Le Matin : Comment avez-vous trouvé votre rencontre avec le public marocain ?
Milton Hatoum : J’ai beaucoup apprécié l’organisation du Salon international de l’édition et du livre (SIEL) à Rabat. Ce n’est pas la première fois que je viens au Maroc et, je l’espère, ce ne sera pas la dernière. La conversation avec le public a été excellente. Selon moi, cet échange est toujours fondamental lorsqu’il s’agit de littérature, car la littérature parle d’autres cultures et, surtout, de ce qui est profondément humain. La littérature n’a pas de patrie : elle doit être universelle. Les thématiques que j’aborde aujourd’hui s’inscrivent dans cette vision et s’inspirent de mon propre parcours, car je suis un Brésilien d’origine arabe. Dans ma vie coexistent deux cultures : la culture arabe et la culture brésilienne.
Ce multiculturalisme est-il présent dans vos livres ?
Oui, il est au cœur de mon œuvre, il représente beaucoup pour moi, c’est même le sens de ma vie. J’ai grandi avec la langue arabe, le Coran, la Bible... Tout cela a considérablement enrichi ma vie, tant sur le plan culturel que spirituel. L’immigration joue un rôle essentiel à cet égard, d’autant plus que le Brésil est un pays façonné par les vagues migratoires. On estime entre 8 et 10 millions le nombre de Brésiliens d’origine syrienne, libanaise, mais aussi palestinienne, marocaine, égyptienne, etc. La présence de la culture arabe au Brésil est immense, et j’ai pleinement tiré parti de cette richesse lorsque j’ai commencé à écrire. Je me considère comme appartenant à la fois à la culture brésilienne et à la culture arabe.
Quelles sont les thématiques abordées dans votre livre présenté au SIEL «Un certain Orient en Amazonie» ?
Ce sont principalement des drames familiaux, intimement liés à l’histoire contemporaine de mon pays. Ces histoires se déroulent dans un contexte social et politique très marqué.
Pouvez-vous nous parler de votre expérience d’écriture ?
J’écris très lentement. Je ne suis pas un écrivain qui produit rapidement. Je peux lire vite, mais pour écrire, j’ai besoin de beaucoup de temps et de réflexion. L’écriture est pour moi un processus exigeant.
Suivez-vous vos sources d’inspiration ?Oui, mais elles ne sont pas disponibles à volonté. Parfois, il faut attendre longtemps. Écrire est pour moi une véritable bataille avec les mots.
Ressentez-vous un soulagement après avoir terminé un livre ?
Oui, tout à fait. Je viens d’achever un roman, et je me sens épuisé. C’est aussi pour cette raison que le Maroc me fait tant de bien : tout ici est beau, vibrant d’émotion à chaque instant.
Quels écrivains marocains appréciez-vous particulièrement ?
Ils sont nombreux. Fatema Mernissi, bien qu’elle ne soit pas romancière, a été une autrice importante pour moi. Il y a aussi Tahar Ben Jelloun, qui a traduit «Le Pain nu», un véritable classique. Il y a une nouvelle génération d’écrivains marocains qui aborde aujourd’hui des thématiques très fortes.
Quels titres recommanderiez-vous à la jeune génération ?
Je recommande de lire les grands classiques arabes ainsi que les grands auteurs arabes contemporains, comme le prix Nobel égyptien. Il faut également lire les écrivains marocains, mais aussi découvrir la littérature européenne comme Flaubert, Balzac, l’Américain Faulkner, ou encore Joseph Conrad, écrivain polonais.
