Du 6 septembre 2025 au 11 janvier 2026, la ville de São Paulo accueillera la 36ᵉ édition de sa prestigieuse Biennale d’art contemporain. Deuxième plus ancienne biennale au monde après celle de Venise, la Biennale de São Paulo, fondée en 1951, continue de jouer un rôle majeur sur la scène artistique internationale. Au Pavillon Ciccillo Matarazzo, au cœur du parc Ibirapuera, plus de 120 artistes venus des quatre coins du monde se rassembleront autour d’un thème aux résonances profondes : «Not All Travellers Walk Roads – Of Humanity as Practice» (Tous les voyageurs ne marchent pas sur les routes – L’humanité comme pratique).
Dans cette constellation d’artistes, huit Marocains ont été sélectionnés, mêlant figures historiques et voix contemporaines. Cette forte présence marocaine s’inscrit dans les lignes de force de cette biennale centrée sur les pratiques du déplacement, de l'écoute et de la transformation.
Dans cette constellation d’artistes, huit Marocains ont été sélectionnés, mêlant figures historiques et voix contemporaines. Cette forte présence marocaine s’inscrit dans les lignes de force de cette biennale centrée sur les pratiques du déplacement, de l'écoute et de la transformation.
Une Biennale sous le signe du mouvement
Conceptualisée par Bonaventure Soh Bejeng Ndikung, en collaboration avec les co-commissaires Alya Sebti, Anna Roberta Goetz, Thiago de Paula Souza, la commissaire générale Keyna Eleison et la conseillère en stratégie et communication Henriette Gallus, cette édition prend pour point de départ un poème de Conceição Evaristo, «Da calma e do silêncio» (Du calme et du silence). Elle invite à concevoir l’humanité non comme une essence figée, mais comme un verbe en mouvement. Migration, exil, écologie, mémoire, appartenance... autant de thématiques portées par les œuvres exposées.
Plutôt que d’organiser l’exposition selon des catégories géographiques ou nationales, les curateurs ont adopté une approche inspirée des migrations d’oiseaux. Une manière poétique et méthodique de dessiner une cartographie de l’art fondée sur les traversées, les courants et les rencontres.
Parmi ces trajectoires, on compte le voyage de la buse à queue rousse entre les Amériques, le vol du chevalier gambette reliant l’Asie centrale à l’Afrique du Nord, ainsi que les longues routes polaires empruntées par la sterne arctique. Ces parcours précis à travers continents et zones climatiques servent de métaphore au commissariat lui-même : comme les oiseaux, nous transportons souvenirs, expériences et langues au-delà des frontières. Nous migrons non seulement par nécessité, mais aussi comme une forme de transformation continue.
«Ce processus méthodologique nous a permis d’éviter les classifications basées sur les États-nations et les frontières. En étudiant les capacités de navigation des oiseaux, leur impulsion à migrer à travers les terres et les eaux, leurs instincts de survie, leur sens élargi de l’espace et du temps, ainsi que leur sentiment d’urgence et leur capacité d’agir, nous avons pu explorer des pratiques artistiques dans différentes régions géographiques tout en réfléchissant à la signification de rassembler l’humanité dans le contexte de la 36ᵉ Biennale de São Paulo», déclare Bonaventure Soh Bejeng Ndikung.
Plutôt que d’organiser l’exposition selon des catégories géographiques ou nationales, les curateurs ont adopté une approche inspirée des migrations d’oiseaux. Une manière poétique et méthodique de dessiner une cartographie de l’art fondée sur les traversées, les courants et les rencontres.
Parmi ces trajectoires, on compte le voyage de la buse à queue rousse entre les Amériques, le vol du chevalier gambette reliant l’Asie centrale à l’Afrique du Nord, ainsi que les longues routes polaires empruntées par la sterne arctique. Ces parcours précis à travers continents et zones climatiques servent de métaphore au commissariat lui-même : comme les oiseaux, nous transportons souvenirs, expériences et langues au-delà des frontières. Nous migrons non seulement par nécessité, mais aussi comme une forme de transformation continue.
