La Fondation Jardin Majorelle et la Fondation Ali Zaoua ont signé, le 19 octobre, un partenariat qui vise à offrir une expérience culturelle enrichissante à la jeunesse marrakchie. L’accord est signé en présence de Madison Cox, président de la Fondation Jardin Majorelle, et de Nabil Ayouch, président fondateur de la Fondation Ali Zaoua.
L’objectif principal de cette collaboration est de faire découvrir une partie du patrimoine historique et culturel de Marrakech, en particulier le Jardin Majorelle, le Musée Yves Saint Laurent et le Musée Pierre Bergé des arts berbères.
À partir de l’automne 2024, un programme d’éducation artistique et culturelle sera lancé, ciblant les élèves des écoles publiques de Marrakech ainsi que les jeunes soutenus par des associations à vocation sociale.
Ce programme prévoit de toucher plus de 600 enfants et adolescents, leur offrant la possibilité de découvrir ces sites emblématiques tout en participant à des ateliers créatifs. Jardinage, modelage, arts graphiques, tissage et lecture seront au cœur de ces activités pédagogiques, permettant à ces jeunes de développer leur créativité tout en s’appropriant leur patrimoine culturel.
La mise en commun des savoir-faire des deux fondations permettra de renforcer la transmission des valeurs de respect des patrimoines marocain et universel, de diversité culturelle et de préservation de l’environnement. En sensibilisant les jeunes à ces enjeux, les deux partenaires espèrent encourager l’ouverture d’esprit et le dialogue interculturel.
Sous la direction de Julie Arnoux, directrice pédagogique, et avec l’appui des médiateurs culturels et des stagiaires de l’Académie Ali Zaoua des métiers de la culture, ce programme est conçu pour allier pédagogie et engagement artistique. Des professionnels du jardin, de l’art, de l’artisanat et de la culture, ainsi que des étudiants de l’École supérieure des arts visuels (ESAV) de Marrakech prendront part à la mise en œuvre de ce projet.
Les premières structures à bénéficier de ce programme en 2024 incluent plusieurs établissements publics, tels que le lycée Koutoubia, les écoles primaires Aïcha Oum Almouminine, Abdallah Chefchaouni et Errazi, ainsi que les Étoiles de Jemaâ El Fna, les associations comme «Fiers et Forts», le Centre national Mohammed VI des handicapés, Abnaouna T21 et le centre de formation Riad Zitoun. Les enfants du personnel d’Alsa, partenaire de la Fondation Ali Zaoua, feront également partie des participants. Ce projet marque ainsi une nouvelle étape dans l’engagement des deux Fondations en faveur de l’éducation artistique et de la médiation culturelle.
Le Matin : Cette année marque le dixième anniversaire de la création du premier Centre Les Étoiles. Quel bilan dressez-vous du travail accompli par la Fondation Ali Zaoua au cours de ces années en faveur de la jeunesse marocaine ?
Nabil Ayouch : Depuis l’ouverture du premier Centre culturel de la Fondation Ali Zaoua en 2014 à Sidi Moumen, l’impact a été immédiat. Nous avons vu des centaines de jeunes s’inscrire rapidement, animés par un désir profond de se reconnecter à un espace culturel, un lieu d’expression libre où ils pouvaient partager leurs histoires et transformer leur colère en une énergie créative et positive. Cela a été une démarche profondément inclusive, car ces jeunes, souvent marginalisés, ont trouvé dans ce centre un espace de liberté et d’expression. En seulement deux ans, nous avons dépassé les 1.000 inscrits, et des milliers de personnes fréquentaient régulièrement le Centre.
Nous avons, ensuite, élargi notre action à d’autres villes, toujours avec le même succès : une demande croissante de la part des jeunes. Très vite, l’inclusion sociale et économique est devenue un enjeu majeur. Nous avons constaté que plusieurs jeunes inscrits dans nos centres étaient devenus influenceurs sur le web, artistes dans des labels de musique ou comédiens. L’impact de la Fondation s’est diversifié et amplifié au fil des années.
Les Centres touchent-ils uniquement les jeunes issus de milieux défavorisés ?
