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Jahida Wehbé donne le la au Festival des Trois Rives

Tanger a accueilli, à bras ouverts, le dernier-né de ses rendez-vous culturels : le Festival des Trois Rives, dont le coup d’envoi a été donné jeudi. Faisant écho à l’histoire plurielle de la Perle du Détroit, ce nouveau carrefour entend faire dialoguer les musiques et les mémoires des rives méditerranéennes. Pour cette ouverture, la chanteuse libanaise Jahida Wehbé a offert au public un moment suspendu, entre poésie soufie et chant engagé.

Il est 21h, le public s’installe au Palais des arts et de la Culture de Tanger, en attendant d’entrevoir la diva de l’Orient Jahida Wehbé franchir le rideau. Après quelques accords et une salve d’applaudissements, la voilà sur scène, saluant ses fans marocains.



La chanteuse libanaise ouvre son récital par un poème dédié à Tanger, hommage délicat à la ville hôte. S’ensuivent “Andaloussyat”, puis l’émouvant “Al-Hamam Yatir” du poète Mahmoud Darwich. La voix de Jahida Wehbé traverse ensuite les mots d’Ahlam Mosteghanemi, les chansons de Barbara Streisand, et “Andak Bahriya” de Wadih El Safi, que le public reprend en chœur. L’osmose se prolonge avec l’intemporelle “Allah Ya Moulana” de Nass El Ghiwane chantée à l’unisson, et un poignant “Hymne à l’amour”, interprété en français et en arabe. Un voyage musical tissé d’émotions et de résonances partagées.



Une première soirée en grande pompe qui donne le ton de ce que sera le Festival des Trois Rives, porté par sa présidente, Nadia Benjelloun. “Cette première édition est une ode à Tanger, une ville que j’aime profondément. J’y ai vécu longtemps et j’ai eu envie de créer un événement qui lui ressemble : marqué par la diversité, les influences multiples, le vivre-ensemble entre différentes communautés et l’esprit du voyage. J’ai donc conçu une programmation à l’image de cette ville : diverse, mais unie. Que ce soit dans le choix des artistes, des intervenants des matinées littéraires ou des poètes invités, j’ai voulu rassembler des profils très différents et tisser des passerelles, à l’image de Tanger, cette ville-pont entre les rives”, a-t-elle confié au micro de “Le Matin”, lors de la soirée d’ouverture.

Trois questions à Jahida Wehbé

Vous avez une histoire particulière avec le Maroc, où vous vous êtes produite à plusieurs reprises. Que représente le Royaume pour vous ?

Jahida Wehbé : J’ai une profonde affection pour le Maroc et pour ses traditions. C’est un pays qui me passionne. Son peuple est d’une grande générosité, avec une sensibilité artistique remarquable. Le Maroc est un lieu chargé de mémoire, d’amour et de poésie. C’est la première fois que je me produis à Tanger. J’ai eu auparavant l’occasion de chanter à Fès, Rabat et Casablanca, mais cette soirée à Tanger a eu une saveur toute particulière. C’était un vrai bonheur d’être parmi vous, dans le cadre de la première édition de ce festival. Je suis très heureuse et fière d’avoir été invitée par Nadia Benjelloun à prendre part à la réalisation de son rêve.

Quels sont les artistes marocains que vous écoutez ?

Ce soir, j’ai interprété l’un des grands classiques du groupe Nass El Ghiwane, que j’apprécie énormément. Je suis aussi une grande admiratrice de Naima Samih, j’ai d’ailleurs eu le plaisir de chanter “Yaka jarhi” lors du Festival Mawazine. J’ai un attachement tout particulier à la musique arabo-andalouse et aux chants soufis... Il m’arrive même de sentir, dans mon propre travail, l’influence des sonorités et des rythmes du Maroc.

Quels sont vos projets ?

J’ai beaucoup de concerts prévus cet été au Liban, et il me reste encore quelques chansons à enregistrer. J’aimerais aussi revenir au Maroc, interpréter d’autres titres du répertoire marocain, et multiplier les échanges avec les artistes d’ici. Et pourquoi pas, un jour, mettre en musique un poème d’un écrivain marocain.
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