Les auteurs russes comme Dostoïevski, Tchekhov ou Tolstoï sont également incontournables. Enfin, du côté brésilien, je recommande Machado de Assis, ainsi que d’autres auteurs traduits en arabe comme Graciliano Ramos et Jorge Amado. La littérature latino-américaine, notamment Gabriel García Márquez, est aussi très importante. Il est essentiel de lire les classiques, qu’ils soient en arabe ou dans d’autres langues. n
Milton Hatoum : J’ai beaucoup apprécié l’organisation du Salon international de l’édition et du livre (SIEL) à Rabat. Ce n’est pas la première fois que je viens au Maroc et, je l’espère, ce ne sera pas la dernière. La conversation avec le public a été excellente. Selon moi, cet échange est toujours fondamental lorsqu’il s’agit de littérature, car la littérature parle d’autres cultures et, surtout, de ce qui est profondément humain. La littérature n’a pas de patrie : elle doit être universelle. Les thématiques que j’aborde aujourd’hui s’inscrivent dans cette vision et s’inspirent de mon propre parcours, car je suis un Brésilien d’origine arabe. Dans ma vie coexistent deux cultures : la culture arabe et la culture brésilienne.
Ce multiculturalisme est-il présent dans vos livres ?
Oui, il est au cœur de mon œuvre, il représente beaucoup pour moi, c’est même le sens de ma vie. J’ai grandi avec la langue arabe, le Coran, la Bible... Tout cela a considérablement enrichi ma vie, tant sur le plan culturel que spirituel. L’immigration joue un rôle essentiel à cet égard, d’autant plus que le Brésil est un pays façonné par les vagues migratoires. On estime entre 8 et 10 millions le nombre de Brésiliens d’origine syrienne, libanaise, mais aussi palestinienne, marocaine, égyptienne, etc. La présence de la culture arabe au Brésil est immense, et j’ai pleinement tiré parti de cette richesse lorsque j’ai commencé à écrire. Je me considère comme appartenant à la fois à la culture brésilienne et à la culture arabe.
Quelles sont les thématiques abordées dans votre livre présenté au SIEL «Un certain Orient en Amazonie» ?
Ce sont principalement des drames familiaux, intimement liés à l’histoire contemporaine de mon pays. Ces histoires se déroulent dans un contexte social et politique très marqué.
Pouvez-vous nous parler de votre expérience d’écriture ?
J’écris très lentement. Je ne suis pas un écrivain qui produit rapidement. Je peux lire vite, mais pour écrire, j’ai besoin de beaucoup de temps et de réflexion. L’écriture est pour moi un processus exigeant.
Suivez-vous vos sources d’inspiration ?Oui, mais elles ne sont pas disponibles à volonté. Parfois, il faut attendre longtemps. Écrire est pour moi une véritable bataille avec les mots.
Ressentez-vous un soulagement après avoir terminé un livre ?
Oui, tout à fait. Je viens d’achever un roman, et je me sens épuisé. C’est aussi pour cette raison que le Maroc me fait tant de bien : tout ici est beau, vibrant d’émotion à chaque instant.
Quels écrivains marocains appréciez-vous particulièrement ?
Ils sont nombreux. Fatema Mernissi, bien qu’elle ne soit pas romancière, a été une autrice importante pour moi. Il y a aussi Tahar Ben Jelloun, qui a traduit «Le Pain nu», un véritable classique. Il y a une nouvelle génération d’écrivains marocains qui aborde aujourd’hui des thématiques très fortes.
Quels titres recommanderiez-vous à la jeune génération ?
Je recommande de lire les grands classiques arabes ainsi que les grands auteurs arabes contemporains, comme le prix Nobel égyptien. Il faut également lire les écrivains marocains, mais aussi découvrir la littérature européenne comme Flaubert, Balzac, l’Américain Faulkner, ou encore Joseph Conrad, écrivain polonais.
Les auteurs russes comme Dostoïevski, Tchekhov ou Tolstoï sont également incontournables. Enfin, du côté brésilien, je recommande Machado de Assis, ainsi que d’autres auteurs traduits en arabe comme Graciliano Ramos et Jorge Amado. La littérature latino-américaine, notamment Gabriel García Márquez, est aussi très importante. Il est essentiel de lire les classiques, qu’ils soient en arabe ou dans d’autres langues. n