Bien que nos Centres soient situés dans des quartiers défavorisés, ils attirent des jeunes de divers horizons sociaux. Depuis le début, notre objectif a été de briser les barrières invisibles qui fracturent notre société. Nous avons voulu instaurer une mixité sociale, afin que des jeunes de différentes origines puissent se rapprocher autour d’une passion commune pour l’art et la culture, et surtout, autour d’un amour profond pour notre pays. Au fil du temps, nous avons réalisé que les bénéficiaires de nos centres venaient bien au-delà des quartiers où ils sont implantés.
Comment gérez-vous le financement de la Fondation ?
Nous sommes une association privée avec des moyens limités, mais, heureusement, plusieurs institutions nous font confiance. Des entités publiques marocaines, comme l’INDH (Initiative nationale pour le développement humain), les collectivités territoriales, les municipalités, les wilayas, ainsi que les ministères de l’Éducation nationale et de la Culture, nous soutiennent. Nous bénéficions, également, du soutien de mécènes, qu’il s’agisse de personnes physiques ou morales, au Maroc et à l’étranger. Des institutions internationales, comme l’Union européenne, nous ont permis d’ouvrir l’Académie des métiers de la culture. Nous travaillons aussi avec des Fondations comme Drosos ou la Fondation de Luxembourg.
Encouragez-vous les jeunes à faire de l’entrepreneuriat culturel un métier ?
Absolument. Sinon, je n’aurais pas créé l’Académie des métiers de la culture, la première du genre au Maroc. Je suis fermement convaincu que la culture est l’un des viviers de l’emploi dans notre pays. Les événements culturels sont nombreux : festivals, concerts, cinéma... Cela nécessite une véritable ingénierie culturelle. Par ailleurs, les musées se multiplient sur tout le territoire, et j’aimerais saluer le travail remarquable de la Fondation nationale des musées et de Mehdi Qotbi. Le patrimoine marocain offre un potentiel immense qui ne demande qu’à être exploré par les jeunes talents.
Parlez-nous du nouveau partenariat avec la Fondation Jardin Majorelle ?
C’est un partenariat majeur que nous signons le 19 octobre. La Fondation Jardin Majorelle, qui chapeaute le Jardin Majorelle, le Musée Pierre Bergé des arts berbères et le Musée Yves Saint Laurent à Marrakech, nous a confié la médiation culturelle dans ces lieux. Nous organiserons des visites et des ateliers ludiques pour les jeunes, notamment les élèves, autour de thématiques comme le jardinage, le dessin, le découpage... L’idée est de rendre ces visites plus interactives, de susciter l’envie chez les jeunes de revenir, et surtout, de leur offrir une expérience enrichissante. Nous sommes très fiers de la confiance qui nous est accordée, car cela souligne la reconnaissance du savoir-faire de la Fondation Ali Zaoua en tant que un véritable opérateur culturel en matière de médiation culturelle et d’ingénierie culturelle.
D’autres partenariats en cours ?
Nous avons signé un partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale, qui permettra d’introduire le théâtre d’improvisation et le cinéma dans les écoles. C’est une grande première au Maroc. Cela permettra à notre jeunesse d’affiner son regard sur la culture dès le plus jeune âge. Nous avons également conclu une convention avec la Fondation Bensalah pour développer une plateforme de e-learning culturel en darija. Grâce à cette initiative, tous les jeunes, qu’ils soient au Maroc ou dans la diaspora, pourront se former aux arts et à la culture, même là où les centres physiques ne sont pas encore présents.
Un message pour les jeunes et les mécènes ?
Aux jeunes, je dirais de continuer à croire en l’avenir de notre pays. Leur rôle est primordial. Il est essentiel qu’ils prennent leur destin en main, et qu’ils exploitent les arts et la culture pour s’épanouir. Notre patrimoine est riche et varié, et il mérite d’être célébré. Aux mécènes, je voudrais exprimer ma profonde gratitude.
Leur soutien est essentiel. L’impact de leurs dons est immense et cela nous donne la force d’aller toujours plus loin dans notre mission auprès de la jeunesse. J’invite chaque mécène à venir visiter nos Centres pour constater de visu l’impact de leur aide.