«Ce processus méthodologique nous a permis d’éviter les classifications basées sur les États-nations et les frontières. En étudiant les capacités de navigation des oiseaux, leur impulsion à migrer à travers les terres et les eaux, leurs instincts de survie, leur sens élargi de l’espace et du temps, ainsi que leur sentiment d’urgence et leur capacité d’agir, nous avons pu explorer des pratiques artistiques dans différentes régions géographiques tout en réfléchissant à la signification de rassembler l’humanité dans le contexte de la 36ᵉ Biennale de São Paulo», déclare Bonaventure Soh Bejeng Ndikung.
Des voix marocaines singulières
Le Maroc est représenté par huit artistes dont les pratiques, bien que très différentes, partagent un ancrage fort dans les réalités sociales, culturelles et politiques du pays, tout en s’inscrivant dans une lecture élargie du monde.
Parmi eux, Meriem Bennani, dont les vidéos futuristes et ironiques interrogent les identités postcoloniales et les mutations sociales du Maroc, et Amina Agueznay, artiste-plasticienne qui dialogue avec les matériaux naturels et les savoir-faire artisanaux pour construire des récits sensibles sur la mémoire et le territoire.
La Biennale présentera également des œuvres de Farid Belkahia et Mohamed Melehi, deux figures majeures du modernisme marocain et membres du mythique groupe de Casablanca. Leurs créations, imprégnées de spiritualité, de symbolisme et d’esthétique populaire, continuent d’irriguer les imaginaires contemporains.
À leurs côtés, le public découvrira des travaux de Malika Agueznay, Chaïbia Talal, Laila Hida, ainsi que de Leila Alaoui, qui parcourait les pays pour mettre en lumière les oubliés du monde.
La participation marocaine à la Biennale de São Paulo dépasse la simple représentation nationale. Elle s’inscrit dans un dialogue global, nourri d’hybridités, de circulations et de récits partagés. Le Maroc, carrefour entre Afrique, Europe et Méditerranée, trouve naturellement sa place dans cette édition tournée vers les fleuves, les deltas et les zones de confluence – à la fois réels et symboliques.
Les œuvres présentées donnent à voir un Maroc pluriel, traversé par des héritages et des mutations. Elles témoignent d’une scène artistique dynamique, qui n’hésite pas à confronter le local au global, le spirituel au politique, l’intime au collectif.
La présence marocaine résonne comme une invitation à repenser l’humanité depuis nos marges, nos mémoires et nos eaux communes.
Parmi eux, Meriem Bennani, dont les vidéos futuristes et ironiques interrogent les identités postcoloniales et les mutations sociales du Maroc, et Amina Agueznay, artiste-plasticienne qui dialogue avec les matériaux naturels et les savoir-faire artisanaux pour construire des récits sensibles sur la mémoire et le territoire.
La Biennale présentera également des œuvres de Farid Belkahia et Mohamed Melehi, deux figures majeures du modernisme marocain et membres du mythique groupe de Casablanca. Leurs créations, imprégnées de spiritualité, de symbolisme et d’esthétique populaire, continuent d’irriguer les imaginaires contemporains.
À leurs côtés, le public découvrira des travaux de Malika Agueznay, Chaïbia Talal, Laila Hida, ainsi que de Leila Alaoui, qui parcourait les pays pour mettre en lumière les oubliés du monde.
La participation marocaine à la Biennale de São Paulo dépasse la simple représentation nationale. Elle s’inscrit dans un dialogue global, nourri d’hybridités, de circulations et de récits partagés. Le Maroc, carrefour entre Afrique, Europe et Méditerranée, trouve naturellement sa place dans cette édition tournée vers les fleuves, les deltas et les zones de confluence – à la fois réels et symboliques.
Les œuvres présentées donnent à voir un Maroc pluriel, traversé par des héritages et des mutations. Elles témoignent d’une scène artistique dynamique, qui n’hésite pas à confronter le local au global, le spirituel au politique, l’intime au collectif.
La présence marocaine résonne comme une invitation à repenser l’humanité depuis nos marges, nos mémoires et nos eaux communes.
