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La CAN 2025, racontée en musique

Jamais une Coupe d’Afrique des Nations n’avait généré une telle profusion de chansons. Tubes viraux, hymnes populaires et collaborations panafricaines s’imposent comme des marqueurs essentiels de cette édition marocaine. Bien plus qu’un accompagnement sonore, ces morceaux construisent l’ambiance, nourrissent la ferveur du public et racontent, en musique, une CAN vécue intensément bien au-delà des stades.

La Coupe d’Afrique des Nations 2025 se joue aussi loin des pelouses. Dans les villes, les maisons et les espaces publics, la musique s’impose comme un langage parallèle, un fil invisible qui relie les supporters au rythme de la compétition. Les chansons circulent, s’installent, se superposent, jusqu’à composer une bande-son plurielle où le football devient prétexte à l’expression culturelle et à la célébration collective.

Cette édition se distingue par une profusion inédite de titres dédiés à la CAN. Là où une seule chanson officielle suffisait autrefois à cristalliser l’émotion, plusieurs œuvres émergent aujourd’hui simultanément, portées par les plateformes numériques et l’adhésion spontanée du public. Certaines s’imposent rapidement comme des repères sonores. La chanson «Mgharba» d’Asmae Lamnawar, lancée bien avant le tournoi, dépasse les 7,2 millions de vues sur YouTube et continue de résonner comme un hymne informel, déjà ancré dans la mémoire collective.



D’autres titres ont accompagné le lancement de la compétition avec une énergie immédiate. «Time for Africa», réunissant Saad Lamjared, Inkonnu et Atif Zinachi, produite par RedOne et mise en ligne le 22 décembre, franchit les 2,8 millions de vues, traduisant le besoin de rythmes fédérateurs capables de transformer chaque écoute en moment de communion. Dans la même dynamique, Achkid, interprétée par H-Kayne, Muslim, Chaimae Abdelaziz et Dizzy Dros, écrite et produite par RedOne, enregistre plus de 2,7 millions de vues depuis le 21 décembre, mêlant rap, langues et références culturelles marocaines dans une approche résolument contemporaine.

La célébration de l’identité nationale traverse également L’Maghribya, portée par Hatim Ammor, Salma Rachid et Fnaire, produite par RedOne et lancée le 23 décembre, qui dépasse 1,8 million de vues. Le même jour, «Marhba Bikom», de Mehdi Mozayine et Hind Ziadi, également produite par RedOne, atteint un niveau similaire, mettant en avant l’hospitalité comme valeur culturelle centrale de cette CAN organisée au Maroc.

Au-delà des frontières, la bande-son s’ouvre à une dimension panafricaine et internationale. Africa, collaboration entre French Montana, Akon, Innoss’B et Yemi Alade, inscrit la compétition dans un dialogue musical transcontinental. «Players», réunissant Mohamed Ramadan, Patoranking et Rema, produite par RedOne et lancée le 24 décembre, dépasse les 1,3 million de vues, tandis que Welcome Afcon 2025, de Ribab Fusion feat Patrick Ilanga, mise en ligne le 18 décembre, franchit les 700.000 vues, confirmant l’attrait du public pour des hymnes inclusifs et fédérateurs.

D’autres propositions enrichissent cette mosaïque sonore, à l’image de Hadak Zine, de Lartiste, Nej, Benny Adam et Bnet Oudaden, qui dépasse 1,7 million de vues depuis le 12 décembre, ou encore «Marhba Africa», de Jihane Ricouch, célébration explicite de l’énergie et de l’unité africaines. «Rise Up Africa», réunissant Elam Jay, Toofan, Stonebwoy, Ghita Lahmamssi et Ameerah Jay, lancée le 21 décembre, s’inscrit dans la tradition des hymnes panafricains où la musique devient porte-voix d’une identité commune.

Cette abondance a suscité débats et réactions. Le comédien Yassir El Maghri a d’ailleurs ironisé sur la multiplication des chansons dédiées à la CAN, rappelant que les éditions précédentes se contentaient souvent d’un seul hymne marquant. Mais cette profusion reflète aussi une transformation des usages culturels, où le public choisit, partage et consacre lui-même les titres qui l’accompagnent tout au long de la compétition.

À travers cette diversité de styles et de voix, la CAN 2025 s’affirme comme un espace d’expression culturelle à part entière. Les chansons ne sont plus de simples supports promotionnels : elles deviennent des œuvres de circulation, des marqueurs émotionnels et des archives sonores de l’événement. Une bande-son multiple, parfois concurrentielle, mais profondément révélatrice d’un continent en mouvement, qui célèbre le football en musique et la musique comme prolongement du jeu.
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