L’objectif principal de cette collaboration est de faire découvrir une partie du patrimoine historique et culturel de Marrakech, en particulier le Jardin Majorelle, le Musée Yves Saint Laurent et le Musée Pierre Bergé des arts berbères.
À partir de l’automne 2024, un programme d’éducation artistique et culturelle sera lancé, ciblant les élèves des écoles publiques de Marrakech ainsi que les jeunes soutenus par des associations à vocation sociale.
Ce programme prévoit de toucher plus de 600 enfants et adolescents, leur offrant la possibilité de découvrir ces sites emblématiques tout en participant à des ateliers créatifs. Jardinage, modelage, arts graphiques, tissage et lecture seront au cœur de ces activités pédagogiques, permettant à ces jeunes de développer leur créativité tout en s’appropriant leur patrimoine culturel.
La mise en commun des savoir-faire des deux fondations permettra de renforcer la transmission des valeurs de respect des patrimoines marocain et universel, de diversité culturelle et de préservation de l’environnement. En sensibilisant les jeunes à ces enjeux, les deux partenaires espèrent encourager l’ouverture d’esprit et le dialogue interculturel.
Sous la direction de Julie Arnoux, directrice pédagogique, et avec l’appui des médiateurs culturels et des stagiaires de l’Académie Ali Zaoua des métiers de la culture, ce programme est conçu pour allier pédagogie et engagement artistique. Des professionnels du jardin, de l’art, de l’artisanat et de la culture, ainsi que des étudiants de l’École supérieure des arts visuels (ESAV) de Marrakech prendront part à la mise en œuvre de ce projet.
Les premières structures à bénéficier de ce programme en 2024 incluent plusieurs établissements publics, tels que le lycée Koutoubia, les écoles primaires Aïcha Oum Almouminine, Abdallah Chefchaouni et Errazi, ainsi que les Étoiles de Jemaâ El Fna, les associations comme «Fiers et Forts», le Centre national Mohammed VI des handicapés, Abnaouna T21 et le centre de formation Riad Zitoun. Les enfants du personnel d’Alsa, partenaire de la Fondation Ali Zaoua, feront également partie des participants. Ce projet marque ainsi une nouvelle étape dans l’engagement des deux Fondations en faveur de l’éducation artistique et de la médiation culturelle.
Nabil Ayouch : Le patrimoine marocain offre un potentiel immense qui ne demande qu’à être exploré par les jeunes talents
Le Matin : Cette année marque le dixième anniversaire de la création du premier Centre Les Étoiles. Quel bilan dressez-vous du travail accompli par la Fondation Ali Zaoua au cours de ces années en faveur de la jeunesse marocaine ?
Nabil Ayouch : Depuis l’ouverture du premier Centre culturel de la Fondation Ali Zaoua en 2014 à Sidi Moumen, l’impact a été immédiat. Nous avons vu des centaines de jeunes s’inscrire rapidement, animés par un désir profond de se reconnecter à un espace culturel, un lieu d’expression libre où ils pouvaient partager leurs histoires et transformer leur colère en une énergie créative et positive. Cela a été une démarche profondément inclusive, car ces jeunes, souvent marginalisés, ont trouvé dans ce centre un espace de liberté et d’expression. En seulement deux ans, nous avons dépassé les 1.000 inscrits, et des milliers de personnes fréquentaient régulièrement le Centre.
Nous avons, ensuite, élargi notre action à d’autres villes, toujours avec le même succès : une demande croissante de la part des jeunes. Très vite, l’inclusion sociale et économique est devenue un enjeu majeur. Nous avons constaté que plusieurs jeunes inscrits dans nos centres étaient devenus influenceurs sur le web, artistes dans des labels de musique ou comédiens. L’impact de la Fondation s’est diversifié et amplifié au fil des années.
Les Centres touchent-ils uniquement les jeunes issus de milieux défavorisés ?
