rapportent qu’elle servait de cadre symbolique pour les demandes en mariage.
Le groupe présent à Marrakech, composé d’une dizaine de personnes, dont des femmes, a montré que cette tradition continue de parler aux jeunes générations.
Danser sans se dévoiler : entre pudeur et puissance Pour les connaisseurs du patrimoine amazigh, cette mise en scène traduit une conception subtile de la place de la femme dans l’espace public : loin d’être effacée, elle s’affirme autrement. Ce vêtement ne dissimule pas, il protège, honore et élève. Il offre aux danseuses la possibilité d’investir la scène tout en respectant les codes de leur communauté. Paradoxalement, en cachant les visages, il éclaire l’âme du groupe, son rythme, sa cohésion, sa force intérieure. Les critiques d’art populaire y voient une métaphore forte : la femme n’est pas une soliste isolée, elle est la pulsation même du collectif. Chacune se fond dans l’autre, dans un mouvement partagé, en parfaite harmonie avec les percussions, la poésie chantée et la mémoire ancestrale. Un art enraciné, jamais figé Dans une société attachée à ses traditions, ce type de performance permet aux femmes d’exister pleinement dans la sphère culturelle tout en respectant les normes sociales. Ce voile devient un pont entre générations, un fil tendu entre passé et présent. Ce tissu qui recouvre les têtes rappelle la présence essentielle et honorée des femmes.
Celles de Tafraout s’expriment ainsi avec puissance, laissant leur empreinte sans dévoiler leur visage. Ahwach Tafraout : entre rituel et poésie incarnée La troupe se distingue par la sobriété de sa mise en scène et la profondeur de sa démarche. Loin du spectacle ostentatoire, l’essentiel est l’invocation de la mémoire collective à travers des poèmes amazighs ancestraux, des gestes codifiés, une cadence presque mystique, portée par une énergie féminine discrète, mais majestueuse. Ce style, enraciné dans les terres du Souss, témoigne de la capacité des sociétés traditionnelles à créer des formes hautement symboliques. À travers lui, les femmes rappellent que préserver l’héritage, ce n’est pas le figer, mais le faire vibrer par des gestes porteurs de sens. Dans un monde uniformisé, elles choisissent la fidélité à une esthétique, une philosophie, une vision du monde. Et ce voile, qui ailleurs pourrait être vu comme une limite, devient un langage : celui de la dignité, de la transmission, de la mémoire.
Ces femmes ne dansent pas seulement : elles incarnent les histoires de leurs mères, de leurs ancêtres, de leurs villages, dans une langue muette que seul le corps sait parler.
Vêtue d’un costume traditionnel reflétant la richesse de la culture hassanie, elle a interprété une série de chansons patrimoniales avec des troupes venues de différentes régions. Le public a ainsi redécouvert la mosaïque vivante des arts populaires marocains : Guedra du Sud, Ahwach, Ahidous, Gnaoua, Reggada, Aïssawa, Abidat Rma, Taktouka Jabalia et Dakka Marrakchia se sont entremêlés en un hommage vibrant à la diversité culturelle du Royaume.
Saïda Charaf s’est dite honorée de prendre part à cette célébration artistique, soulignant que le Festival national des arts populaires est le reflet vivant de la richesse culturelle du Maroc, dans toute sa diversité territoriale.
Elle a également confié que chanter aux côtés de troupes venues des quatre coins du pays est, pour elle, une manière forte de mettre en lumière le patrimoine populaire, dans un moment d’émotion collective où les sons et les traditions se rejoignent pour illustrer l’unité dans la pluralité.
Un Prix d’Honneur lui a été décerné en reconnaissance de son engagement en faveur du patrimoine musical marocain, notamment le répertoire hassani, auquel elle apporte une touche contemporaine sans en trahir l’âme.
Guedra : entre rythme, pudeur et transmission
Au cœur du Festival national des arts populaires (FNAP), la troupe de Guedra a offert un moment fort, vibrant et rare, représentant avec fierté la région de Guelmim-Oued Noun. Avec leurs chants puissants et leur gestuelle codifiée, ces artistes venus du désert ont réaffirmé la vitalité d’un art ancestral.Née dans les étendues du Sud marocain, la danse de la Guedra tire son nom de l’instrument de percussion en terre cuite qui en constitue le cœur rythmique. Autour du tambour en forme de jarre – la «Guedra» – les musiciens forment un cercle d’hommes, tandis qu’une ou plusieurs femmes, appelées «Reggassa», se tiennent au centre, assises à genoux, et expriment, par de simples mouvements de la tête et des mains, toute la richesse symbolique de cette tradition.
