La thématique de la trahison a très souvent été traitée. Faut-il pour autant se priver d’un énième roman sur la question ? Définitivement pas ! Surtout lorsqu’il est écrit avec émotion et style. Le roman de Myriam Jebbor sonne comme une confession, comme une purgation tant le mot est précis et le détail touchant. Romancière et ex-directrice de publication du magazine «Femmes du Maroc», Myriam Jebbor nous invite à une autopsie de la trahison, en examinant de près les symptômes de la culpabilité et de l’impossible pardon. En mettant en lumière les tourments intérieurs du personnage de Hannah, Myriam Jebbor fait montre d’une sensibilité remarquable et d’une écriture «chirurgicale».
À travers les pages, l’on découvre que la trahison de la mère envers le père n’est qu’une facette de l’histoire. En effet, la trahison revêt plusieurs aspects. Il y a certes celle de cette mère qui trahit non seulement son époux, mais aussi sa fille, en emportant avec elle l’illusion de stabilité familiale et l’affection de Stan. Mais il y a également la trahison de Stan, qui finit par se retirer de la vie de Hannah, tout en lui enlevant sa mère. Et enfin, il y a la trahison de Hannah envers son père, à qui elle cache l’existence de cet amant et la tendresse qu’elle partage avec lui. Cette omission devient un secret corrosif, ajoutant une dimension de culpabilité et de remords.
En filigrane, le souvenir d’Hannah est assombri par le décès d’une petite fille, dont elle visite la tombe en secret. Ce geste, empreint de douleur et de regret, symbolise les fantômes de son passé qui continuent de la hanter. Heureusement, Hannah se laisse guider par sa psychologue bienveillante, qui l’écoute sans jugement, bien qu’elle n’arrive pas totalement à percer son armure. À l’aube de ses trente ans, Hannah succombe au désir de fuir. Son fiancé découvre sa valise sous le lit, comme elle a découvert celle de sa mère, dix-sept ans auparavant. Cet événement libère sa parole et permet à sa thérapeute d’accéder à sa douleur et d’entamer un processus de guérison et de réconciliation avec son passé. Le roman se termine sur une touche d’espoir : celui de se reconstruire un bonheur et de pardonner pour reprendre vie. À lire absolument !
Trahison multiple
Entre Paris et Rabat, la vie de Hannah est partagée. Si sa carrière de journaliste à succès et sa vie de couple dans l’Hexagone semblent satisfaisantes, son âme, son cœur et ses derniers souvenirs d’insouciance la ramènent constamment à la maison de son enfance sur la plage de Rabat. Dans «La trahison», Hannah raconte l’histoire déchirante de la trahison de sa mère, qui quitte la famille pour rejoindre son amant, Stan. Ce bel homme, présenté initialement comme un simple ami d’enfance, s’attache sincèrement à Hannah qui le lui rend bien, ce qui n’est pas pour arranger les choses...À travers les pages, l’on découvre que la trahison de la mère envers le père n’est qu’une facette de l’histoire. En effet, la trahison revêt plusieurs aspects. Il y a certes celle de cette mère qui trahit non seulement son époux, mais aussi sa fille, en emportant avec elle l’illusion de stabilité familiale et l’affection de Stan. Mais il y a également la trahison de Stan, qui finit par se retirer de la vie de Hannah, tout en lui enlevant sa mère. Et enfin, il y a la trahison de Hannah envers son père, à qui elle cache l’existence de cet amant et la tendresse qu’elle partage avec lui. Cette omission devient un secret corrosif, ajoutant une dimension de culpabilité et de remords.
Pardonner pour survivre
La complexité d’un traumatisme réside dans le fait que le mal ne se limite pas au point d’impact initial, mais se propage en cercles concentriques, affectant tous les aspects de la vie et les manifestations émotionnelles. Dans le cas présent, Hannah continue toute sa vie d’adulte à se débattre avec la culpabilité et l’impossible pardon, à la fois envers les autres et envers elle-même. Cette douleur devient un fardeau écrasant qui détruit sa vie et l’empêche de construire des relations stables. Hantée par les souvenirs de trahison et d’abandon, elle ne croit plus au bonheur. Elle enchaîne les relations éphémères, constamment abandonnée par les hommes, ce qui renforce son sentiment de désespoir. Lorsque Antoine, son fiancé stable et aimant, lui propose de faire un enfant, elle est submergée par une terreur qu’elle ne s’explique pas rationnellement.En filigrane, le souvenir d’Hannah est assombri par le décès d’une petite fille, dont elle visite la tombe en secret. Ce geste, empreint de douleur et de regret, symbolise les fantômes de son passé qui continuent de la hanter. Heureusement, Hannah se laisse guider par sa psychologue bienveillante, qui l’écoute sans jugement, bien qu’elle n’arrive pas totalement à percer son armure. À l’aube de ses trente ans, Hannah succombe au désir de fuir. Son fiancé découvre sa valise sous le lit, comme elle a découvert celle de sa mère, dix-sept ans auparavant. Cet événement libère sa parole et permet à sa thérapeute d’accéder à sa douleur et d’entamer un processus de guérison et de réconciliation avec son passé. Le roman se termine sur une touche d’espoir : celui de se reconstruire un bonheur et de pardonner pour reprendre vie. À lire absolument !