Bien que nos Centres soient situés dans des quartiers défavorisés, ils attirent des jeunes de divers horizons sociaux. Depuis le début, notre objectif a été de briser les barrières invisibles qui fracturent notre société. Nous avons voulu instaurer une mixité sociale, afin que des jeunes de différentes origines puissent se rapprocher autour d’une passion commune pour l’art et la culture, et surtout, autour d’un amour profond pour notre pays. Au fil du temps, nous avons réalisé que les bénéficiaires de nos centres venaient bien au-delà des quartiers où ils sont implantés.
Comment gérez-vous le financement de la Fondation ?
Nous sommes une association privée avec des moyens limités, mais, heureusement, plusieurs institutions nous font confiance. Des entités publiques marocaines, comme l’INDH (Initiative nationale pour le développement humain), les collectivités territoriales, les municipalités, les wilayas, ainsi que les ministères de l’Éducation nationale et de la Culture, nous soutiennent. Nous bénéficions, également, du soutien de mécènes, qu’il s’agisse de personnes physiques ou morales, au Maroc et à l’étranger. Des institutions internationales, comme l’Union européenne, nous ont permis d’ouvrir l’Académie des métiers de la culture. Nous travaillons aussi avec des Fondations comme Drosos ou la Fondation de Luxembourg.
Encouragez-vous les jeunes à faire de l’entrepreneuriat culturel un métier ?
Absolument. Sinon, je n’aurais pas créé l’Académie des métiers de la culture, la première du genre au Maroc. Je suis fermement convaincu que la culture est l’un des viviers de l’emploi dans notre pays. Les événements culturels sont nombreux : festivals, concerts, cinéma... Cela nécessite une véritable ingénierie culturelle. Par ailleurs, les musées se multiplient sur tout le territoire, et j’aimerais saluer le travail remarquable de la Fondation nationale des musées et de Mehdi Qotbi. Le patrimoine marocain offre un potentiel immense qui ne demande qu’à être exploré par les jeunes talents.
Parlez-nous du nouveau partenariat avec la Fondation Jardin Majorelle ?
C’est un partenariat majeur que nous signons le 19 octobre. La Fondation Jardin Majorelle, qui chapeaute le Jardin Majorelle, le Musée Pierre Bergé des arts berbères et le Musée Yves Saint Laurent à Marrakech, nous a confié la médiation culturelle dans ces lieux. Nous organiserons des visites et des ateliers ludiques pour les jeunes, notamment les élèves, autour de thématiques comme le jardinage, le dessin, le découpage... L’idée est de rendre ces visites plus interactives, de susciter l’envie chez les jeunes de revenir, et surtout, de leur offrir une expérience enrichissante. Nous sommes très fiers de la confiance qui nous est accordée, car cela souligne la reconnaissance du savoir-faire de la Fondation Ali Zaoua en tant que un véritable opérateur culturel en matière de médiation culturelle et d’ingénierie culturelle.
D’autres partenariats en cours ?
Nous avons signé un partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale, qui permettra d’introduire le théâtre d’improvisation et le cinéma dans les écoles. C’est une grande première au Maroc. Cela permettra à notre jeunesse d’affiner son regard sur la culture dès le plus jeune âge. Nous avons également conclu une convention avec la Fondation Bensalah pour développer une plateforme de e-learning culturel en darija. Grâce à cette initiative, tous les jeunes, qu’ils soient au Maroc ou dans la diaspora, pourront se former aux arts et à la culture, même là où les centres physiques ne sont pas encore présents.
Un message pour les jeunes et les mécènes ?
Aux jeunes, je dirais de continuer à croire en l’avenir de notre pays. Leur rôle est primordial. Il est essentiel qu’ils prennent leur destin en main, et qu’ils exploitent les arts et la culture pour s’épanouir. Notre patrimoine est riche et varié, et il mérite d’être célébré. Aux mécènes, je voudrais exprimer ma profonde gratitude.
Leur soutien est essentiel. L’impact de leurs dons est immense et cela nous donne la force d’aller toujours plus loin dans notre mission auprès de la jeunesse. J’invite chaque mécène à venir visiter nos Centres pour constater de visu l’impact de leur aide.