Dans cette danse, la pudeur est une force. Le corps féminin n’est ni exposé ni effacé : il se manifeste par des gestes subtils, contrôlés, presque méditatifs. Loin des stéréotypes, la Guedra porte un message de dignité et d’équilibre, et témoigne d’une place centrale accordée aux femmes dans le patrimoine hassani.
Transmise de génération en génération, cette pratique allie chant, poésie et mouvement. Historiquement, elle fut également un espace d’expression sociale : certains récits rapportent qu’elle servait de cadre symbolique pour les demandes en mariage.
Le groupe présent à Marrakech, composé d’une dizaine de personnes, dont des femmes, a montré que cette tradition continue de parler aux jeunes générations.
Ahwach Tafraout : l’art de danser l’identité derrière le voile
Sur la scène du Festival national des arts populaires (FNAP) de Marrakech, certaines performances dépassent la simple esthétique pour révéler des couches profondes du lien entre culture, mémoire et identité. C’est le cas de la troupe Ahwach Tafraout, dont l’apparition suscite un mélange d’étonnement et de fascination. Dès leur montée sur scène, les femmes intriguent. Entièrement voilées d’un tissu couvrant têtes et visages, elles avancent d’un même pas, avec une précision mécanique, balançant leur corps au rythme des tambours. Ce voile collectif, loin d’être un simple ornement, se fait symbole puissant : celui d’un corps uni, d’une voix plurielle exprimée dans un souffle commun.Danser sans se dévoiler : entre pudeur et puissance Pour les connaisseurs du patrimoine amazigh, cette mise en scène traduit une conception subtile de la place de la femme dans l’espace public : loin d’être effacée, elle s’affirme autrement. Ce vêtement ne dissimule pas, il protège, honore et élève. Il offre aux danseuses la possibilité d’investir la scène tout en respectant les codes de leur communauté. Paradoxalement, en cachant les visages, il éclaire l’âme du groupe, son rythme, sa cohésion, sa force intérieure. Les critiques d’art populaire y voient une métaphore forte : la femme n’est pas une soliste isolée, elle est la pulsation même du collectif. Chacune se fond dans l’autre, dans un mouvement partagé, en parfaite harmonie avec les percussions, la poésie chantée et la mémoire ancestrale. Un art enraciné, jamais figé Dans une société attachée à ses traditions, ce type de performance permet aux femmes d’exister pleinement dans la sphère culturelle tout en respectant les normes sociales. Ce voile devient un pont entre générations, un fil tendu entre passé et présent. Ce tissu qui recouvre les têtes rappelle la présence essentielle et honorée des femmes.
Celles de Tafraout s’expriment ainsi avec puissance, laissant leur empreinte sans dévoiler leur visage. Ahwach Tafraout : entre rituel et poésie incarnée La troupe se distingue par la sobriété de sa mise en scène et la profondeur de sa démarche. Loin du spectacle ostentatoire, l’essentiel est l’invocation de la mémoire collective à travers des poèmes amazighs ancestraux, des gestes codifiés, une cadence presque mystique, portée par une énergie féminine discrète, mais majestueuse. Ce style, enraciné dans les terres du Souss, témoigne de la capacité des sociétés traditionnelles à créer des formes hautement symboliques. À travers lui, les femmes rappellent que préserver l’héritage, ce n’est pas le figer, mais le faire vibrer par des gestes porteurs de sens. Dans un monde uniformisé, elles choisissent la fidélité à une esthétique, une philosophie, une vision du monde. Et ce voile, qui ailleurs pourrait être vu comme une limite, devient un langage : celui de la dignité, de la transmission, de la mémoire.
Ces femmes ne dansent pas seulement : elles incarnent les histoires de leurs mères, de leurs ancêtres, de leurs villages, dans une langue muette que seul le corps sait parler.
