Comme beaucoup de Marocains néerlandais, Samira Dahmani est originaire du Rif. Mais elle n’y avait jamais mis les pieds avant le décès de son père. Avant, ce dernier préférait les emmener à Fès, ville impériale, riche et belle, contrairement à Chaabi, son village natal, sec et aride. C’est donc à la mort du père qu’elle découvre pour la première fois cette région accidentée et montagneuse du nord du Maroc.
Douze années plus tard, une rencontre avec la réalisatrice Hassnae Bouazza l’embarque dans un voyage vers la terre de ses parents, afin de découvrir d’où elle vient et de mieux comprendre cette génération d’immigrés, son histoire, ses traditions et ses particularités culturelles.
Pèlerinage nécessaire, ce voyage lui permet de visiter des lieux, d’en découvrir la subtile beauté, de rencontrer des gens et de prendre part à leurs rituels. «Maintenant que je suis plus âgé, je remarque à quel point ces rituels sont beaux. Qu’ils donnent un sens à la vie et enrichissent la vie elle-même. Que cela fait partie de mon identité», dit-elle.
Il s’agit selon le quotidien «Niew Wij» d’un «véritable renouveau culturel. Renforcée par la reconnaissance de la langue et de l’histoire et par une fierté et un amour-propre renouvelés, l’ancienne culture orale est redécouverte, enregistrée et ravivée. Les femmes troquent de plus en plus leur vie familiale anonyme contre des carrières au milieu de la société». D’autres médias néerlandais abondent dans le même sens, prouvant l’impact du documentaire sur le changement de perception en cours, concernant la communauté rifaine immigrée aux Pays-Bas.
Engagée pour la justice sociale et les droits des migrants, elle a réalisé plusieurs émissions télé avant de signer la série documentaire très médiatisée «Sex and Sin» (2014) et le documentaire «De Klas van ‘94» (2019). Elle a également plusieurs livres à son actif, dont «Een Suitcase Full of Lemons» (2022) et «Labor Migrants in the Dutch» (2022).
Douze années plus tard, une rencontre avec la réalisatrice Hassnae Bouazza l’embarque dans un voyage vers la terre de ses parents, afin de découvrir d’où elle vient et de mieux comprendre cette génération d’immigrés, son histoire, ses traditions et ses particularités culturelles.
Rébellion et identité
Lorsqu’on naît au cœur d’Amsterdam, il est assez facile de glisser dans l’écueil du mépris d’une culture conservatrice villageoise. Samira Dahmani avoue avoir eu peu de considération pour ses racines marocaines par le passé. «Quand j’étais plus jeune, je pensais : les voilà qui reviennent avec leur encens !», dit-elle. Mais lorsque sa différence des autres Néerlandais s’est imposée à elle comme une évidence, sa rébellion et son rejet de la culture de ses parents se sont mués en interrogations.Pèlerinage nécessaire, ce voyage lui permet de visiter des lieux, d’en découvrir la subtile beauté, de rencontrer des gens et de prendre part à leurs rituels. «Maintenant que je suis plus âgé, je remarque à quel point ces rituels sont beaux. Qu’ils donnent un sens à la vie et enrichissent la vie elle-même. Que cela fait partie de mon identité», dit-elle.
Changement perceptible
Si traditionnellement, le Rif est considéré comme une microsociété patriarcale, où les hommes dominent, «Histoires du Rif» dévoile au public néerlandais un nouveau visage de cette région. Samira Dahmani et Hassnae Bouazza proposent une vision nuancée sur cette communauté, en soulignant le changement de la place des femmes et l’élargissement de leurs horizons, contrairement aux stéréotypes souvent véhiculés, y compris au sein de la communauté maroco-néerlandaise. Dans ce documentaire, les femmes du Rif ne sont plus confinées dans des rôles subalternes ou domestiques.Il s’agit selon le quotidien «Niew Wij» d’un «véritable renouveau culturel. Renforcée par la reconnaissance de la langue et de l’histoire et par une fierté et un amour-propre renouvelés, l’ancienne culture orale est redécouverte, enregistrée et ravivée. Les femmes troquent de plus en plus leur vie familiale anonyme contre des carrières au milieu de la société». D’autres médias néerlandais abondent dans le même sens, prouvant l’impact du documentaire sur le changement de perception en cours, concernant la communauté rifaine immigrée aux Pays-Bas.
Derrière la caméra
Ce n’est pas un hasard si Hassnae Bouazza réussit ce tour de soft power. Cette journaliste, écrivaine et réalisatrice, native d’Oujda s’est installée à Arkel, à son arrivée aux Pays-Bas, sans l’ombre d’un Marocain dans les parages. Ce sentiment d’être marginalisée l’a conduite à développer un sens critique et à s’émanciper des jugements et des injonctions culturelles. Après des études de littérature anglaise, elle entame un travail de chroniqueuse sur plusieurs publications, très souvent en relation avec les immigrés d’origine arabe.Engagée pour la justice sociale et les droits des migrants, elle a réalisé plusieurs émissions télé avant de signer la série documentaire très médiatisée «Sex and Sin» (2014) et le documentaire «De Klas van ‘94» (2019). Elle a également plusieurs livres à son actif, dont «Een Suitcase Full of Lemons» (2022) et «Labor Migrants in the Dutch» (2022).