Depuis 2015, le Fonds régional de l’art contemporain (Frac) consacre un cycle dédié spécifiquement aux scènes artistiques africaines. Renforcé par la saison Africa2020 initiée par l’Institut français, ledit cycle revient avec un troisième volet, particulièrement séduisant, puisqu’il accueille une exposition d’art en hommage à un art musical profondément ancré dans la société et la culture marocaines. La Aïta, qui signifie «Appel», renvoie à cette forme d’improvisation poétique et musicale, porteuse de sens et de résistance, largement féminine.
Le projet est né de la série photographique «Le Chant de l’ombre» (2018) de Mohssin Harraki, entrée dans la collection du Frac MÉCA en 2019. L’artiste y rendait hommage à Hadda Al Ghaîtia, dite «Kharboucha», célèbre figure féminine du XIXe siècle, résistante et chanteuse engagée. Harraki avait inscrit sur des pierres les vers qu’il avait composés à partir de ses poèmes. À travers cette collection, la critique d’art et commissaire d’exposition indépendante Sonia Recasens tend à sonder l’héritage de la Aïta en tant que vecteur de luttes, de récits intimes et de transmission. Remontant à la Dynastie almohade du XIIe siècle, cette forme poétique populaire a traversé les âges, les genres et les territoires, incarnant à la fois les blessures de l’histoire et la force du collectif. Ses textes parlent du quotidien, de l’amour, de la révolte, et rehaussent la parole féminine comme lieu de résistance, dans un pays aux traditions conservatrices.
Tout au long de son périple, la Aïta s’est enrichie d’histoires, de sens et de talent, s’offrant à tous sans appartenir à personne, continuant à inspirer, aujourd’hui, les artistes de toutes les disciplines.
Et c’est dans une scénographie conçue comme un chant polyphonique que l’exposition donne à voir la richesse de la tradition orale, mémoire vivante de la création et de la résistance.
Les artistes qui y participent viennent de divers horizons, mais partagent tous un lien fort avec le Maroc, sa culture orale et ses formes d’expression populaires. Parmi eux et elles : Meriem Bennani, Bouchra Ouizguen, M’barek Bouhchichi, Randa Maroufi, Amina Agueznay, Daoud Aoulad-Syad, Khadija El Abyad, Abdellah El Hariri, Fatima Hassan El Farouj, Amina Rezki ou encore Chaïbia Talal...
Dans le lot des créations, la peinture a toute sa place, mais également la vidéo, la photographie, la performance et l’installation... Cette profusion de créations contemporaines témoigne de l’ingéniosité avec laquelle se réinventent les traditions artistiques marocaines.
Pour marquer l’occasion, un ouvrage éponyme bilingue (français-arabe) est publié en coédition avec Kulte Editions. L’ouvrage, qui revient sur l’exposition, rassemble les contributions de chercheuses, artistes et poètes telles que Rim Battal, Maud Houssais, Fatima-Zahra Lakrissa, Toni Maraini et Sonia Recasens. Un livre de 144 pages, disponible dès juillet 2025.
Le projet est né de la série photographique «Le Chant de l’ombre» (2018) de Mohssin Harraki, entrée dans la collection du Frac MÉCA en 2019. L’artiste y rendait hommage à Hadda Al Ghaîtia, dite «Kharboucha», célèbre figure féminine du XIXe siècle, résistante et chanteuse engagée. Harraki avait inscrit sur des pierres les vers qu’il avait composés à partir de ses poèmes. À travers cette collection, la critique d’art et commissaire d’exposition indépendante Sonia Recasens tend à sonder l’héritage de la Aïta en tant que vecteur de luttes, de récits intimes et de transmission. Remontant à la Dynastie almohade du XIIe siècle, cette forme poétique populaire a traversé les âges, les genres et les territoires, incarnant à la fois les blessures de l’histoire et la force du collectif. Ses textes parlent du quotidien, de l’amour, de la révolte, et rehaussent la parole féminine comme lieu de résistance, dans un pays aux traditions conservatrices.
Tout au long de son périple, la Aïta s’est enrichie d’histoires, de sens et de talent, s’offrant à tous sans appartenir à personne, continuant à inspirer, aujourd’hui, les artistes de toutes les disciplines.
Et c’est dans une scénographie conçue comme un chant polyphonique que l’exposition donne à voir la richesse de la tradition orale, mémoire vivante de la création et de la résistance.
Les artistes qui y participent viennent de divers horizons, mais partagent tous un lien fort avec le Maroc, sa culture orale et ses formes d’expression populaires. Parmi eux et elles : Meriem Bennani, Bouchra Ouizguen, M’barek Bouhchichi, Randa Maroufi, Amina Agueznay, Daoud Aoulad-Syad, Khadija El Abyad, Abdellah El Hariri, Fatima Hassan El Farouj, Amina Rezki ou encore Chaïbia Talal...
Dans le lot des créations, la peinture a toute sa place, mais également la vidéo, la photographie, la performance et l’installation... Cette profusion de créations contemporaines témoigne de l’ingéniosité avec laquelle se réinventent les traditions artistiques marocaines.
Pour marquer l’occasion, un ouvrage éponyme bilingue (français-arabe) est publié en coédition avec Kulte Editions. L’ouvrage, qui revient sur l’exposition, rassemble les contributions de chercheuses, artistes et poètes telles que Rim Battal, Maud Houssais, Fatima-Zahra Lakrissa, Toni Maraini et Sonia Recasens. Un livre de 144 pages, disponible dès juillet 2025.
